GRIVEL Edgard, Jacques

Par Jacques Girault

Né le 21 août 1899 à Paris (Ve arr.) ; mort le 23 juin 1981 à Draveil (Essonne) ; directeur de collège ; militant syndical (FEN).

Fils d’un valet de chambre devenu maître d’hôtel et d’une femme de chambre future couturière, Edgard Grivel, surveillant d’internat au lycée du Mans (Sarthe) en octobre 1916 puis au lycée Janson de Sailly à Paris (octobre 1917), bachelier en 1917, s’engagea volontaire dans l’infanterie en janvier 1918. Invalide à 20 % à la suite d’une maladie contractée sous les drapeaux, il fut réformé en octobre 1919. Titulaire d’une licence d’histoire-géographie obtenue à la Sorbonne en 1920, puis d’un diplôme d’études supérieures à Lille en 1925, il fut délégué pour l’enseignement de ces disciplines au collège de Château-Gontier (Mayenne) à partir d’octobre 1920. Il obtint sa mutation pour le collège d’Arras (Pas-de-Calais) l’année suivante où il enseigna aussi le français.

Il se maria en juillet 1922 à Paris (XVIe) avec la fille d’un cuisinier. Le couple eut un enfant.

Titularisé, il commença à enseigner au collège de garçons de Montélimar (Drôme) en octobre 1925. Il postula pour devenir principal de collège dès 1927 et fut délégué dans ces fonctions au collège Louis Liard de Falaise (Calvados) la même année tout en conservant un service enseignant, son épouse l’aidant bénévolement pour l’économat. Titularisé comme principal en 1930, il organisa au mieux la célébration de Louis Liard en 1933. Modeste et efficace selon ses supérieurs, il avait de bons rapports avec le maire, lui-même ancien professeur. Il fut muté comme principal à plein temps au collège Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) en octobre 1936.

Militant de la Ligue des droits de l’Homme, actif dans les manifestations de soutien à l’école laïque du gouvernement de Front populaire, ayant de bons rapports avec le parti communiste et son candidat en 1936 Robert Bouvier, professeur dans son collège, Edgard Grivel fut mobilisé au début de la guerre. Affecté spécial en février 1940, favorable à la France libre, il était accusé de sabotage de la politique scolaire du gouvernement de Vichy. En conflit avec des conseillers d’Abel Bonnard, ministre de l’Éducation nationale à partir de 1942, il soutint le directeur de l’école primaire, interné pendant un mois au centre de séjour surveillé de Voves (Eure-et-Loir) et fut révoqué, le 21 janvier 1943. Il habitait Villemomble (Seine-et-Oise). Travaillant pour l’École universelle, il surveillait l’impression de sa documentation pédagogique.

Edgard Grivel obtint la direction du collège de Grasse (Alpes-Maritimes) à la Libération puis le poste de principal du collège moderne de garçons de Dreux (Eure-et-Loir) en 1952, qui comprenait un internat pour plus de 100 élèves, une section technique et un centre d’apprentissage annexé. Son efficacité à la tête de l’établissement facilita le passage de la gestion municipale à la gestion d’État en 1957. Il prit sa retraite à la fin de l’année scolaire 1959-1960.

Il fut membre du syndicat CGT des professeurs puis de l’Amicale des directrices et principaux des collèges de France et de l’Algérie. Cette dernière décida, le 17 avril 1946, de se transformer en Syndicat national des directrices et principaux des collèges classiques de la métropole, des territoires d’outre-mer et de l’étranger, créé officiellement le 17 juillet 1946. Son siège était fixé au lycée Louis le Grand. Il adhérait à la Fédération de l’éducation nationale et à la CGT. Grivel en était le trésorier. La police indiquait ses sympathies communistes. Il fut par la suite désigné par ses collègues comme son secrétaire régional (Sud-Est).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217558, notice GRIVEL Edgard, Jacques par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 juin 2019, dernière modification le 17 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/27721. — APPo, 77W644. — Notes d’Alain Dalançon.

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