JENSEN Georg

Par Daniel Grason

Né le 21 février 1899 à Alsynaring (Danemark), mort à une date inconnue ; communiste ; déporté à Mauthausen (Autriche), puis à Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin).

Fils de Georg et de Sojia née Muller, Georges Jensen entra en France en 1923. En 1936, il adhéra au Parti communiste, fut membre des Amis de l’Union Soviétique et de l’Humanité. Dès le 29 novembre 1938 il logeait 11 rue des Entrepreneurs à Paris (XVe arr.). Il était titulaire d’une carte d’identité d’étranger valable jusqu’au 10 décembre 1942.
Il travailla en qualité d’emballeur aux Messageries Hachette, après avoir été inscrit au fond de chômage, en juin 1940, il travaillait comme terrassier pour les Autorités allemandes à Boissy-l’Aillerie dans l’arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Il a été interpellé le 18 juillet 1941 par des inspecteurs de la BS2. À son domicile les policiers saisissaient deux mille feuilles de papier blanc qui lui avait été confié par le comité de chômeurs de l’arrondissement avant l’interdiction de la CGT et du Parti communiste.
Devant le juge d’instruction, il déclara : « Je reviens entièrement sur les déclarations que j’ai faites à la police. […] Je n’ai distribué aucun tract, je n’en ai pas reçu de Billot, ni d’aucun autre. » Il affirma qu’il avait trouvé « le stock de papier dans la rue. » Quant aux déclarations qu’il fit à la police, c’était « dans l’espoir d’une libération qui m’était promise et aussi par la crainte d’une expulsion dont j’étais menacée. » Georg Jensen fut inculpé d’infraction au décret du 26 septembre 1939 qui interdisait l’activité communiste.
Il comparut le 24 septembre 1941 devant la Section spéciale de la Cour d’appel de Paris en compagnie de François Langouët, Joseph Di Fusco, Émile Billot et Jean Morvan, impliqués dans la même affaire. Georg Jensen a été condamné à quinze ans de travaux forcés pour « propagande communiste », les juges estimèrent qu’il « n’avait jamais renié ses opinions politiques. » Le quotidien collaborationniste Le Matin sous le titre « La répression de la propagande communiste » publia le verdict le lendemain en page trois.
Ses compagnons François Langouët, Joseph Di Fusco, Émile Billot et Jean Morvan ont été fusillés comme otage le 15 décembre 1941 à Caen dans le Calvados. Georg Jensen a été successivement incarcéré à la prison de la Santé, à Fontrevrault en Indre-et-Loire jusqu’au 16 juillet 1942, puis le 23 octobre 1943 à Blois dans le Loir-et-Cher.
Le 28 février 1944 Georg Jensen était dans un wagon aux fenêtres grillagées. Il y avait cinquante déportés dont quatre de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine : Hyppolyte Génard, Fernand Le Breton, Eugène Toulgoat et Jean Gourdoux, seul ce dernier survivra. D’autres furent davantage connus, le tchécoslovaque Artur London, et le polonais Kazimierz Szawejko étaient aussi dans ce transport.
Georg Jensen a été transféré à une date inconnue de Mauthausen au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace. Y fut-il exécuté ? Sa destinée demeura inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217629, notice JENSEN Georg par Daniel Grason, version mise en ligne le 27 juin 2019, dernière modification le 27 juin 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/6 dossier 77. – Arch. PPo. 77 W 86-92444, BA 2057. – Le Matin du 25 septembre 1941, BnF Gallica. – Roger Poitevin, Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49, 2009. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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