SCHARTIER Georges

Par Michel Thébault

Né le 30 juillet 1925 à Cusset (Allier), fusillé sommairement en représailles le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Prémilhat (Allier) ; vannier ambulant ; membre de la communauté yéniche des Gens du Voyage ; victime civile.

Georges Schartier
Georges Schartier

Georges Schartier était le fils de Sébastien Schartier (né le 20 octobre 1907 à Varennes/Loire, Maine-et-Loire) vannier ambulant et de Pétronille, Marie, Célestine Springard (née le 11 septembre 1907 à Pont-du-Château, Puy-de-Dôme) vannière. Le couple eut neuf enfants, 5 filles et 4 fils dont Georges né en 1925. Il était membre de la communauté yéniche des Gens du Voyage ; le commissaire de police qui en 1945 rédigea le rapport concernant le crime de guerre de Prémilhat et établit la liste des victimes l’y désigne comme « romanichel » (AD 63 op. cit.). La communauté yéniche est un groupe semi-nomade installé principalement dans les pays de langue germanique, mais un groupe relativement important arrivé en France peut-être au début du XIXe. siècle était dans les années 1930 – 1940 présent dans une zone allant de l’Aube au Gard et particulièrement en Auvergne. Ils étaient professionnellement spécialisés dans les activités de vannerie et de mercerie.
Célibataire, âgé de 19 ans, Georges Schartier exerçait le métier de vannier et se trouvait début août 1944 à Montaigut-en-Combraille (Puy-de-Dôme) avec un autre jeune Yéniche, âgé de 22 ans, Joseph Charles, également vannier, qui lui était apparenté (sa femme Louise Springard était une sœur cadette de Pétronille Springard).
 
Le début du mois d’août 1944 fut encore marqué par l’intensité des actions de répression de l’armée allemande contre la Résistance. Suite à des dénonciations, les autorités d’occupation organisèrent le 7 août 1944, une vaste opération de perquisitions et d’arrestations à Montaigut-en-Combraille (Puy-de-Dôme). Une unité de la Wehrmacht renforcée par la SIPO-SD investit le village, cernant en particulier la maison du maire, le docteur Michel, dénoncé pour son appartenance à la Résistance. Celui-ci parvint à s’enfuir mais une opération de ratissage, de perquisitions et de contrôle de la population aboutit à l’arrestation de 10 personnes dont Georges Schartier et Joseph Charles, conduites à Montluçon et incarcérées à la caserne Richemont. L’importance du préjugé raciste contre les populations des gens du voyage et la politique d’extermination menée par le régime nazi contre ces communautés permet sans doute de comprendre que deux jeunes Yéniches aient pu quasi automatiquement être arrêtés lors d’une rafle.
 
Le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, Georges Schartier et Joseph Charles furent extraits avec 39 autres prisonniers de la caserne Richemont, dont trois autres personnes arrêtées à Montaigut-en-Combraille. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive. Les corps de Georges Schartier et Joseph Charles furent ensuite inhumés dans le cimetière de Montaigut-en-Combraille.

Son nom (orthographié Chartier, comme sur l’acte de décès de la mairie de Prémilhat) est inscrit sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217674, notice SCHARTIER Georges par Michel Thébault, version mise en ligne le 30 juin 2019, dernière modification le 31 juillet 2022.

Par Michel Thébault

Georges Schartier
Georges Schartier

SOURCES : Archives départementales du Puy-de-Dôme dossier des crimes de guerre, cote 908 W 79. — Renseignements Patrick Bec, tirés en particulier des archives privées de Joseph Valet, aumônier des Tsiganes d’Auvergne. — Renseignements fournis par la famille (actes d’état civil, renseignements divers et photographies). — Musée de la Résistance en Combrailles — Mémorial genweb.

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