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Autour de Victor Hugo : proscrits à Jersey et Guernesey de 1848 à 1870

ARTICLE

Entre 1848 et 1870 Jersey et Guernesey ont accueilli plus de trois cent soixante exilés politiques français et étrangers en comptant leurs familles, faisant de ces îles de la Manche un foyer littéraire et politique et un centre de la propagande républicaine et sociale notamment à travers les ouvrages de Victor Hugo et le journal L’Homme de Charles Ribeyrolles, diffusés dans toute l’Europe.

Hugo sur le rocher des proscrits à Jersey
Il suffit d’ouvrir un média rapportant l’exil jersiais et guernesiais de Hugo pour voir inlassablement les mêmes images, celles du poète le plus souvent seul, pensif et contemplant la mer. Ces images véhiculent l’impression d’un isolement géographique et social du poète, qui apparaît comme Napoléon Ier à Sainte-Hélène, contemplant l’immensité de la mer le séparant de sa patrie.

Carte de la Manche et des Îles anglo-normandes en 1777 par P. Santini
Détail de la Carte Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.

Pourtant, à la lecture d’une carte, les îles anglo-normandes sont loin de présenter l’isolement de leur consœur de l’Atlantique sud. De plus la lecture des œuvres et archives hugoliennes fait apparaître une foule de compagnons d’exil et de visiteurs. Mais les éditeurs et les biographes d’Hugo, focalisés sur le grand homme, semblent s’être coiffés d’œillères. À quelque exception près, les personnes en relation avec le poète ne sont évoquées que superficiellement et rarement pour elles-mêmes. Si les plus célèbres n’avaient pas besoin d’être présentées, beaucoup restaient mal identifiées ou complètement inconnues. En croisant les écrits des proscrits, les journaux, les sources judiciaires et généalogiques et des bases de données comme celles de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, la plupart d’entre eux ont pu être identifiés, leur carrière et leurs relations politiques retracées. Il s’en dégage des destins singuliers comme l’ouvrière et poétesse Louise Julien, fille d’un aristocrate portugais et d’une prolétaire parisienne ; le traître Julien Hubert ; l’aventurier mythomane Léopold Avias ; l’horloger Léon Goupy, évadé des bagnes algériens puis époux d’une Jersiaise, le vigneron poète Claude Durand, l’ancien curé défroqué Jacques Vignaud...

Les résultats de cette recherche permettent de mieux comprendre l’entourage de Victor Hugo et l’influence, politique et littéraire, qu’il a exercé sur lui. Ils permettent de mieux comprendre le destin et l’engagement des proscrits, d’identifier les réseaux préexistants à l’exil ou constitués pendant l’exil.

Jersey et Guernesey, terres de refuges

Les îles de la Manche dites aussi îles anglo-normandes ont constitué à plusieurs époques une terre d’exil pour des Français en raison de leur statut juridique, de leur situation et de leur langue. Dans ces territoires autonomes dépendants de la couronne britannique, les Français étaient accueillis par une population alors largement francophone, se retrouvaient à l’abri des poursuites tout en gardant des liens étroits avec la France grâce aux nombreux bateaux reliant ces îles au littoral normand situé à 30 km. Des protestants normands fuyant les persécutions aux XVIe et XVIIIe siècles, des opposants à la Révolution française, des révolutionnaires de 1848 et des opposants au coup d’État de Napoléon y ont fait des séjours plus ou moins longs. À ces réfugiés religieux ou politiques il faut ajouter des criminels en fuite, des personnes voulant échapper à leurs créanciers et des déserteurs dont la présence n’était pas toujours bien acceptée par les Jersiais et les Guernesiais.

Les premiers proscrits français

Jersey accueillait une petite communauté de proscrits polonais, réfugiés ici suite à l’échec de la Révolution polonaise de 1830. Son leader était un aristocrate, Zenon Świętosławski, arrivé dans l’île en 1834 où il avait fondé une imprimerie diffusant de la propagande révolutionnaire. Elle sera utilisée plus tard par les proscrits français pour publier le journal L’Homme. Cette communauté était francophone, ce qui a facilité son intégration dans l’île et ses relations avec des démocrates, socialistes ou révolutionnaires français. Ainsi l’île était connue à la fois comme un refuge et un centre de propagande. Outre les avantages énoncés plus haut, la vie y était bien meilleur marché que d’autres refuges comme Bruxelles ou Londres. C’est l’un des faits qui décida Victor Hugo à s’y installer en 1852.

Sous la monarchie de Juillet l’île accueille à nouveau des réfugiés français. Napoléon Lebon y était depuis plusieurs années en 1842. Auguste Luchet, homme de lettres, s’y réfugia en 1842 pour échapper à une condamnation pour ses opinions politiques. Il retourna en France après la prescription de sa peine, en 1847. Son profil préfigure celui de la majorité des proscrits des années suivantes : un républicain de gauche, journaliste, écrivain et homme politique. Il a ouvert la voie aux réfugiés de la Seconde République et du Second Empire. Il fut suivi, en 1848, par Marc Caussidière, député et préfet de police socialiste révoqué, poursuivi par la Réaction et par Joseph Seigneuret, médecin et journaliste, poursuivi pour sa participation aux journées de juin 1848 à Paris. Seigneuret s’intégra rapidement à la société locale en ouvrant un cabinet médical et en épousant une Jersiaise.

Le comité révolutionnaire d’exilés, qu’il présidait, lança par ailleurs un petit hebdomadaire La Sentinelle du peuple, qui était adressé depuis Dinan aux militants républicains de Paris et de l’ouest de la France. Au moment du coup d’État du 2 décembre 1851, le journal lança un appel au soulèvement. Les membres du comité révolutionnaire organisèrent même une expédition en France, en sachant que leur tête serait mise à prix et qu’ils risquaient la mort. Mais l’apathie générale les obligea à regagner rapidement Jersey.

Grâce au comité révolutionnaire et à son journal, Jersey apparaissait comme un refuge et une base de reconquête républicaine. C’est ce qui motiva des proscrits à venir se réfugier dans les îles. Les premiers furent des poursuivis en fuite qui arrivèrent à partir du mois de décembre. Ils furent suivis en 1852 par des expulsés venus directement de France ou expulsés de Belgique via Londres. C’est le cas de Victor Hugo, arrivé le 5 août et dont la présence contribua à renforcer l’attraction des îles. Ils furent rejoints par des proscrits londoniens et des évadés des bagnes algériens.

D’un point de vue géographique, les proscrits les plus nombreux venaient de Paris puis de l’Ouest, et en premier des Deux-Sèvres (12), de la Sarthe (11), de la Haute-Vienne (10), de la Bretagne (10) et de la Normandie (9). Mais quelques autres venaient de départements très éloignés comme la Moselle ou les Pyrénées-Atlantiques. L’importance de certaines origines est donc fonction du poids démographique et de la proximité, mais aussi de l’intensité locale de la résistance face au coup d’État. Enfin, les proscrits sont souvent arrivés en groupe de même origine ou ont rejoint des membres de leur réseau ou de leur famille, ce qui explique en partie l’importance des Deux-Sèvres et de la Sarthe.

La société des proscrits

Sous le Second Empire, les proscrits et leurs familles formèrent une véritable petite société, à laquelle s’étaient agrégés des révolutionnaires ou nationalistes venus principalement d’Europe de l’Est et d’Italie.

D’un point de vue social, le groupe dominant appartenait aux classes moyennes. Les proscrits étaient surtout des bourgeois : des urbains ayant fait des études supérieures et vivant d’une profession libérale : les médecins, pharmaciens, avocats, architectes et notaires représentent 22 % des proscrits ; ou des petits fonctionnaires tels que des instituteurs, percepteurs, conducteurs des ponts et chaussées, pompier. Les métiers du livre et de la presse (typographe, imprimeur, graveur, journaliste...), particulièrement politisés, constituaient un autre groupe important avec 15% des proscrits. Notons aussi la présence d’artistes (musicien, saltimbanque, peintre). Étaient présents également des ouvriers et des artisans (un tailleur, quatre cordonniers, un sabotier, un charron, un serrurier, un menuisier, un bijoutier, un horloger...) ainsi que des industriels, des négociants ou marchands. Le monde rural était peu représenté : on relève un garçon meunier, plusieurs propriétaires, dont trois vignerons, et un seul cultivateur. Notons enfin sept cafetiers ou aubergistes dont le café constituait un lieu de réunion des républicains de leur commune.

Beaucoup de proscrits n’étaient pas seulement de simples militants, mais avaient aussi exercé, avant l’exil, des responsabilités politiques de maire, de député, de préfet ou sous-préfets, ou ont tenté de se faire élire. On compte ainsi 16 parlementaires de la Seconde république, soit près de 10% des proscrits. Pour faire passer leurs idées, ils se sont faits journalistes à une époque où une carrière politique ne se concevait pas sans disposer d’un organe de presse. Beaucoup étaient également poètes ou écrivains et se qualifiaient d’homme de lettre. L’exil fut pour certains comme Léon Goupy et Victor Frond l’occasion d’une première expérience littéraire, notamment en publiant le récit de leur arrestation.

La proscription était une affaire d’hommes, malgré les discours féministes de certains proscrits à l’occasion de l’enterrement de Louise Julien, seule femme proscrite -au sens strict- de l’île. Aucune femme ne figure parmi les signataires de leurs proclamations. Pourtant, les femmes étaient présentes. Les proscrits sont venus s’installer en famille, avec leur épouse et leurs enfants, ou ont fondé une famille sur place. Rares sont ceux qui sont restés célibataires ou ont laissé leur famille sur le continent. Les femmes n’étaient pas inactives. Madame Hugo témoigne, dans ses lettres à sa sœur Julie, des efforts des femmes pour aider les proscrits dans le besoin. Elle organisa, avec l’aide de sa fille et des Jersiaises, une vente d’ouvrages à leur profit. Elle raconte qu’Augustine Allix était venue enseigner le chant à Jersey pour subvenir aux besoins de son frère proscrit.

Les exilés se regroupaient pour s’exprimer dans des publications d’audience internationale dont la plus remarquable était L’Homme, journal de la démocratie universelle, dirigé par Charles Ribeyrolles ex-directeur de La Réforme. Y contribuaient des exilés de Jersey tels que Victor Hugo et Alphonse Bianchi, ancien directeur du Messager du Nord, mais aussi nombre de hautes personnalités européennes telles que Herzen, Kossuth, Mazzini. Les loges maçonniques, les assemblées de la proscription et les enterrements au cimetière Macpela constituaient d’autres occasions de regroupement où les exilés partageaient un même idéal républicain et un même rejet de l’Empire, mais se divisaient parfois sur leur tendance politique. Il faut dire que parmi eux se trouvaient à la fois des personnes ayant soutenu la révolte ouvrière des journées de Juin 1848 comme Louise Julien et d’autres ayant participé à sa répression comme Théobald Cauvet.

La majorité des proscrits était établie sur l’île de Jersey et dans sa capitale Saint-Hélier où résidaient aussi de nombreux Français sans lien avec la proscription. D’autres résidaient dans la paroisse de Saint-Clément, à la villa Marine Terrace pour la famille Hugo et à Samarès pour la communauté de Pierre Leroux. Tant pour faire face aux besoins administratifs de la communauté française des îles anglo-normandes -se montant alors à plusieurs milliers de personnes- que pour surveiller les proscrits, une agence consulaire y fut ouverte par décret du 31 janvier 1852. Son premier titulaire, Émile Laurent dit Laurent-Cochelet, fut nommé vice-consul par décret du 13 février 1852.

Si quelques proscrits, tels que Théobald Cauvet et Teleki Sándor bénéficiaient de rentes confortables leur permettant de vivre sans travailler, les autres durent trouver des revenus. Quelques-uns purent poursuivre dans les îles leur premier métier. Les docteurs Seigneuret et Barbier se fit rapidement une clientèle dans la population locale, Louis Gutel, reprit son métier de tailleur et donna aussi des leçons de coupe, Léon Goupy ouvrit une horlogerie, Victor Hugo poursuivit son travail d’écrivain et François Victor Hugo traduisit les œuvres de William Shakespeare. L’ancien saumurien Félix Bony se fit professeur d’équitation.

D’autres changèrent de métier. Le fabricant de chandelles Eugène Beauvais se fit aubergiste, Benjamin Colin ouvrit un hôtel, le cafetier Edmond Alain se fit marin, le soldat Léopold Avias se fit teinturier, l’avocat Prévéraud se fit négociant. Le typographe Louis Nétré fonda une éphémère entreprise de cirage et d’encre d’imprimerie. Le clerc de notaire Charles Heurtebise devint commissaire en marchandises et le comte de Vallerot trouva un emploi comme gardien de marché.

Artistes et intellectuels se firent professeurs auprès des Jersiais, de l’importante communauté de militaires anglais, en garnison on en retraite avec leur famille, des Français et des proscrits : le peintre Édouard Collet enseignait le dessin, la cantatrice Augustine Allix donnait des cours de chant, Alphonse Bianchi, Louis Hennet de Kessler, Adolphe Rondeau, Charles Chardenal, Luc Désages et Benjamin Colin donnaient des cours de français. L’avocat Fulbert Martin enseignait le français, l’italien, la littérature et la musique ; son collègue Jean-Claude Colfavru enseignait le droit tout en se faisant cultivateur. L’italien Biffi enseignait l’italien. Ernest Royer, professeur de sciences, donnait des cours de science, latin et grec pendant que son épouse enseignait le piano.

Avec Pierre Leroux et ses frères, établis à Samarès, plusieurs devinrent typographes tels que Louis Marie Bernard Jégo, Philippe Faure, Adolphe Rondeau, Louis Marétheux et son fils. La communauté des frères Leroux vivait aussi de l’agriculture.

Les exilés les plus démunis bénéficiaient de la solidarité grâce aux deux sociétés de secours des proscrits La Fraternité et La Fraternelle, à la loge maçonnique : la Césarée - orient de Jersey et à l’atelier maçonnique des Amis de l’avenir, aux bénéfices des ventes de charité et aux quêtes organisées auprès des réseaux socialistes et républicains français.

Pendant leur exil les proscrits se sont livrés à des loisirs à la mode tels que le spiritisme et la photographie. Initiées par l’écrivaine Delphine de Girardin, à l’occasion de sa visite, en septembre 1853, à son ami Victor Hugo, les séances de spiritisme se poursuivirent jusqu’en 1855. Elles se tenaient chez les Le Guevel et les Hugo. On y interrogeait des esprits appartenant au panthéon idéologique ou littéraire des proscrits tels que les philosophes Rousseau et Kant, le poète André Chénier et des figures de la Révolution de 1789, chargés de donner leur avis sur celle de 1848. Xavier Durrieu maîtrisait la réalisation de daguerréotypes : il en avait fait en Espagne dans les années 1840 et il est possible qu’il ait fait profiter d’autres personnes de son expérience. Charles Hugo, formé, en 1853, par un photographe au cours d’un voyage à Caen et Auguste Vacquerie pratiquaient la photographie en amateurs. Ils nous ont laissé une série de portraits des exilés et de leurs visiteurs, ainsi que des vues de paysages, constituant les plus anciennes photographies des deux îles. Parmi ceux qui ont acquis ou perfectionné leurs connaissances techniques dans ce domaine au cours de leur exil, citons Adolphe Rondeau et le docteur viennois Franck qui ont exercé comme photographe à Jersey ; Charles Alexandre Leballeur-Villiers, Victor Frond, Alfred Fillon, Arsène Hayes et Jean-Florent Bouillard qui devinrent photographes professionnels après avoir quitté les îles. Le communard Jules Bergeret, réfugié à Jersey entre 1871 et 1877, y gagnait aussi sa vie comme photographe.

Jersey et Guernesey, terres de passage et de départ

La vie dans les îles n’était pas synonyme d’isolement même si les proscrits le ressentaient ainsi. Ils étaient relativement bien intégrés à la société locale, notamment grâce à l’amitié que leur portaient des Jersiais tels que les frères Philippe et Charles Asplet. Des alliances matrimoniales s’étaient nouées entre proscrits et habitants des îles (voir Seigneuret, Beauvais, Bonnet-Duverdier, Bony, Bouillon, Giraud de Nolhac, Goupy, Sanson, Jenny Leroux veuve Alavoine). Par ailleurs les proscrits gardaient le contact avec le reste du monde par les journaux et la correspondance. Ils recevaient de nombreux visiteurs venus de France ou d’Angleterre, attirés par ce foyer politique et intellectuel ou rendant visite à leur famille. Ils effectuaient aussi des voyages hors des îles, vers l’Angleterre, mais aussi vers la France pour ceux qui n’étaient pas poursuivis, avaient bénéficié d’une mesure de grâce ou obtenus un passeport délivré par le vice-consul. D’autres encore se rendaient en France clandestinement sous une fausse identité, au risque d’être arrêtés. Car les ports étaient surveillés. C’est ce qui était arrivé à Charles Alexandre Leballeur-Villiers à Rennes, à Charles Michel Funck et Léopold Avias à Saint-Malo et à Charles Heurtebise à Port-Bail.

Les choses se gâtèrent avec la publication, par L’Homme, d’une lettre ouverte de Félix Pyat, s’opposant à la visite de la reine Victoria en France. Des jersiais réagirent vivement et le gouvernement britannique ordonna d’expulser de l’île les responsables du journal : Charles Ribeyrolles et le colonel Louis Pianciani, ainsi que de son vendeur Alexandre Thomas. En réaction les proscrits publièrent, le 17 octobre 1855, une protestation, rédigée par Victor Hugo, contre ce qu’ils considéraient comme une atteinte à la liberté de la presse et un déni de justice et qu’ils appelèrent, en référence au coup d’État du 2 décembre, le « Coup d’État de Jersey ». Les 36 signataires de cette protestation furent à leur tour expulsés bien que des Jersiais aient exprimé leurs regrets : trois connétables refusèrent de signifier l’ordre d’expulsion aux proscrits de leur paroisse ; les patients du docteur Barbier intervinrent en vain pour son maintien dans l’île. Le quart des signataires, dont Victor Hugo, s’installa alors en famille à Guernesey. Ils furent suivis par d’autres, réduisant à la portion congrue la communauté proscrite de Jersey et faisant Guernesey le nouveau centre de gravité de la proscription dans les îles.

Avec l’amnistie de 1859 et la libéralisation de l’Empire beaucoup de proscrits rentrèrent en France, mais d’autres comme Victor Hugo attendirent la proclamation de la IIIe République pour partir. Auparavant certains étaient morts en exil et d’autres avaient choisi de s’exiler ailleurs et notamment aux Amériques, au Portugal et en Espagne. Quelques-uns choisirent de rester dont Louis Gornet, Joseph Leroux, fils de Pierre Leroux, son beau-frère Luc Désages. Certains comme Eugène Alavoine ou des proscrits polonais firent souche dans les îles où vivent encore leurs descendants.

Avec l’avènement de la IIIe République, le 4 septembre 1870, « Proscrit de décembre » devint un titre de gloire, facilitant pour les anciens exilés leur nomination ou leur élection à des postes de responsabilité politique. Plusieurs devinrent préfet, sous-préfet, maire, conseiller général ou député.

Les listes

Les listes qui suivent ne sont pas définitives et sont appelées à s’enrichir. De plus tous les proscrits ou visiteurs de Jersey et Guernesey n’ont pas encore une notice dans le Maitron, notamment les étrangers. Pour certains de ces derniers, nous renvoyons à une notice extérieure au Maitron, quand il en existe une.

Liste des proscrits français de la Seconde République et du Second Empire à Jersey :

Madame Hugo, à son arrivée sur l’île en août 1852, estime qu’elle abritait entre 60 et 80 hommes proscrits (comprendre sans les familles). L’enterrement de Gaffney, en mars 1854 fut suivi par 150 exilés (sans doute avec les familles). Une liste établie par Eugène Alavoine sur papier du consulat en 1870 indique quatre-vingt-dix hommes (sans les familles) « victimes de la réaction » — de mai 1848 à décembre 1854 — comme ayant résidé à Jersey. Nous n’avons pu la consulter. L’historien Philip Stevens recense environ trois cents réfugiés politiques à Jersey, en comptant les femmes et les enfants. Ce chiffre rejoint l’estimation de Nathanaël Martin-Dupont, témoin de l’exil. L’historien Raoul Lemprière cite une source plus précise donnant 226 exilés politiques dont 108 Français en 1853, sans doute sans les familles.

La liste ci-dessous a été établie avec la Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce établie par Benjamin Colin, les listes des signataires de l’acte d’accusation du traître Julien Hubert et de la protestation contre l’expulsion de 1855, ainsi que des notices biographiques du Maitron et les albums de photos. Au total la présente liste établit qu’au moins 172 proscrits français et au moins 117 membres de leurs familles, soit plus de 289 personnes, ont séjourné à Jersey ou Guernesey, mais pas tous en même temps et pour des durées très variables. Si l’on comptabilise la liste des proscrits étrangers figurant plus bas, soit 38 personnes auxquelles il faut rajouter au moins autant de femmes et d’enfants, l’on dépasse les estimations de Philip Stevens et Nathanaël Martin-Dupont pour atteindre un total dépassant les 360 personnes.

- Alavoine Eugène, étudiant en médecine, sa femme [Bianchi Jenny] et leurs trois enfants, demeurent à Jersey après 1870.
- Allain Edmond ébéniste et cabaretier, rentre en France en 1856 puis émigre en Espagne.
- Allard Auguste, employé des postes.
- Allix Émile étudiant en médecine, son frère Allix Jules professeur de gymnastique, sa sœur Allix Augustine cantatrice et Madame Alix qui est sans doute leur mère, suivent les Hugo à Guernesey en 1855.
- Amiel Jean-Baptiste, conducteur des ponts et-chaussées, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigre en Angleterre puis en Espagne.
- Amy Lucien, avocat et journaliste.
- Ansas Aristide, maire et avocat, gracié en 1852.
- Aubin Charles, instituteur.
- Aurouet Louis, charron, gracié en 1853.
- Avias Léopold, soldat, retourne en France clandestinement et s’y fait arrêter en 1854.
- Bain Jean, vétérinaire, gracié en 1853.
- Barbier Jacques, médecin, son épouse Éléonore Paumier et leur fille Euphémie, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigrent à Lisbonne via Londres.
- Barbieux Albert, négociant, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Baumier Jacques Claude, architecte, gracié en 1852.
- Beauvais Eugène, fabricant de chandelles. Sa femme Marie Laetitia Staffort et leur fils Freedom meurent à Jersey en 1854, Eugène est expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Belin Thomas, médecin, émigre ensuite au Brésil.
- Bellard Joseph Victor, ébéniste et cabaretier, et sa femme Louise Idelot, émigrent aux États-Unis via la France en 1860.
- Bénézit Charles, professeur de musique et musicien, son épouse Euphrasie Boulanger et leurs enfants, reviennent en France à la fin de l’Empire.
- Benoist Jacques, notaire, gracié en 1852.
- Bergounioux Jean, maire et vétérinaire, disparu après janvier 1855.
- Berjeau Jean Philibert, clerc de notaire.
- Bernard Martin, député, ouvrier typographe et imprimeur.
- Besnier Alfred, conseiller général, négociant et armateur, rentre en France en 1852.
- Bianchi Alphonse, mouleur en plâtre et sa femme Jenny Henripré, émigrent à Londres en février 1855, de retour en 1856.
- [Bianchi Jenny] fille d’Alphonse et épouse d’Eugène Alavoine, demeure avec son mari à Jersey après 1872.
- Bisson Hippolyte, bijoutier, son épouse Anne Arnould et leurs cinq enfants, présents en 1853, émigrent ensuite aux États-Unis.
- Blanc Louis, député et journaliste.
- Boisson Charles, négociant.
- Bonhomme-Richard Jules, banquier à Milhau (Aveyron), gracié, retourne en France en 1852.
- Bonnet-Duverdier Édouard, étudiant en médecine, son épouse la jersiaise Henriette Nicolle et leur fille Marguerite, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », suivent la famille Hugo à Guernesey, reviennent à Jersey en 1863.
- Bony Félix, professeur d’équitation et ouvrier, mort à Jersey en 1854 en laissant une femme enceinte.
- Bouillard Jean Florent, musicien accordeur, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Bouillon Henri, percepteur, venu de Londres, épouse en 1861 la jersiaise Henriette Baudains, retourne en France avec sa femme et ses trois fils en 1878.
- Bourachot François, propriétaire.
- Bourillon Constant, saltimbanque ?
- Bousquet Jean, cafetier, mort à Jersey en 1853.
- Bru Julien, journaliste, émigre en Suisse en 1853.
- Caduc Armand, émigre en Espagne en 1853 ou 1854.
- Cahaigne Joseph, fabricant de produits chimiques et journaliste, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », se réfugie à Guernesey.
- Caillaud Jean-Marie, négociant, s’installe à Londres avant 1857.
- Castelnau Jean Jacques Michel, négociant, gracié en 1855.
- Caussidière Marc, préfet de police, député, séjourne à Jersey après 1848.
- Cauvet Théobald, rentier, mort en 1854 à Jersey et sa compagne Madelaine Désirée, morte à Jersey en 1875.
- Chardenal Eugène, journaliste, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’établit en Écosse.
- Chaumier Jean-Pierre, marchand de bois à Niort (Deux-Sèvres), gracié, retourne en France en 1852.
- Chevallier Eugène, chimiste à Orléans (Loiret), gracié, retourne en France en 1852.
- Clerc Louis.
- Coldeboeuf Pierre, charpentier à Saint-Mathieu (Haute-Vienne), gracié, retourne en France en 1852.
- Colfavru Jean-Claude, député et avocat, sa femme et ses trois enfants.
- Colin Benjamin, journaliste, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », suit la famille Hugo à Guernesey.
- Collet Édouard père, peintre, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey.
- Commiaux Pierre, propriétaire, gracié en 1853.
- Coquard Jean, bourrelier, gracié en 1854.
- Courtès Jean et sa femme Marie et leur fils Victor, émigrent aux États-Unis en 1854.
- Cutivel Jean-Michel, tanneur, émigre avant fin 1854 dans le duché de Bade.
- Damon Charles, cultivateur, gracié en 1853.
- Déjacques Joseph, colleur de papier et théoricien de l’anarchisme, émigre aux États-Unis en 1854.
- Delamarre Félix, marchand, avec sa femme émigrent aux États-Unis en 1854.
- Denis Philibert, tonnelier, émigre aux États-Unis.
- Désages Luc, journaliste, sa femme Pauline Leroux et leurs dix enfants, demeurent à Jersey jusqu’en 1879.
- Desmoulins Auguste instituteur et sa femme Juliette Leroux, fille de Pierre Leroux, émigrent aux États-Unis en 1867.
- Deville Jean, chirurgien, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Drevet Jean-Pierre, ouvrier mécanicien, mort en 1854 à Jersey.
- Dubois Jean-Baptiste, brasseur à Saint-Dié (Vosges), gracié, retourne en France en 1852.
- Dulac Clément, avocat et député et son épouse Anne-Louise Cabane, rentrent en France en 1870, après la proclamation de la IIIe République.
- Durand Claude, chansonnier, gracié, rentre en France en mai 1856.
- Durrieu Xavier, journaliste et député, émigre en Espagne en décembre 1853.
- Dussoubs Jean-Baptiste, avocat, rentre en France vers 1855 où il est arrêté.
- Fameau Sylvain Parfait, avoué, émigre peut-être en Espagne après 1854.
- Faure Philippe, journaliste, sa sœur et sa mère Virginie Didier. Il meurt à Jersey en 1856.
- Fayard Pascal, pharmacien, gracié, rentre en France en avril 1853.
- Fillon Alfred, courtier en assurance, émigre au Portugal en 1857.
- Flamens Pierre, avocat à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), gracié, rentre en France en 1853.
- Fombertaux Antoine et son fils Fombertaux Léon, cordonniers, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Forgeaud Jean, aubergiste à Peyrat (Haute-Vienne), gracié, retourne en France en 1853.
- Fromenteau Étienne, menuisier à Issoudun (Indre) accompagné de sa femme Marie-Solange Legron et leurs deux enfants. Gracié, retourne en France en 1853.
- Frond Victor, sapeur-pompier puis photographe, émigre au Brésil via le Portugal en 1857.
- Gaffney François, journaliste, et sa femme, morts à Jersey en 1854.
- Gigoux Bertrand, sous-officier, émigre aux États-Unis via Londres en 1854.
- Ginestet Charles, médecin, sa femme et ses trois enfants, rentrent en France vers 1859.
- Girardot Claude, instituteur à Poligny-sur-Saône (Côte-d’Or), gracié, retourne en France en 1853.
- Giraud de Nolhac Aimé, médecin, émigre au Mexique en 1853 ou 1854 avec la jersiaise Elizabeth Le Masurier.
- Girault Henri, marchand de fer à Montargis (Loiret), gracié, retourne en France en 1853.
- Gobert E.
- Gornet Jean, propriétaire vigneron, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Gornet Louis, médecin, frère du précédent, mort à Jersey en 1873.
- Goupy Léon, horloger, émigre à Londres avec sa femme la jersiaise Sophie Renou en 1858 puis rentre en France après l’amnistie de 1859.
- Grandeau Pierre, garçon meunier à Saint-Maxire (Deux-Sèvres) et sa femme Marie Bertrand. Gracié, retourne en France en 1853.
- Granger Charles, pharmacien, rentre en France après l’amnistie de 1859.
- Gravier Alphonse, propriétaire et sous-préfet, émigre en Espagne en 1854.
- Guay Paul, cordonnier,
- Guérin Théophile, chimiste, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey où il épouse Marie Élisabeth de Putron, fille d’un constructeur de navires du lieu.
- Gutel Louis, tailleur, sa femme Louise-Augustine Blandin et leurs enfants Oscar-Louis et Mathilde, rentrent en France en 1853.
- Hayes Arsène, cordonnier, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigre ensuite avec sa fille au Portugal.
- Hélain-Dutaillis Louis, marchand, mort à Jersey en 1853.
- Hennet de Kesler Louis, homme de lettres, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey où il meurt en 1870.
- Henry Étienne, gracié en 1854, rentre en France.
- Heurtebise Charles, clerc de notaire, arrêté en 1854 en France, transporté en Algérie.
- Hosp Julien.
- Hubert Julien Damascène, géomètre, rentre en France en 1853.
- Hugo Victor, sa femme Adèle Foucher et leurs enfants [Hugo Adèle],Hugo Charles Victor, Hugo François-Victor ainsi que [Juliette Drouet] la maîtresse d’Hugo, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installent à Guernesey.
- Hugonneau-Rivaud Jean, propriétaire à Saint-Mathieu (Haute-Vienne), gracié, retourne en France en 1853.
- Hunot Charles, architecte, émigre en Belgique puis en Espagne.
- Jeannin Prosper, gracié vers 1853.
- Jarrassé Félix
- Jégo Louis Marie Bernard.
- Julien Louise, morte à Jersey en 1853.
- Lacouture Louis
- Lair Louis Séraphin, ex-notaire à Saint-Marc d’Outillier (Sarthe), gracié, retourne en France en 1853.
- Lasserre Isidore.
- Lavignère Victor, propriétaire à Bellac (Haute-Vienne), gracié, retourne en France en 1853.
- Leballeur-Villiers Alexandre, arrêté à Rennes le 30 décembre 1851.
- Leclerc de Champgobert Ange et son épouse, gracié en 1853.
- Le Flô Adolphe, général, sa femme et ses trois enfants.
- Le Floch Augustin avec sa femme, émigrent aux États-Unis en 1854.
- Legros Jean Céléstin, menuisier, gracié en 1853.
- Le Guével Edmond, sa compagne Rose de Sernetz et leur fille Rose, émigrent en Espagne en décembre 1853.
- Lefèbvre Jean-Paul, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Lefort Henri.
- Lejeune Joseph, émigre aux États-Unis en 1854.
- Lemeille Auguste, sa femme Rose et leur fils Auguste, émigrent aux États-Unis en 1854.
- Leroux Charles, retourne en France après l’amnistie de 1859, revient à Londres puis émigre aux États-Unis avec sa famille.
- Leroux Pierre, sa seconde femme Joséphine Volck et leurs enfants Joseph, François et Louis Pierre ; retournent en France après l’amnistie de 1859.
- Leroux Jules, retourne en France après l’amnistie de 1859.
- Limouzineau Benjamin, avocat à Mirebeau (Vienne), gracié, retourne en France en 1852.
- Maichain Joseph, propriétaire à Niort (Deux-Sèvres), gracié, retourne en France en 1853.
- Marétheux Louis, sa femme Jeanne Marie Catherine Latimier et leurs enfants, s’installent à Guernesey en 1855.
- Martin Fulbert, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigre en Espagne.
- Martin Léon
- Mathé Félix, député et négociant en bois et son neveu Henri, retournent en France après l’amnistie de 1859.
- Nacquard Louis.
- Naigeon Claude-Marie, tailleur à Savigny-le-Sec (Côte-d’Or), gracié, retourne en France en 1853.
- Nétré Louis, part pour la Suisse en 1856.
- Picquet, part pour Londres en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Plisson François Eugène, gracié vers 1853.
- Prévéraud Bernard et sa femme Jeanne Bouillet, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installent à Guernesey. Leur fille Jeanne était décédée à Saint-Hélier en 1854.
- Quenniec Louis, rentre en France suite à l’amnistie de 1859.
- Ranc Adrien
- Ratier Gustave
- Ribaut Jean-Marie, émigre aux États-Unis en 1854.
- Ribeyrolles Charles, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigre au Brésil.
- Ribreau Jacques François.
- Roi Michel, cafetier à Bussière-Poitevine (Haute-Vienne), gracié, retourne en France en 1853.
- Role Auguste, menuisier à Sedan (Ardennes), gracié en 1853, émigre aux États-Unis avec sa femme et ses trois filles en 1855.
- Rondeau Adolphe, marié à Jersey avec une britannique, retournent en France en 1868.
- Rouch Édouard
- Roumilhac Mathieu, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installa à Londres.
- Royer Ernest, professeur de sciences, sa femme Catherine da Silva et leurs filles Jeanne et Blanche, émigrent en Espagne en 1854.
- Sanson Daniel et sa femme la jersiaise Élisabeth Jeanne Gautier, de retour en France avant 1856.
- Schœlcher Victor, présent à Jersey en 1852.
- Seigneuret Hippolyte, épouse la jersiaise Rachel Alexandre, émigrent aux États-Unis en 1854.
- Serres Antoine.
- Taféry François, publiciste expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Londres.
- Tatereau Jules.
- Terrier Barthélémy, médecin de la famille Hugo qu’il suit à Guernesey.
- Thomas Philippe Alexandre, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Trouvé-Chauvel Ariste, Jacques, s’installe ensuite à Londres puis Bruxelles puis Constantinople.
- Vacquerie Auguste et sa mère Jeanne Arsène Charreau, sa sœur Marie-Arsène Vacquerie veuve Lefèvre et le fils de celle-ci Ernest Lefèvre qui font de longs séjours ; suivent les Hugo à Guernesey en 1855.
- Vallière François.
- Vallerot Constantin de, officier, sous-préfet,
- Veillard-Lebreton Constant et sa femme Anne Ortance Lebreton, leur fils Paul Constant et leur amie Marie Bougeant, s’installent ensuite à Londres.
- Vignaud Jacques, gracié en 1853.
- Vincent Claude Victor, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe avec sa femme Marie et sa fille Élisa à Guernesey.

Liste des proscrits non français de la Seconde République et du Second Empire à Jersey :

Ce sont majoritairement des militaires et hommes politiques réfugiés, suite à l’échec des révolutions européennes de 1830 et 1848, à Jersey ou expulsés de France suite au Coup d’État du 2 décembre 1851.

- [Alfieri], italien.
- [Balinskiegu K.], polonais.
- [Biffi Édouard], lieutenant italien, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Bulharyn Jerzy ou Bulharin, général polonais.
- [Franck], docteur, ancien commandant de la garde nationale de Vienne, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- [Funck Charles Michel], polonais, passe clandestinement en France en 1853 où il est arrêté.
- Golovin Ivan.
- Harro Harring, révolutionnaire et poète germano-danois.
- Herzen Alexandre, père du socialisme populiste russe.
- Izdebski Théophile, proscrit polonais mort à Jersey en 1854, et sa famille.
- [Jancewitz], polonais
- Karcher Théodore ou Karcer Theodor, autrichien.
- [Katona], hongrois.
- [Kordecki Lud.], polonais.
- [Koziell], hongrois expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- [Leiewel Joachim], polonais.
- [Maneci Jean], autrichien.
- [Mahyi]
- [Mazzolini], italien
- Mészáros Lázár, général hongrois.
- [Mézaise]
- [Mikulowski], polonais.
- Orban Balazs, hongrois.
- [Papowski], polonais, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- [Percsel], général
- Pianciani Luigi, colonel italien et sa femme, expulsés en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », émigrent à Londres.
- [Piasecki A.], expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- [Rancan Giuseppe], expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Reminyi Eduard, violoniste hongrois.
- Ruge Arnold.
- [Rupnienshi Roch], polonais.
- [Schmitt Albert], ou Schmitz, polonais.
- Schramm Conrad, allemand mort en 1858.
- [Świętosławski Zenon], comte polonais, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », et sa famille, se réfugie à Londres.
- [Taly], colonel.
- Teleki Sándor colonel hongrois, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey.
- Wiesner Alois Carl, officier autrichien, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Zychon François, polonais, expulsé en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».

Liste des proscrits français de Guernesey :

- Allix Émile, son frère Allix Jules, sa sœur Allix Augustine et Madame Alix qui est sans doute leur mère, venus de Jersey en 1855.
- Bachelet Pierre
- Bonnet-Duverdier Édouard, son épouse la jersiaise Henriette Nicolle et leur fille Marguerite venus de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », retournent à Jersey en 1863.
- Caduc Armand, s’installe à Jersey en 1852.
- Cahaigne Joseph, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey »
- Colin Benjamin et sa femme Léontine Yvon, venus de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Collet Édouard père, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Gravier Alphonse, s’installe à Jersey en 1852.
- Guérin Théophile, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey où il épouse Marie Élisabeth de Putron, fille d’un constructeur de navires du lieu.
- Hennet de Kesler Louis, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », s’installe à Guernesey où il meurt en 1870.
- Hugo Victor, sa femme Adèle Foucher et leurs enfants [Hugo Adèle], Hugo Charles Victor, Hugo François-Victor ainsi que [Juliette Drouet] la maîtresse d’Hugo, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Landolphe François.
- Leballeur-Villiers Charles Alexandre, séjourne chez les Hugo de juillet à décembre 1860.
- Marétheux Louis, sa femme Jeanne Marie Catherine Latimier et leurs enfants, venus de Jersey, s’installent à Guernesey en 1855.
- Meusnier-Dessaignes Silvain.
- Prévéraud Bernard, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey ».
- Royer Ernest, s’installe à Jersey en 1852.
- Salins, dit Sansoret François Félix.
- Terrier Barthélémy, venu de Jersey en 1855.
- Vacquerie Auguste et sa mère Jeanne Arsène Charreau, sa sœur Marie-Arsène Vacquerie veuve Lefèvre et le fils de celle-ci Ernest Lefèvre qui font de longs séjours ; venus de Jersey en 1855.
- Vincent Claude Victor, venu de Jersey en 1855 suite au « Coup d’État de Jersey », avec sa femme Marie et sa fille Élisa.

Liste des habitants de Jersey et Guernesey proches de la proscription :

- Allen Margaret, anglaise amie d’Adèle Hugo fille et d’Auguste Vacquerie, morte à l’âge de 19 ans en janvier 1855, emportée par la fièvre typhoïde en quelques jours.
- Anson, barbier des Proscrits à Jersey.
- Asplet Charles, jersiais, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Asplet Philippe, centenier de Saint-Hélier, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Asseline Alfred et photo, cousin germain de Mme Adèle Hugo. Il s’installe en 1861 à Saint-Hélier à Jersey avec sa famille d’où il rendra souvent visite à Victor Hugo à Guernesey.
- Aubain François, jersiais, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Baudains Philippe, beau-frère du proscrit Henri Bouillon et ami d’Eugène Alavoine, avocat, connétable de Saint-Hélier.
- Béguin, participant aux séances de tables tournantes chez les Hugo (le cordonnier français Prosper Béghin ?).
- Binet Jean, centenier de Saint-Hélier, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Binet Philippe, jersiais, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Butler, William Francis, officier britannique en garnison à Guernesey entre 1866 et 1867 où il se lie d’amitié avec Hugo et Hennet de Kesler.
- Dallain Adolphus John, député aux États de Jersey.
- Derbyshire Élie, officier de police honoraire.
- Harney Julian, dirigeant chartiste anglais qui émigre aux États-Unis en 1863.
- Picot Georges, jersiais, proteste contre l’expulsion de 1855.
- Picot James, jersiais, proteste contre l’expulsion de 1855.
- [Pinson], jersiais participant aux tables tournantes chez les Hugo.
- Priaulx, centenier de Saint-Hélier.
- Simon Mélanie, jersiaise ou française logeant des proscrits.
- Vickery George, député aux États de Jersey, proteste contre l’expulsion de 1855.
- [Wellman William Richard], jersiais, apothicaire, proteste contre l’expulsion de 1855.

Liste de visiteurs de Jersey et Guernesey :

Outre les familles et amis des proscrits, les deux îles reçurent la visite de personnes attirées par ce foyer intellectuel et politique dominé par la figure de Victor Hugo, parmi lesquelles :

- Beauvais Casimir Louis accompagné de son fils Casimir François, venu rendre visite à son fils Eugène Beauvais à Jersey vers 1854.
- Bouclier (M. et Madame), en visite à Jersey en 1852.
- Caussidière Marc, en visite chez les Hugo à Guernesey en septembre 1860.
- Delorme Démesvar, journaliste, écrivain et homme politique haïtien, rend visite à Hugo à Guernesey en septembre 1861.
- Douard Alexandre, de passage à Jersey en 1855.
- Dumas Alexandre, rend visite à Hugo à Guernesey en avril 1857.
- Foissac Jean Lucien, de passage à Jersey en janvier 1858.
- Foucher Julie, sœur d’Adèle épouse de Victor Hugo, en visite à Jersey en 1854.
- de Girardin Delphine, en visite à Jersey en 1853, initie les séances de spiritisme.
- Goupy Edmond, en visite avec l’un de ses frères voir leur frère Léon Goupy à Jersey vers 1854.
- Heurtebise, père de Charles Heurtebise, en visite à Jersey en 1852.
- Lefort Henri, en compagnie de sa femme, visite à plusieurs reprises les Hugo à Guernesey entre 1859 et 1870.
- Le Maoût Auguste, proscrit à Londres, de passage à Jersey pour une réunion politique en août 1853.
- Karl Marx et Friedrich Engels : Leurs séjours à Jersey.
- Meurice Paul.
- Pelleport Adolphe, poète et journaliste, neveu de Philippe Faure, venu à plusieurs reprises rendre visite à Victor Hugo à Guernesey à entre 1863 et 1878 et aux proscrits de Jersey entre 1863 et 1867.
- Schmitz Georges Jean, venu de Londres en mai 1853, séjourne jusqu’en juin à Jersey puis part vers la France.
- Talandier Alfred.
- Tapon-Fougas, Francisque en visite à Jersey en juin 1855.
- Tréveneuc, Henri, député des Côtes-du-Nord, opposant au coup d’État du 2 décembre, participe à une séance de tables tournantes chez les Hugo.
- Varela José Pedro, poète et réformateur uruguayen, rend visite à Hugo à Guernesey, en décembre 1867.

Liste des communards réfugiés à Jersey :

L’échec de la Commune de Paris en mai 1871 entraîna l’arrivée, dans les îles de la Manche, d’une nouvelle génération de proscrits fuyant la répression. Ceux-ci s’organisèrent en créant avec Eugène Alavoine, en juin 1872, la Société des républicains-socialistes réfugiés à Jersey. Dans la liste qui suit, seul Gandin ne semble pas avoir adhéré à cette société.

- Andrieu Jules.
- Bellanger.
- Bénézit Charles.
- Bergeret Jules, émigre à New York via Londres en 1877.
- Châtelain Eugène.
- Cottard.
- Du Bisson Raoul.
- Fourny Pierre Eugène.
- Gandin Auguste.
- Gois Émile
- Lacolley Jules.
- Ledoyen Gabriel, venu de Nouvelle-Calédonie en 1877.
- Levardays Émile.
- Maret Henri.
- Péan Marcel.
- Prod’Homme Henry.
- Rafina Gesner.
- Replan Édouard.
- Rousselle Joseph

Principales sources :

- Avant 1848 : Michel Monteil, « L’île de Jersey et les protestants français », Études théologiques et religieuses, tome 81, 2006/2, p. 183-195. — Régis de L’Estourbeillon, Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution, Nantes, Forest et Grimaud, 1886.

- Bases de données généalogiques et historiques sur les îles anglo-normandes : Hauteville house, Guernesey. — The Victor Hugo in Guernsey Society. — theislandwiki. — Wikipedia en langue normande. — Jerripedia, Relevés des baptêmes, mariages et sépultures des paroisses des îles anglo-normandes (Les registres civils ne sont pas encore indexés. — Geneanet, Relevé d’actes déclarés au consulat de France à Jersey entre 1852 et 1892. — Sur Family Search (nécessite une inscription gratuite) : England, Wales and Channel Islands Census, 1841-1911. — Sur Geneanet (nécessite une inscription gratuite) : indexation de nombreuses sources telle que la presse ancienne numérisée présente sur Gallica, sur Presse ancienne locale et d’autres sites.

- Bases de données sur la répression : Denise Devos, La Troisième République et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte : la loi de réparation nationale du 30 juillet 1881 en faveur des victimes du 2 décembre 1851 et des victimes de la loi de sûreté générale du 27 février 1858 : F15 3964 à 4023, Paris, Archives nationales, 1992. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Inculpés des insurrections de juin 1848, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 11 juin 2012. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), LIR3S - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 26 septembre 2019.

- Témoignages des proscrits et de leurs proches : Maison de Victor Hugo - Hauteville House à Guernesey, Album Philippe Asplet, Album Augustine Allix. — Archives de l’Oise, Album Charles Asplet. — Bibliothèque nationale de France, Album Paul Meurice. Portraits de Victor Hugo et de ses familiers à Jersey, entre 1852 et 1855. — « Lettres de Madame Victor Hugo à sa sœur Julie », Les Annales romantiques : revue d’histoire du Romantisme, t. 9, 1912, p. 247. — Benjamin Colin, Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce, s.l.n.d. [Jersey, 1853 ?]. — À la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Auguste Vacquerie, Profils et grimaces, Paris : Michel Lévy frères, 1856. — Pierre Leroux, La grève de Samarez : poème philosophique, Paris : E. Dentu, 1863. — Auguste Vacquerie, Les miettes de l’Histoire, Paris, Pagnerre, 1863. — Nathanaël Martin-Dupont, Victor Hugo anecdotique, Storck, 1903. — Victor Hugo, Œuvres complètes de Victor Hugo. Actes et paroles. 2 publiées par Paul Meurice, puis par Gustave Simon, 1937-1940, p. 123-125 [Dans la liste des signataires de la protestation de 1855 sont oubliés Martin Fulbert et Joseph Cahaigne]. — Gustave Simon, Les tables tournantes de Jersey : chez Victor Hugo : procès-verbaux des séances, Paris,L. Conard, 1923. — Le journal d’Adèle Hugo, Paris : Lettres modernes : Minard, 1968-2002. — Jean-Claude Fizaine, Victor Hugo et les mystères de Jersey. Un manuscrit inédit de Xavier Durrieu (Les séances chez Leguével), 2015. — Charles Hugo, Les Hommes de l’exil, Paris, A. Lemerre, 1875. — Collection Jean et Sheila Gaudon, Catalogue de vente aux enchère, Paris, hôtel Drouot, 21 septembre 2021, Paris, Selas Nouvelle Étude Commissaires-priseurs Judiciaires, 2021.

- Écrits politiques des proscrits : La Sentinelle du peuple, hebdomadaire rédigé par des proscrits de Jersey, publié à Dinan du 23 octobre 1851 au 29 novembre 1851. — L’Homme : journal de la démocratie universelle hebdomadaire publié à Saint-Hélier puis à Londres du 30 novembre 1853 au 23 août 1856. [N’est malheureusement pas encore numérisé]. — L’Espérance : revue philosophique, politique, littéraire, publiée à Jersey par Pierre Leroux, Saint-Hélier : au bureau de "L’Espérance", 1858-1859.

- La presse du XIXe siècle : Sur The British Newspaper Archive voir la presse des îles de la Manche dont The Jersey Independent and Daily Telegraph et La Nouvelle chronique de Jersey [Seules quelques années sont numérisées]. Sur Retronews voir la presse française.

- Études : Jules Clarétie, « Voyage à Jersey », Le Temps, 4 août 1883. — Abel Dechêne, « Les proscrits du deux-décembre à Jersey (1852-1855) », Études, avril 1917, p. 601-730, juillet 1917. — Rémi Gossez, « La proscription et les origines de l’Internationale. 1. Le “ Comité international permanent ” », 1848-Revue des révolutions contemporaines, n° 189, décembre 1951, p. 97-115. — Pierre Angrand, Victor Hugo raconté par les papiers d’État, Paris, 1961. — Raoul Lemprière, History of the Channel Islands, London, Robert Hale, 1974. — Philip Stevens, Victor Hugo in Jersey, Philimore, 2e éd. 2002. — Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo pendant l’exil (1851-1864), Fayard, 2001. — Michel Monteil, L’émigration française vers Jersey 1850-1950, Publications de l’Université de Provence, 2005. — Robert Sinsoilliez, Marie-Louise Sinsoilliez, Victor Hugo et les proscrits de Jersey, Ancre de marine, 2008. — Thomas C Jones, « Rallier la république en exil. L’Homme de Ribeyrolles », dans : Thomas Bouchet éd., Quand les socialistes inventaient l’avenir. Presse, théories et expériences, 1825-1860. Paris, La Découverte, 2015, p. 348-360. — Thomas C. Jones, « A “coup d’État” in Jersey ? », Diasporas, n° 33, 2019, En ligne [Donne la liste complète des signataires de la protestation de 1855]. — Delphine Diaz, Antonin Durand, Romy Sánchez, « Dans l’intimité de l’exil. Introduction. L’exil intime. Familles, couples et enfants à l’épreuve de la migration contrainte au XIXe siècle », Revue d’histoire du XIXe siècle, 2020/2, n° 61, p. 8-26. — Stéphanie Cabanne, « Hugo en exil », Histoire par l’image, consulté le 4 décembre 2021. — Éric Lebouteiller, « L’exil des communards à Jersey », www.commune1871.org, 16 juin 2022.

Par Gauthier Langlois

Autour de Victor Hugo : proscrits à Jersey et Guernesey de 1848 à 1870
Marine Terrace, résidence de la famille Hugo à Jersey, photographiée par Charles Hugo. (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Marine Terrace, résidence de la famille Hugo à Jersey, photographiée par Charles Hugo. (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Victor Hugo et ses deux fils photographiés par Auguste Vacquerie à Hauteville House, résidence de la famille à Guernesey (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Victor Hugo et ses deux fils photographiés par Auguste Vacquerie à Hauteville House, résidence de la famille à Guernesey (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Les proscrits sont souvent en famille. Ici les deux enfants du général Le Flô, photographiés par Charles Hugo à Jersey. (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Les proscrits sont souvent en famille. Ici les deux enfants du général Le Flô, photographiés par Charles Hugo à Jersey. (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
"Ce que Charles, Victor Hugo et François-Victor regardent". La digue reliant Guernesey au château Cornet en cours de construction, photographiée par Auguste Vacquerie. (Source : Bnf. Voir Vacquerie, Profils et grimaces)
Stèle des proscrits au cimetière Macpela de Sion
Stèle des proscrits au cimetière Macpela de Sion
Elle comporte treize plaques de bronze rappelant les proscrits enterrés au pied. Il s’agit de, en 1853 Louis Hélain-Dutaillis (7 avril), Jean Bousquet (17 avril), Louise Julien (23 juillet) ; en 1854 François Gaffney (8 mars) et son épouse, Armand Courtès (14 avril), Théophile Izdebski (3 mai), Théobald Cauvet (12 juin), Félix Bony (24 septembre), Jean-Pierre Drevet (7 octobre) ; en 1856 Philippe Faure (13 janvier) ; en 1873 Louis Gornet (27 mai) et Eugène Alavoine (22 juillet) ; en 1894 Joseph Leroux fils de Pierre Leroux (24 août). Marie Laetitia Staffort épouse Beauvais et leur fils Freedom, décédés les 16 et 23 septembre 1854 ne figuraient pas sur cette stèle. (Photo : Wikimedia).
Hugo sur le rocher des proscrits à Jersey
Hugo sur le rocher des proscrits à Jersey
Gravure de Méaulle d’après une photographie de 1853, publiée dans Actes et paroles, Pendant l’exil dans l’édition E. Hugues, 1893
Carte de la Manche et des Îles anglo-normandes en 1777 par P. Santini
Carte de la Manche et des Îles anglo-normandes en 1777 par P. Santini
Détail de la Carte Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.
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