Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 26 octobre 1916 à Lyon (VIe arr., Rhône), mort en action le 8 avril 1944 à Montanges (Ain) , militaire de carrière ; résistant de l’armée secrète (AS).
Paul de Vanssay était le fils de Robert Achille Gabriel de Vanssay, chef d’escadron tué à Saint-Loup, en Champagne le 10 juin 1940 et de Henriette Marie Pauline De Martin de Viviès. Il était issu d’une famille noble de Vanssay, dans le Maine, dont la filiation remonte à 1386.
Il était lieutenant au 23e GRCA et commandait un peloton motocycliste. Il fut capturé à Lamarche-sur-Saône (Côte-d’Or) le 17 juin 1940. Il fut interné à l’Oflag XVIII A, à Lienz (Autriche) d’où il s’évada le 10 septembre 1942 mais fut repris 4 jours plus tard. Il s’évada pour la seconde fois le 1er juin 1943 et traversant la Suisse, il arriva en France le 27 octobre 1943. Il rejoignit rapidement la Résistance à l’armée secrète (AS) dans les Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, et devint chef de camp sous le pseudonyme de "Lieutenant Minet". Le 8 avril 1944 dès les premières heures, à la tête d’un groupe de 26 hommes, il partit dans la neige de la ferme de Buclaloup, à Champfromier (Ain) avec mission de dynamiter le tunnel de la Crotte à Trébillet, commune de Châtillon-de-Michaille (Ain), afin d’empêcher le passage de deux trains de déportés. À peine arrivé sur place le groupe fut repéré et tomba dans une embuscade un peu après neuf heures. Les Allemands sans doute informés les attendaient. Le groupe reçut l’ordre de se disperser. Paul de Vanssay, resté pour protéger la retraite de ses compagnons, fut pris entre deux feux. Il fut d’abord blessé au poignet droit, mais réussit à s’emparer d’un fusil mitrailleur tombé des mains d’un maquisard. Cherchant à rejoindre les gorges de la rivière Valserine qui coulait en contrebas du plateau de Labâtie, il fut mortellement touché dans la prairie par un éclat d’obus tiré depuis une colline avoisinante. Sur les 26 maquisards, il n’y aura que 8 survivants. Dix de ses hommes tombèrent avec lui et sept autres furent capturés et fusillés dans les jours qui suivirent.
Il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal, tombe 3, à Montanges (Ain). Ses dix compagnons reposent à ses côtés.
L’ace de décès fut transcrit le 26 mars 1945 à Montanges (Ain).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut décoré de la Croix de chevalier de la Légion d’honneur, de la Croix de la Libération, de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance.
Le dossier du SHD Vincennes GR 16 P 181981 ne mentionne pas l’homologation aux FFI.
Son nom figure sur le monument commémoratif FFI, à Montanges (Ain), sur le monument commémoratif, à Saint-Loup-en-Champagne (Ardennes) et sur les plaques commémoratives du Lycée Pothier, à Orléans (Loiret) et du Lycée Saint-Vincent, à Senlis (Oise).
Une stèle surmontée d’une croix marque le lieu de son décès dans la Prairie de Labâtie, à Montanges (Ain) avec l’inscription suivante : « ici tomba le 8 avril 1944 après une héroïque résistance le lieutenant Paul de Vanssay, évadé d’Allemagne pour servir au maquis. Que Dieu l’accueille en sa gloire ainsi que ses compagnons morts pour la France ! ».
Une rue de Montanges porte le nom de Paul-de-Vanssay. Une avenue de La Baule (Loire-Atlantique) se nomme Lieutenant Paul-de-Vanssay et une rue d’Oyonnax, Lieutenant-Minet.
En 1994, la Promotion des Élèves Officiers de Réserve de Cavalerie de Saumur fut baptisée "Promotion Lieutenant de Vanssay".
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Wikipédia Paul de Vanssay.— Patrimoine et histoire de Champfromier par Ghislain Lancel Le combat de Montanges (8 avril 1944).— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).