DECHIRON Raymond. Pseudonyme dans la Résistance : capitaine Rey

Par Jacques Girault

Né le 19 avril 1910 à Bussières-Saint-Georges (Creuse), mort le 17 juillet 1994 à Yssingeaux (Haute-Loire) ; instituteur ; résistant ; syndicaliste du SNI ; militant communiste de Haute-Loire, maire de Retournac (1977-1983), conseiller général (1982-1994).

Raymond Dechiron était le fils d’un sabotier qui cultivait aussi une petite exploitation. Ses parents le firent baptiser et l’envoyèrent au catéchisme, mais il entra en « stricte opposition » avec l’Église. Élève de l’École normale d’instituteurs du Puy (Haute-Loire), il exerça dans divers (école du hameau Charbonnier à Landos, Valprivas en 1931), avant d’être déplacé d’office à l’école du hameau de Retournaguet à Retournac en 1940. Il donnait aussi un enseignement agricole et de 1945 à 1950 fut détaché comme secrétaire administratif de la direction départementale de l’agriculture. Il devint en 1961 instituteur itinérant agricole. En outre, passionné de football, il était arbitre. Il se maria en décembre 1930 à Saint-Vincent-du-Pendit (Lot) avec une institutrice. Le couple eut deux enfants.

Raymond Dechiron s’engagea dans la Résistance en novembre 1941, participa, avec l’aide de son épouse, comme chef de trentaine à des parachutages, à des sabotages avec le maquis de Retournac. Il rejoignit les Francs Tireurs et partisans français dans un maquis en avril 1944. Sous le pseudonyme de capitaine Rey, il commandait une compagnie qui participa aux combats pour libérer Bellevue-la-Montagne, Saint-Geneys, Craponne et Estivareilles. Il fut homologué membre des FFI. Il adhéra au Parti communiste français en 1944 et milita dans la section départementale du Syndicat national des instituteurs.

Retraité depuis 1965, Dechiron dirigea pour les élections municipales de Retournac en 1977 une liste d’union de la gauche qui l’emporta. Il devint maire avec un premier adjoint socialiste. Il fut proposé par la fédération communiste comme candidat suppléant pour les élections législatives de 1978 dans la première circonscription (Le Puy). Il refusa, prétextant son mauvais état de santé. Le secrétaire fédéral, après avoir discuté avec lui, jugea qu’en fait il ne voulait pas s’exprimer en tant que communiste dans la période marquée par le débat sur l’actualisation du programme commun. Mais en août 1981, les élus socialistes démissionnèrent. Aux élections municipales complémentaires, les candidats soutenus par Dechiron furent élus. Il accepta d’être candidat en 1982 au conseil général, non pas comme candidat communiste mais comme « maire de Retournac présenté par le conseil municipal soutenu par le PCF ». Il arrivait au premier tour en deuxième position avec 680 voix et l’emporta le dimanche suivant avec 975 voix. Il fut réélu en 1988.

Dechiron présidait dans les années 1980 la section départementale de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21739, notice DECHIRON Raymond. Pseudonyme dans la Résistance : capitaine Rey par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. com. Retournac. — SHD, Vincennes GR 16 P 163404. — Gilles Lévy, Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d’Auvergne, Presses de la Cité, 1986. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Notes d’Alain Dalançon et de Jean Souchal.

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