VALENTIN Max

Par Pierre Miléo

Né le 26 juin 1926 à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; agent technique puis chef de district des lignes PTT ; syndicaliste CGT (secrétaire régional et départemental de la CGT PTT de Haute-Normandie et de Seine-Maritime (1953-1985), membre de la commission exécutive nationale CGT PTT (Services techniques) de 1954 à 1985) ; militant communiste de la section de Maromme près de Rouen, membre du comité fédéral PCF, en 1952, puis accède à son bureau en 1956 ; conseiller municipal.

Max Valentin effectua sa scolarité dans sa commune de naissance et après l’obtention du certificat d’étude en 1940, il fut embauché comme bûcheron dans la Forêt Verte avoisinante. Très tôt, il fut sensibilisé à la question sociale par un frère ainé qui militait déjà à la CGT. Celui-ci, licencié de son entreprise pour avoir participé à la grève du 30 novembre 1938 contre les décrets lois de Paul Reynaud abolissant la semaine de quarante heures, fut démobilisé en 1940, et participa à la Résistance, dès 1941. Arrêté par la police française pour confection et distribution de tracts, il fut livré aux Allemands qui le déportèrent (avec Louis Jouvin) en juillet 1942 à Auschwitz-Birkenau, où il décéda quelques semaines plus tard. Cette même année, Max Valentin, entra chez Peugeot, au Mont Riboudet, à Rouen (Seine-Maritime), comme aide de cuisine. À la Libération, après un emploi de terrassier, il fut embauché comme agent technique auxiliaire des PTT dans cette même ville. Il fut appelé sous les drapeaux, en Algérie, dans un régiment de zouaves, au Fort de l’eau à Maison Carrée (El Harrach, quartier d’Alger). Il y constata l’attitude méprisante de certains Français pour la population algérienne. Son service fut écourté en raison de la mort de son frère en déportation et il rentra, à Rouen, pour réintégrer son poste aux PTT. Il fut envoyé au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Refusant de remplacer des préposés en grève, il fut suspendu jusqu’à sa titularisation comme agent technique des PTT. Entretemps, il fut rappelé à l’armée pendant les grèves insurrectionnelles de 1947. Il revint à Rouen en 1948. Il gravit tous les échelons hiérarchiques de son service, d’agent magasinier à de chef de district, en passant par celui de chef chantier.
Dès sa reconstitution à la fin 1944, Max Valentin avait adhéré à la CGT départementale. Sur les conseils de Charles Yvon, trésorier de la CGT PTT de Seine-Inférieure pendant la Résistance, il fut élu à la Commission exécutive du syndicat départemental PTT, en 1945, et y fut régulièrement reconduit jusqu’en 1985. En 1953, il accéda au secrétariat général de l’UR CGT PTT et, en 1954, à la commission exécutive de l’Union nationale CGT PTT au titre des services techniques. En 1953, élu secrétaire régional, il participa à la direction collégiale de l’UD CGT des PTT et à la grève des fonctionnaires de l’été contre les ordonnances Laniel qui prétendaient revoir la durée de service des agents de l’État avant l’obtention de la retraite. Il fut plus particulièrement chargé des relations avec FO et fit comprendre à ses camarades de la CGT l’importance primordiale de l’union avec ce syndicat et avec la CFTC pour espérer gagner ce conflit. Il assista cependant au retournement de position de Bernard Ladel, secrétaire départemental de FO PTT qui, après avoir affirmé qu’il poursuivrait la grève jusqu’au retrait des ordonnances, appela à reprendre le travail dès le lendemain, sans garantie sur la satisfaction des revendications du mouvement. Cette année-là, Max Valentin accompagna Georges Frischmann, secrétaire général de la fédération CGT des PTT, en URSS. Max Valentin devint secrétaire départemental de la CGT PTT en 1960. Dans cette fonction, il s’aperçut des malversations du secrétaire général départemental, le démasqua lors d’une réunion de la CE et exigea sa mutation. Max Valentin ne se départit jamais de ce respect absolu des principes et de la bonne conduite des responsables syndicaux, ce qui fonda sa réputation de bon administrateur et gestionnaire. En 1961, il devint secrétaire général de l’UD CGT PTT de Seine-Maritime. Entouré alors d’une équipe de militants expérimentés comme Julienne Bonnard ou Marthe Leroy du central téléphonique et Léon Pagny du Service des lignes, il fit appel aussi à des jeunes comme Janine Ponthieux et Jean Julien du service des chèques postaux, ou Jean-Pierre Traineau, du tri du courrier, voire son épouse, Suzanne Valentin, qui anima la section de la Direction régionale des PTT puis Direction départementale. Cette équipe l’accompagna jusqu’à la fin sa carrière et réussit, dès le début des années 1960, à obtenir des réductions du temps de travail hebdomadaire, aux services des téléphones, des chèques et des lignes, ce qui contribua à l’augmentation des effectifs syndicaux de la CGT dans les années 1960.
Enfin, sur la proposition de [Jean Malvasio- 140309], il fut inscrit en 1962 sur la liste des candidats CGT à un poste d’administrateur de la Caisse primaire de Sécurité sociale (CPSS), où il fut élu et reconduit jusqu’en 1996, ainsi que sur celui de certains hôpitaux publics rouennais. Il fut également administrateur de la Mutuelle générale des PTT départementale.
Max Valentin doubla son engagement syndical d’un engagement politique. Il adhéra au PCF en 1945 et devint secrétaire de la section de Maromme de 1950 à 1955. En 1952, il fut élu membre du comité de la fédération de Seine-Inférieure et, en 1956, il accéda à son bureau et fut chargé de la section de Rouen rive gauche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217594, notice VALENTIN Max par Pierre Miléo, version mise en ligne le 26 juin 2019, dernière modification le 26 juin 2019.

Par Pierre Miléo

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime ; Arch. UD CGT PTT 206 J 1 à 14, 32. — IHS Comité régional de Haute-Normandie, « Pages d’histoire sociale et témoignages de syndicalistes », 2009, p. 189-194. — Entretien avec Max Valentin du 31 mars 2017.

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