ROUSSEL Luc. [Belgique]

Par Marie-Thérèse Coenen

Ixelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 31 mars 1951 – Wavre (pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 2 juin 2019. Prêtre, accompagnateur adulte à la JOC/F de Bruxelles puis à la JOC/F de Wallonie-Bruxelles, aumônier de la fédération du MOC de Bruxelles et de la Mutualité Saint-Michel de Bruxelles, aumônier national de l’ACV-CSC, doyen des paroisses de Bruxelles Nord-Est et cofondateur de l’épicerie sociale, ÉPISOL, membre et président du CARHOP asbl, membre de La Fonderie asbl, membre du CRISP.

La famille de Luc Roussel habite Schaerbeek, une commune de la première couronne de Bruxelles. Son père, Jean, travaille à la compagnie d’aviation, la Sabena. Sa mère, Monique Delbauf, est mère au foyer et milite à Vie féminine, mouvement féministe d’éducation permanente, une des organisations constitutives du Mouvement ouvrier chrétien (MOC). Luc est l’aîné de quatre enfants : ses sœurs sont Anne, Claire et Françoise.

Après avoir fait ses classes primaires et poursuivi ses humanités latin-sciences (promotion 1970) à l’Institut Saint-Boniface à Ixelles (Bruxelles), Luc Roussel entame des études en histoire à l’Université catholique de Louvain (UCL – aujourd’hui UCLouvain, Leuven, aujourd’hui Brabant flamand, arr. Louvain) en septembre 1970 qu’il achève en 1975 avec le titre de licencié (masters) en histoire contemporaine. À Louvain, en cette période de l’« après’68 », le groupe Clio 70 est une initiative innovante qui réunit des historiens, des assistants et des enseignants du secondaire, sous le patronage du médiéviste, le professeur Albert D’Haenens. Selon un de ses membres, Guy Lemaire, c’est « un phalanstère de réflexions et une communauté d’analyse » (voir Sources : COENEN M.-Th., 2016). Le groupe réfléchit à l’articulation entre science, savoir et société. Il reprend aussi l’organisation de voyages culturels, animés naguère par le professeur Léopold Génicot, avec, comme première destination, Saint-Jacques-de-Compostelle. Étudiant, Luc Roussel rejoint le groupe Clio 70 et, avec Pierre Sauvage, doctorant, il s’investit dans la préparation des voyages ainsi que dans la valorisation du patrimoine des villes visitées. Il rédige une dizaine de notices pour l’ouvrage collectif Folklore de Belgique. Guide des manifestations et des musées, commandité à Clio 70 par Arthur Haulot, commissaire général au tourisme, et publié en 1974. Dans ce projet de mise en valeur de la culture populaire, Clio 70 se donne la même exigence d’information et le même soin dans l’écriture que celle requise pour l’histoire officielle. Attentif à la formation des historiens et historiennes, Clio 70 réfléchit aux traces historiques comme « sources » pour décrypter la société ainsi qu’à la communication de l’histoire. En 1975, les autorités académiques reconnaissent la démarche par la licence complémentaire délivrée par le Centre de recherche et de communication en histoire (CRCH). Le CRCH s’appuie sur des disciplines peu mobilisées par la recherche académique : l’image, le son, l’écrit, le théâtre, l’objet, etc. Les séminaires, auxquels sont conviés les étudiants et étudiantes, permettent de rencontrer des personnes liées à la culture, au cinéma, aux luttes urbaines, à la défense du patrimoine industriel, au tourisme ou à l’édition (l’éditeur des collections Artis-Historia y présente son approche d’un récit historique accessible au plus grand nombre). Au CRCH, Luc Roussel est en charge des « traces sonores ». Son mémoire porte sur la vie étudiante à Louvain au 19e siècle : Albert D’Haenens l’embauche, à partir de novembre 1973, avec un contrat à temps partiel comme documentaliste pour la recherche de l’iconographie de l’ouvrage de prestige publié à l’occasion du 750e anniversaire de l’Université catholique de Louvain (voir Œuvre). En 1975, Luc Roussel arrête sa collaboration avec le groupe Clio 70 et le CRCH, mais son intérêt pour l’histoire urbaine, vue et vécue par ses habitants, reliant la mémoire des luttes et ses traces dans le patrimoine, sera constant.

Plusieurs historiens, Jean-Pierre Nandrin, Pierre-Paul Dupont, Guy Lemaire et Guy Zélis prolongent l’action du groupe Clio 70 et cofondent avec les Équipes populaires – mouvement d’éducation permanente pour adultes et une des organisations constitutives du MOC –, le Centre d’animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire, le CARHOP asbl. Avec La Rue asbl, à Molenbeek, et son animateur Guido Vanderhulst, ils s’investissent aussi dans le projet de La Fonderie asbl, qui deviendra le musée bruxellois de l’industrie et du travail à Molenbeek. Luc rejoindra ces deux initiatives.

En 1975, Luc Roussel introduit sa demande d’entrée au séminaire de Bruxelles. Sa candidature acceptée, il entame une formation de séminariste de six ans. Claude Castiau, futur aumônier du MOC francophone, historien comme lui, vient d’être nommé comme professeur au séminaire après un séjour à Rome. Commence un compagnonnage qui ne s’arrêtera pas. Le 28 juin 1981, Luc est ordonné prêtre à l’église Saint-Albert, dans la paroisse de son enfance. Pendant sa formation de prêtre, il s’investit dans la pastorale des jeunes de sa paroisse. Il y rencontre beaucoup d’amis qui l’accompagneront toute sa vie. Parmi ceux-ci, Daniel Fastenakel, alors doctorant en chimie organique à l’Université libre de Bruxelles, – il défendra sa thèse tout en acceptant une fonction de permanent au MOC bruxellois –, deviendra secrétaire du MOC de Bruxelles ; Marie-Christine Renson, future épouse de Daniel, deviendra assistante sociale des Services sociaux des quartiers 1030 ; Christian Kunsch sera, de 2002 à 2013, directeur de la Mutualité Saint-Michel de Bruxelles, puis président du MOC de Wallonie-Bruxelles de 2013 à 2019 ; Jacqueline Fafchamps, épouse de ce dernier, aura un parcours riche dans l’enseignement et dans la formation d’adultes, sans compter les plus jeunes comme Théo (Pascal) Hachez, futur rédacteur en chef de La Revue nouvelle.

L’engagement constant de Luc Roussel sur le terrain de Schaerbeek et de Saint-Josse-ten-Noode marque toute sa trajectoire « professionnelle ». Il suivra toujours avec intérêt la vie schaerbeekoise d’autant plus qu’il y réside quasiment sans discontinuer jusqu’en 1995, et de 2007 à 2016. Or les années 1970 et 1980 connaissent à Schaerbeek, un bouillonnement d’initiatives de tout ordre dont le lien est l’opposition au bourgmestre, Roger Nols. Celui-ci professe des opinions non seulement anti-flamandes, mais aussi xénophobes et racistes. Il affiche même ouvertement ses sympathies pour le Front national de Jean-Marie Le Pen. Les heurts sont nombreux tant au conseil communal que lors des actions menées sur le terrain. Luc participe à ces mobilisations urbaines et aux différends collectifs qui en émergent. Il participe ainsi à l’Agence schaerbeekoise d’information ainsi qu’à la plate-forme, Démocratie schaerbeekoise, quand elle se met en place en 1988 (voir Démocratie schaerbeekoise, n° 1, octobre-novembre-décembre 1988).

Correspondant local pour le journal démocrate-chrétien La Cité, Luc Roussel y publie régulièrement le compte-rendu des séances du conseil communal de Schaerbeek. En 1981, il rejoint l’équipe des collaborateurs du quotidien et couvre les questions relatives à l’Église de Belgique. En 2010, comme historien cette fois, il apporte sa contribution à l’ouvrage collectif rédigé sous la direction de Jean Heinen, ancien directeur de La Cité (voir Œuvre).

En 1979, Luc Roussel propose de faire son stage de séminariste aux Équipes populaires, à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et au MOC du secteur Schaerbeek-Saint-Josse-ten-Noode. Il s’investit dans plusieurs équipes aux profils assez différents. Il y a tout d’abord l’Équipe populaire de Schaerbeek-Dailly (Saint-Albert) où il retrouve Jules Fafchamps et Daniel Fastenakel. Ce dernier est également présent à l’Équipe populaire de Schaerbeek-Josaphat, animée par Joseph Wieme, prêtre chargé de la pastorale ouvrière dans le quartier. Luc Roussel participe aussi à l’Équipe populaire de Saint-Josse Botanique. Avec son ami Georges Geens, collègue du séminaire, il lance un groupe Santé qui réunit des infirmiers et infirmières. Avec l’aide du Théâtre du Campus, ils écrivent et jouent à partir de leur réalité de vie, une pièce de théâtre, intitulée À votre santé. Il écrit régulièrement dans L’âne à thèmes. Bulletin de liaison du Centre d’information et d’éducation populaire du Mouvement ouvrier chrétien de Schaerbeek, animé par José Roisin*, secrétaire général de la Centrale nationale des employés (CNE).

En janvier 1979, Jules Fafchamps, militant syndical et président du MOC de Schaerbeek, initie un groupe « Travail » qui rassemble des jeunes couples d’ingénieurs ou de scientifiques. Luc y est partie prenante. Cette équipe réfléchit sur le sens de la valeur « travail » dans la société, sur la nécessaire reconversion industrielle ainsi que sur la réduction du temps de travail, sujet d’un colloque que le groupe organise en 1983 à Louvain-la-Neuve sous le thème, « La réduction du temps de travail : utopie ou nécessité ? ».

En 1981, quand il lui faut définir son « terrain de mission », Luc Roussel opte pour la pastorale ouvrière à Schaerbeek et à Saint-Josse-ten-Noode et vient habiter au n° 94, rue L’Olivier à Schaerbeek, avec Jean-Pierre Demulder, curé de l’église Sainte-Marie.
L’époque connaît un enthousiasme pour la vie communautaire et pour des initiatives innovantes d’habitat intergénérationnel. Des couples jeunes ou moins jeunes, des célibataires, des religieux s’engagent dans un habitat collectif et dans une vie de partage qui intègrent aussi des temps d’échanges spirituels. Le modèle s’inspire des « Fraternités africaines » (devenues « Fraternités Terres nouvelles »), fondées en 1962 par Henri Deraedt. Ces volontaires adhèrent à la Charte des Fraternités et forment des équipes de jeunes et de foyers en vue de contribuer au développement de l’Afrique. Plusieurs, au retour d’une expérience africaine, souhaitent prolonger cette vie de partage dans le contexte nord et fondent des communautés de vie. Beaucoup s’installe à Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Luc y trouve un réseau d’entraide dynamique et innovant.

À la rue L’Olivier, avec ses jeunes voisins du n° 92, Marie Antoine, assistante sociale, et Vincent Kervyn, instituteur, Luc anime des moments de lectures des évangiles et de réflexions, mais cette complicité dans la foi se traduit aussi dans l’action collective. Vincent Kervyn lance, en juillet 1981, La Cantine asbl de la rue L’Olivier (Annexe du Moniteur belge, 19 février 1983, p. 693-694), dont il est un des membres fondateurs et l’administrateur. Son objectif est de tisser des liens notamment entre les habitants, les acteurs sociaux engagés dans le quartier, mais aussi avec les ouvriers de l’imprimerie située à l’impasse L’Olivier. « C’est un endroit public, où l’on sert des repas bon marché, de qualité et où l’on veut que tout le monde soit bien » (CARHOP, fonds Luc Roussel, dossier La Cantine, compte-rendu de la 2e réunion du sous-groupe Cantine, 20 juillet 1981). Plus tard, elle sera le point de départ d’un atelier de dessin pour enfants du quartier, « Aurora », animé par Vladimir, artiste yougoslave qui en est la cheville ouvrière. La Cantine se mue progressivement en entreprise d’insertion par le travail en restauration et service traiteur, et devient le Bouillon de cultures asbl.

Luc Roussel entre dans le pouvoir organisateur de la petite école paroissiale Saint-Joseph, sise rue L’Olivier, qui vit la difficile adaptation des enfants d’immigrés à un système scolaire peu compréhensible pour les familles, et difficile à piloter pour les enseignants. Après la fusion avec l’école paroissiale Sainte-Marie, elle sera fermée, mais ses locaux accueilleront désormais une multitude d’initiatives de tout ordre.

Prolongeant son action sociale, Luc Roussel devient membre de l’asbl Les Services sociaux des quartiers 1030 à Schaerbeek-Saint-Josse-ten-Noode. Cette initiative paroissiale de l’abbé Paul Lauwers, doyen de Schaerbeek, est reconnue et subventionnée comme centre social en 1974. L’association a pour objet l’accueil des populations étrangères nouvellement installées, l’aide au logement ainsi que le soutien aux relations entre école et parents et, si nécessaire, l’opposition aux décisions arbitraires de l’administration communale.

Luc Roussel suit les activités du Collectif social et culturel asbl, dont il est le trésorier en 1983. Implanté à la rue Josaphat depuis 1974, le collectif se mue progressivement en une maison de quartier. Elle offre non seulement un lieu de réunion, mais aussi un espace de rencontre pour les différents groupes agissant dans le quartier, en vue de favoriser la coexistence harmonieuse des différentes communautés présentes sur ce territoire. La Coordination sociale schaerbeekoise, animée par Marie-Rose Warichet-Misson, unit toutes les forces vives pour défendre les droits des usagers et usagères.

Luc Roussel est aussi un des fondateurs d’une radio libre émettant sur Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Lancée en 1983, « Radio Panik » se définit comme une radio associative d’expression et de création et comme radio multi- et interculturelle. Elle fait partie de la première génération de radios libres considérées comme « engagées » par leur action militante en faveur d’une approche critique de l’information. En 2006, « Radio Panik » est soutenue par le ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique), et, deux ans plus tard, elle obtient le statut de radio associative et d’expression à vocation culturelle ou d’éducation permanente. En 2011, elle est reconnue comme association d’éducation permanente et émet toujours.

L’action de Luc Roussel ne se limite pas à l’engagement dans la pastorale ouvrière des quartiers populaires : il est aussi aumônier des organisations ouvrières chrétiennes bruxelloises. En 1995, il retrace pour Les Cahiers marxistes le rôle et la mission de « ces prêtres d’un genre particulier qui font partie de droit de toutes les instances dirigeantes, ont le contact avec les militants et les affiliés, disent et célèbrent le sens chrétien de l’action menée… ». Cette posture est impossible à comprendre, écrit-il, sans un détour par l’histoire et par l’expérience, la sienne étant en l’occurrence celle de la JOC. S’appuyant sur les travaux d’Émile Poulat, notamment Église contre bourgeoisie, introduction au devenir du catholicisme actuel, ouvrage publié aux Éditions Casterman à Tournai en 1977, ainsi que ceux de l’historien Jean-Louis Jadoulle, il retrace, dans ces quelques pages, l’ambition de l’Église d’évangéliser les masses ouvrières, tout en soulignant que le service d’aumônier est aussi, pour des milliers de membres, de militants, de jeunes, des femmes et des hommes, la possibilité de développer leur personnalité, leur engagement social, leur foi, au sein d’un mouvement ouvrier chrétien qui, en Belgique, est une force sociale et politique. Aujourd’hui, constate-t-il, « l’heure n’est plus à la reconquête inspirée par Rerum Novarum. D’apostolique, l’action se fait bien davantage simplement sociale et politique. Les aumôniers-directeurs n’existent plus. À leur place, on trouve des aumôniers-animateurs de recherche de sens prenant en compte le pluralisme interne des organisations ». Et il conclut : « Il y aurait lieu de réfléchir sérieusement au rôle possible des aumôniers dans la situation actuelle : ni “aumônerie de valeur”, ultime réserve de protestation contre l’extension du capitalisme consommateur et spéculateur, ni animation d’une Église-relique où seuls les vieux pratiqueraient encore, mis à part les groupes “émotionnels” » (ROUSSEL L., « Du concept à l’idéologie », La revue nouvelle, n° 11, novembre 1989, p. 26-35).

Bien avant d’écrire ces lignes, Luc Roussel est, de 1983 à 1995, aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne-Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOC/F) pour Bruxelles, puis pour la Wallonie et Bruxelles. Si l’Église officielle utilise encore le titre d’aumônier, le mouvement de jeunesse utilise plutôt, et cela depuis les années 1970, le terme d’accompagnateur adulte. Son rôle est d’accompagner les jeunes animateurs et animatrices dans leur cheminement, leur permettre d’assumer leur responsabilité et de « grandir » dans leur engagement. La présence d’adultes dans une organisation de jeunesse est soigneusement cadrée. Luc en dessine le portrait : « Le mouvement estime que le statut du prêtre s’apparente à celui du permanent. Il peut jouer le rôle d’expert, aider les militants dans la recherche de sens, célébrer l’eucharistie avec ceux qui le souhaitent. C’est dorénavant clair, l’aumônier cesse d’avoir le dernier mot, il est plutôt considéré comme un conseiller spirituel agissant dans le domaine pastoral. » Pluraliste, le mouvement demande « d’aider les membres et militants à progresser dans une recherche de sens à la fois personnelle et de groupe, en tenant compte des références multiples, chrétiennes bien sûr, mais aussi musulmanes par exemple » (ROUSSEL L., Aumôniers du mouvement… op. cit., p. 43). À partir de son mandat à la JOC/F de Bruxelles, Luc devient membre du centre Hispano Belga asbl, qui développe une école de devoir, un cours d’alphabétisation et des services sociaux. Créé à l’origine pour les immigrés espagnols, le centre voit son public se diversifier avec les années. Carmen Sanchez, jeune assistante sociale, y collabore et développe des groupes de jocistes ; elle deviendra la cheville ouvrière d’une épicerie sociale, ÉPISOL. D’autres initiatives tournées plutôt vers la communauté portugaise de Saint-Gilles suivront comme le Centre interculturel de formation par l’action (CIFA).

Dans les années 1970 également, Bruno Duccoli, Sylvana Panciera, Roberto Pozzo et Antonio Mazziotti lancent, dans un quartier populaire d’Anderlecht, le CASI-UO qui déploie une action d’émancipation culturelle orientée vers un public de jeunes d’origine sicilienne. En connivence avec ses amis du CASI-UO, Luc Roussel s’investit dans le même type d’association, mais orienté vers un public de jeunes Espagnol.es à Saint-Gilles (Bruxelles) : ce sera le CEFA-UO, appelé aujourd’hui CEFAID, centre espagnol de formation et d’action intégrées de développement. Membre du réseau AID (Actions intégrées de développement) du MOC, cette association est devenue un centre de formation et d’intégration socioprofessionnelle (OISP) qui propose des préformations et des formations qualifiantes. Cette fonction l’amène aussi à prendre des responsabilités dans le secteur de l’emploi et la réinsertion des jeunes, entre autres à la Mission locale de Bruxelles-ville, où il assume plusieurs mandats comme celle d’administrateur, de président ou de trésorier de l’association, de 1994 à 2003.

Cette période de douze ans à la JOC/F est pour Luc Roussel, l’une des plus riches de son engagement de prêtre, celle où il a vécu les expériences les plus fortes. Il suffit de se rappeler l’émotion qui l’étreignit, quand il évoquait la rencontre avec Nelson Mandela, lors du Conseil international de la JOCI (Jeunesse ouvrière chrétienne internationale) en 1995, à Johannesburg, un moment unique. Il apportera sa contribution à l’histoire de la JOCI et restera toujours en relation avec la JOC et la JOCI à travers l’association internationale « Cardijn ». Il est profondément historien, soucieux de la transmission des savoirs et des expériences dans ces organisations de jeunesse « condamnées » par nature aux mutations et à la mobilité des responsables.

En 1995, à la fin de son mandat à la JOC/F, Luc Roussel commence une vie au service de la pastorale paroissiale : il est nommé curé de Saint-Antoine-de-Padoue à Etterbeek (Bruxelles). En 2007, il devient adjoint au doyen de Bruxelles Nord-Est, responsable de la pastorale francophone dans l’unité pastorale « Les Coteaux », et curé des paroisses Sainte-Marie à Schaerbeek et Saint-Josse à Saint-Josse-ten-Noode.
En 2009, Luc Roussel est nommé doyen de Bruxelles Nord-Est tout en demeurant curé à Schaerbeek. Deux ans plus tard, il devient administrateur de la paroisse Sainte-Elisabeth à Haren. En 2013, il assure les mêmes fonctions à Saint-Vincent (Evere) et devient également modérateur de la pastorale francophone pour l’unité pastorale Kerkebeek qui rassemble cinq paroisses : Sainte-Suzanne et Sainte-Famille à Schaerbeek, la paroisse Notre-Dame et Saint-Vincent à Evere, et la paroisse Sainte-Elisabeth à Haren.

En 2015, alors qu’il est doyen de Bruxelles Nord-Est, Luc Roussel lance une épicerie sociale, ÉPISOL. Installée dans un premier temps à Saint-Josse-ten-Noode et ensuite à Schaerbeek, elle a pour objectif de lutter contre la précarité, préserver la dignité et l’autonomie des personnes et de permettre la réinsertion professionnelle des personnes, écartées du marché de l’emploi traditionnel. Luc lance le projet à partir de l’observation qu’il fait que les distributions de colis alimentaires, s’ils peuvent « dépanner » un temps, ne permettent pas de mettre les bénéficiaires debout. ÉPISOL s’inscrit dans cette volonté de donner aux personnes précarisées, la capacité de reprendre du pouvoir sur leur vie, entre autres en définissant elles-mêmes, leurs besoins. L’épicerie sociale est lancée grâce aux fonds de l’Association des Œuvres paroissiales du doyenné de Bruxelles Nord-Est (AOP Bru NE). Elle est la seule épicerie sociale d’initiative privée ; elle est désormais soutenue par les pouvoirs régionaux (Région Bruxelles-Capitale), les administrations communales de son ressort (Schaerbeek, Saint-Josse, Evere), la CSC de Schaerbeek et des fondations caritatives (voir L’âne à thèmes, 4e trimestre 2014, p. 14). Comme souvent, Luc Roussel mobilise son réseau. Marie-Rose Warichet-Misson en devient la présidente et Carmen Sanchez, qu’il a accompagnée à la JOC/F depuis 1993, devient la coordinatrice du projet : « Luc », dit-elle, « savait ce qu’il voulait et avait une vision à long terme. C’était le voir, juger, agir de la JOC, mais surtout, le faire, faire avec et surtout le faire faire, un autre principe d’autonomie mis en avant à la JOC. Il l’appliquait », dit-elle, et son dernier message était : « Allez, avec ou sans moi, il faut que cela continue ».

Luc Roussel mène aussi d’autres engagements comme à Pax Christi-Belgique, devenu en 2016, Be Pax (Sois la paix). Ce mouvement international d’inspiration chrétienne existe en Belgique depuis 1953. Son action porte sur la recherche de toutes les pistes possibles pour favoriser la réconciliation, la justice et la paix entre les peuples. Depuis 2000, le mouvement élargit ses préoccupations aux questions de racisme, de discriminations et aux impacts de l’importation des conflits sur le vivre-ensemble dans une société interculturelle. Dans les articles qu’il publie dans le trimestriel Signes des temps-Pax Christi, où il participe au comité de rédaction de 1996 à 2006, Luc Roussel se présente comme un membre de Pax Christi, mais il sera aussi membre de l’assemblée générale, administrateur et président faisant fonction au tournant des années 2000.

Parallèlement à ses activités paroissiales, Luc Roussel poursuit son engagement au MOC. De 1995 à 2009, il est aumônier de la Fédération bruxelloise du MOC au sein de laquelle il participe aux différents projets. À ce titre, il devient membre du pouvoir organisateur de l’Institut de la Providence à Anderlecht. Après l’allongement de l’obligation scolaire à dix-huit ans, cette école technique et professionnelle développe des initiatives d’enseignement à horaire réduit et met en place un centre de formation en alternance (CEFA) pour les jeunes en décrochage scolaire. Ce mandat n’est pas simple à assumer ni aisé à piloter vu les multiples tensions existantes dans ce secteur de la formation des jeunes. Depuis 1997, il écrit régulièrement dans Le chou de Bruxelles. Bimestriel du Centre d’information et d’éducation populaire du MOC de Bruxelles. Il s’investit aussi à la Mutualité Saint-Michel de Bruxelles. Après la scission, en 2000, de la Fédération des Mutualités Saint-Michel de Bruxelles-Hal-Vilvorde (aujourd’hui Mutualité chrétienne Saint-Michel de Bruxelles), initiée par les représentants flamands, il prépare et accompagne, comme membre de l’assemblée générale, du conseil d’administration et du Bureau, le démarrage de la nouvelle mutualité bruxelloise qui a lieu le 1er janvier 2002. Parmi les mandats dérivés, il est nommé au conseil d’administration de l’asbl Aides et soins à domicile (ASD-Bruxelles), un service social de soins et d’accompagnement à domicile des personnes malades ou en perte d’autonomie. Dernièrement, portant un regard critique sur le tournant gestionnaire pris par la mutualité chrétienne, il préfère démissionner de tous ces mandats après plus de vingt ans de présence.

En juillet 2016, Luc Roussel part à la retraite. Il est nommé prêtre auxiliaire dans l’unité pastorale d’Anderlecht. En janvier 2018, Pierre Reman qui prépare une intervention à un colloque organisé par l’Université libre de Bruxelles, l’interroge sur les liens structurels entre l’Église et la CSC (Confédération des syndicats chrétiens). Sa réponse est sans appel : « Ta question confine à de l’archéologie… Il n’y a quasi plus d’aumônier (à l’exception notable de Bruxelles) ». Mais en février 2019, à son grand étonnement, il est sollicité comme aumônier national de l’ACV (Algemeen christelijk vakverbond)-CSC (Confédération des syndicats chrétiens), ce qu’il accepte avec une certaine fierté. La maladie ne lui permettra pas d’exercer ce mandat comme il le souhaitait.

Luc Roussel aime les échanges entre pairs et réunit, autour de lui, des groupes de réflexions critiques. Avec certains membres de sa promotion de séminaristes, qu’ils aillent au bout du cursus ou qu’ils changent de voie, il tisse des liens durables. Une soirée par mois et parfois plus, ils se retrouvent pour débattre d’une thématique, discuter d’un ouvrage et échanger des informations et réflexions sur leur engagement. Cette méthode de discussion s’inspire des groupes « Esprit », de la revue du même nom, à laquelle il est abonné dès les années 1980.
Joseph Wieme anime des sessions de formation de pastorale pour les animateurs et animatrices des organisations ouvrières. Luc fait évoluer le projet et le transforme en un groupe de rencontre, le groupe « Zéro », qui se définit lui-même comme un lieu d’échange sur base des réflexions et lectures amenées par les membres, sans avoir l’obligation de penser à l’action. Il rassemble autour d’un libraire, Michel Pire, et d’une librairie, La Licorne, à Uccle, quelques amis du syndicat et des organisations ouvrières chrétiennes. Michel Pire met sa connaissance du monde de l’édition au service du mouvement ouvrier, en sélectionnant régulièrement des titres d’ouvrages, nouvellement parus, et en invitant à leur lecture. Ce temps de « ressourcement » et d’échange inter-organisations entre les permanents du MOC de Bruxelles est vécu par beaucoup comme important. Membre de ce groupe de réflexion, Albert Carton, ancien permanent de la CNE, précise la quête et la nature des échanges réguliers poursuivis pendant plusieurs décennies : « Nous avons beaucoup tenté de mettre sur table, les logiques bureaucratiques et sociales ou politiques qui mènent les organisations, toutes, à leurs divers niveaux de conduites. Et nous avons beaucoup travaillé comment y garder personnellement fidélité en même temps que sens critique. Dans le groupe Zéro, avec et autour de la boulimie de lectures de Michel Pire, nous tentions de situer le niveau des écritures et de leurs apports spécifiques dans notre temps. Nous avons ainsi tourné autour de tant d’auteurs aussi bien pour y décrypter les poésies vitales que ce qui y touchait au mieux notre siècle. De la force d’inspiration que lui induisait de Certeau, nous avions tenté de décrypter les différences par rapport à son analyse à lui » (Voir Sources : hommage d’Albert CARTON, texte communiqué à l’auteur, 21 juin 2019).
Luc Roussel ne confond pas le plan intellectuel avec le plan spirituel et il ne les dissocie pas non plus. « L’intelligence de Luc », précise son ami, le théologien Bernard Van Meenen, « était de celles qui discernent très vite où est la catastrophe (sans être catastrophiste), où est la possibilité de penser la chose dans l’histoire (sans déclinisme), où est le champ ouvert à l’action, même la plus modeste (sans défaitisme). Comme historien, sa conscience de ce qui était perdu était toujours vive, sans en faire une plainte, mais il ne perdait pas une miette de ce qui, historiquement, rendait justice à l’humain, à sa dignité, et même, à sa beauté. Deux auteur.es et figures, sans ressemblance immédiate, étaient pour lui, des sources vives : Michel de Certeau, avec Le christianisme éclaté, ouvrage, paru en 1974, qui a profondément marqué notre génération et Madeleine Delbrêl, femme engagée socialement et spirituellement, qu’il admirait en toute discrétion. Mystique et politique fondaient, pour Luc, une alliance féconde et éclairante, qu’il préférait de loin aux “combats” institutionnels, alors même qu’il ne s’est jamais dérobé aux responsabilités qui lui furent confiées ». Grand lecteur, Luc puise dans les livres, une nourriture intellectuelle. Outre Émile Poulat, déjà cité, il aime les ouvrages de l’historien Georges Duby et l’essai emblématique de Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Gérard Noiriel et la démarche de socio-histoire introduite par la nouvelle génération d’historien.ne.s du CARHOP l’intéressent, car Luc n’a cessé d’être historien.

Après le passage au groupe Clio 70, Luc Roussel continue à préparer des voyages, dont les aspects historiques sont toujours fortement documentés ; ses archives en gardent des traces iconographiques intéressantes. Dès son engagement dans les Équipes populaires, dans les années 1977 et suivantes, il accompagne l’exposition L’Histoire ouvrière, c’est notre affaire, qui est montrée dans nombre de lieux en Wallonie, mais aussi à Bruxelles (Forest, Schaerbeek). Il donne des cours d’histoire et de méthode à l’Institut supérieur de culture ouvrière (ISCO), école que le CIEP (Centre d’information et d’éducation populaire), service du MOC, a lancée pour former les cadres du mouvement ouvrier et qui délivre jusqu’en 2011, un graduat en sciences du travail, non reconnu mais cosigné par les Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur (aujourd’hui UNamur). Depuis la réforme de l’enseignement supérieur, l’ISCO relève de l’enseignement supérieur de promotion sociale et permet d’accéder au brevet d’enseignement supérieur d’animateur en action collective politique, culturelle et sociale.

En 1979, Jules Fafchamps demande à Luc Roussel de participer au groupe, chargé de la rédaction de fiches pédagogiques sur l’histoire sociale à l’usage des jeunes CSC (voir Œuvre). Luc donne également des formations aux jeunes syndicalistes et aux militants adultes dans les centrales professionnelles et les fédérations interprofessionnelles de la CSC. Lorsque Hubert Dewez*, alias Jean Neuville, lui demande de participer à la cellule Mémoire ouvrière des Équipes populaires, il accepte et contribue, à titre militant, au groupe des historiens et historiennes qui réalise les outils pédagogiques sur l’Histoire du mouvement ouvrier en Belgique 1830-1940. Cette série, souhaitée par le service de formation de la CSC, la FEC asbl (Formation – Éducation – Culture), mobilise divers supports audiovisuels (analyses, sources imprimées, archives, images et du son sous la forme de témoignages et de chansons ouvrières).

En 1980, le Centre d’animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire, le CARHOP asbl, est définitivement constitué sous la présidence d’Hubert Dewez. Trois ans plus tard, Luc Roussel y devient membre de l’assemblée générale et du conseil d’administration. C’est toujours Hubert Dewez qui, comme cofondateur du CRISP (Centre de recherche et d’informations socio-politiques), le recommande comme coopérateur et ensuite membre de l’assemblée générale de l’association, un mandat que Luc occupe jusqu’à son décès.
En 1995, Hubert Dewez, sentant ses forces décliner, demande à Luc de reprendre la présidence du CARHOP, ce qu’il accepte. Il préside les réunions des historiennes et historiens et pilote les assemblées du personnel ainsi que les instances officielles de l’association. Il contribue aussi régulièrement aux productions du centre. Dans les dix premières années, celles-ci paraissent sans la signature des auteurs, le principe étant qu’elles sont le fruit d’un débat collectif et sont assumées par l’ensemble des contributeurs et contributrices. Cette tradition s’éteint avec l’estompement de l’idéal autogestionnaire, de sorte qu’il est possible de repérer les contributions personnelles de Luc dans les publications plus récentes du CARHOP. Par ailleurs, la dynamique collective, privilégiée par le centre, suppose un travail de relectures et de commentaires de tous les manuscrits, scénarios d’exposition ou autres projets. Cette méthode est essentielle pour assurer tant la cohérence de publication que la transmission d’une méthode ou la coéducation au sein de l’équipe. Luc s’est souvent prêté à cet exercice peu valorisé.
Quand le CARHOP doit quitter les locaux de la JOC/F, situés à la rue des Moucherons à Bruxelles, et que l’asbl reçoit en donation de la Fédération des mutualités du Hainaut oriental, un ensemble hospitalier désaffecté situé à Braine-le-Comte (pr. Hainaut, arr. Soignies), Luc met en œuvre toutes ses compétences de coordinateur de chantier. Pendant une année, il suit la construction de la nouvelle aile du bâtiment dont l’inauguration, le 26 avril 2019, s’est malheureusement déroulée sans lui. Le CARHOP est désormais pérenne. Les bases sont solides. Les locaux permettent le déploiement de sa mission de conservation des archives du mouvement ouvrier tandis que sa place, dans le milieu très restreint des centres d’archives privées, est reconnue. Le CARHOP développe aussi une approche historique dynamique et participative qui en fait un partenaire privilégié pour les organisations du Mouvement ouvrier chrétien, mais aussi pour de nombreuses associations de tous milieux socioculturels ainsi que pour des militants et militantes souhaitant garder les traces de leur engagement dans le monde du travail. Le CARHOP assure aussi la coordination et le secrétariat du groupe des historiennes et historiens qui pilote le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier en Belgique (DBMOB).

Albert Carton, dans un dernier hommage à l’adresse de Luc, synthétise ainsi son parcours : « Une personnalité ne se décrit pas par son itinéraire, mais par la façon de le traverser. Et là, tu signifiais une leçon à tout le monde. Tu savais le faire parce que tu gardais les deux ailes déployées, le personnel à côté de l’institutionnel, le militant à côté de la recherche, la protestation, à côté de la pédagogie. Cela te permettait dans les institutions, par lesquelles tu passais, d’y choisir l’épicentre proche de ces foyers les plus vivants. »

ŒUVRE

La vie quotidienne des étudiants à l’Université de Louvain, 1870-1884, Mémoire de licence en histoire contemporaine UCL, Louvain, 1975 – Collaboration à : Folklore de Belgique. Guide des manifestations et des musées, Bruxelles, Nicole Servain, Difédit, 1974 ; L’Université de Louvain, 1425-1975, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 1976 ; CSC, Une optique historienne du mouvement ouvrier et de quelques revendications essentielles, Bruxelles, Service de formation de la CSC-Éditions Jeunes CSC, 1979 (Collection « Manuel pour les écoles syndicales ») – « Aumôniers de mouvement : agents d’un temporalisme social ? », Les cahiers marxistes, « Parcours dans le monde catholique », février-mars 1995, n° 197, p. 31-44 – « Du concept à l’idéologie », La Revue nouvelle, « corporatisme et néocorporatisme », n° 11, novembre 1989, p. 26-35 – ROUSSEL L. (coord.), La JOC en Europe, l’heure de la classe ouvrière, Bruxelles, Fondation internationale Cardijn, 2000 – Collaboration à : HARI A., avec GIGACZ S., PERRARD P., JOCI. Jeunesse ouvrière chrétienne internationale. 75 ans d’action, Strasbourg, Éditions du Signe, 2000 – La JOC et son identité. Entretien avec Luc Roussel [En ligne], mis en ligne le 17 mai 2013 – LAMOTTE P., « Cardijn, puissant inspirateur du XXe siècle. Une interview de Luc Roussel (CARHOP) », En Marche [En ligne], mis en ligne le 20 avril 2017.

Collaboration dans la presse du MOC bruxellois et francophone : en plus de La Cité :
-  Dans L’âne à thèmes. Bulletin de liaison du Centre d’information et d’éducation populaire du Mouvement ouvrier chrétien de Schaerbeek : « Bethléem ou l’engagement de l’Église en faveur du logement », 3e trimestre, juillet à septembre 1997, n 56, p. 3-4 – « Le service d’aide à domicile « Santé chez soi » fête son anniversaire en donnant la parole aux travailleurs… », 4e trimestre, octobre à décembre 2000, n° 69, p. 14-15 – « Coteaux-Josaphat : le 9e contrat de quartier, à ses débuts… », 1er trimestre, janvier à mars 2001, n° 70, p. 10-11 – « Contrat de quartier Coteaux-Josaphat. Entre points forts et difficultés », 2e trimestre, avril à mai 2001, n° 71, p. 10-11 ; 3e trimestre, juillet à septembre 2001, n° 72, p. 8-9.
-  Dans Le chou de Bruxelles. Bimestriel du Centre d’information et d’éducation populaire du MOC de Bruxelles : « La commune, lieu privilégié de démocratie ? », n° 17, juillet-août 2000, p. 6-7 – « CEFA : un double projet de formation et d’insertion », n° 20, janvier-février 2001, p. 14 – « Édito », n° 22, mai-juin 2001, p. 1 – « Congrès du MOC, un mouvement social global qui agit localement », n° 23, juillet-août 2001, p. 8 – « Existe-t-il une classe populaire bruxelloise ? », n° 26, janvier-février 2002, p. 1-2 – « Accueil et droit de vote des étrangers », n° 26, janvier-février 2002, p. 8 – « Quand nous décidons de parler de nos convictions profondes… », n° 33, mars-avril 2003, p. 2-4 – « Haltes parmi le patrimoine industriel à Bruxelles », n° 34, mai-juin 2003, p. 2-3 – « Activités du MOC en 2002-2003. Du souffle pour l’égalité » n° 37, novembre-décembre 2003, p. 2-11 – « Le 13 juin, les Bruxellois(es) ont voté pour la quatrième fois. Entretien avec Vincent de Coorebyter, directeur général du CRISP », n° 41, juillet-août 2004, p. 3-5 – « Édito Colombie », n° 43, novembre-décembre 2004, p. 1 – « Édito L’Europe », n° 45, mai-juin 2005, p. 1 – « Héritage du mouvement ouvrier, l’éducation populaire puis permanente », n° 47, novembre-décembre 2005, p. 2-4 – « Édito Inclusion ou exclusion », n° 56, janvier-février 2006, p. 1-2 – « Historique des services aux mouvements/des mouvements aux services… L’œuf ou la poule ? », n° 65, juillet-août 2008, p. 3-5 – « À la conquête des droits sociaux », n° 72, avril à juin 2010, p. 2-3 – « La lutte collective pour la maîtrise du temps », n° 97, juillet à septembre 2016, p. 4-5 – « Bruxelles, ville d’accueil révolutionnaire », n° 100, avril à juin 2017, p. 9-11.
-  Dans Démocratie. Mensuel édité par le MOC-CIEP pour promouvoir la réflexion critique et les débats de société : « Et roulez jeunesse… la JOC à 75 ans », n° 9, 1er mai 2000, p. 1-3.

Collaboration à Signes des temps. Revue de Pax Christi : « Église et droits de l’homme : conflits autour des libertés modernes », n° 3, septembre 1998, p. 6-8 – « Extrême droite, non merci ! Pour que vive Bruxelles », n° 1, janvier-février-mars 2000, p. 3-5 – « À l’aune de l’humanitaire ? », n° 3, juillet-août-septembre 2001, p. 14-15 – « Pax Christi Wallonie-Bruxelles, hier et aujourd’hui », n° 3, juillet-août- septembre, 2003, p. 6-14 – « Héritage des 19e et 20e siècles : l’éducation populaire puis permanente », n° 2, avril-mai juin 2004, p. 7-11.

Collaboration au CARHOP : Le mouvement ouvrier en Belgique, 1830-1940. Outils pédagogiques, 9 volumes, Bruxelles, CARHOP, 1983-1991. Ils seront synthétisés dans COENEN M.-T. (dir), Questions d’histoire sociale, Bruxelles, CARHOP-FEC, 1993, 2005 – CARHOP, avec la collaboration de La Fonderie asbl, Bruxelles connaître sa ville. Fiches pédagogiques pour formateurs, Bruxelles, Lire & écrire, 1988 – Avec STESSEL M., COENEN M.-T., Bruxelles, 150 d’immigration. Dossier pédagogique pour formateurs, Bruxelles, Centre bruxellois de recherche, de documentation et de formation pédagogiques -Institut supérieur de pédagogie de Bruxelles, 1992 – « Entre services et intérêts : les coopératives », dans CARHOP, Le mouvement ouvrier chrétien. 1921-1996 : 75 ans de luttes, Bruxelles, Éditions Vie Ouvrière-MOC, 1996, p. 7-50. – Avec BEN DJAFFAR L., Marguerite Fiévez. Y croire dur comme fer. Une vie marquée par l’idéal jociste et par Cardijn, Bruxelles, CARHOP-JOCF, 2002 – « Héritage des 19e et 20e siècles : l’éducation populaire et permanente », Analyses en ligne du CARHOP [En ligne], mis en ligne le 19 avril 2009 – « Joseph Cardijn (1882-1967). Une vie au service de la jeunesse ouvrière », Pastoralia, mai 2009, p. 144-146 – « Conquêtes et combats du mouvement ouvrier d’hier à aujourd’hui », Analyses en ligne du CARHOP [En ligne], mis en ligne le 15 décembre 2015 – Avec COENEN M.-T., « Penser politiquement le passé penser historiquement le présent. Hommage à François Maspero », Analyses en ligne du CARHOP [En ligne], mis en ligne le 21 décembre 2015 – Avec COENEN M.-T., DUMONT J.-F., HEINEN J., WYNANTS P., La Cité. 45 années de combat quotidien, Bruxelles, CARHOP-CRISP, 2010 – « Quand le mouvement socialiste développe des outils de formation : l’exemple de "L’Églantine" », Dynamiques. Histoire sociale en revue, n° 4, décembre 2017 [En ligne], mis en ligne le 17 décembre 2017 – Avec COENEN M.-T., « L’université ouvrière en milieu immigré : l’arme de la culture. L’expérience du CASI-UO de 1970 à 1980 », Dynamiques. Histoire sociale en revue, n°5-6, mars-juin 2018 [En ligne], mis en ligne le 3 avril 2018 – « Église et urbanité : Parcours historique à travers Bruxelles », Analyses en ligne du CARHOP, décembre 2018 [En ligne], mis en ligne le 21 décembre 2018 – Avec COENEN M.-T., « Epis Fabrice », dans Site Web : maitron.fr, rubrique "Belgique".

Luc Roussel a signé la préface des ouvrages suivants : CARHOP, Le Comité régional bruxellois de la CSC : vingt-cinq ans et autant de défis !, Bruxelles, Les carnets du CARHOP, 2009 – CSC et MOC dans le Kivu, le Rwanda et le Burundi de 1958- 1961 : échange de lettres entre Jean Brück et Jules Fafchamps, dirigeants syndicaux, commenté par Jules Fafchamps, Bruxelles, Les Carnets du CARHOP, 2009 – LORIAUX F. (dir.), Luttes sociales et actions politiques. Le Mouvement ouvrier chrétien de Liège-Huy-Waremme 1850-1980, Liège, CARHOP-CIEP Liège-Huy-Waremme, 2012 – MACHIELS C., « L’évolution du sens du travail social. Une rencontre avec Marie-Christine Renson, assistante sociale aux Services sociaux des quartiers 1030 », Dynamiques. Histoire sociale en revue, n° 7, septembre 2018 [En ligne], mis en ligne le 5 novembre 2018.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217738, notice ROUSSEL Luc. [Belgique] par Marie-Thérèse Coenen, version mise en ligne le 3 juillet 2019, dernière modification le 27 septembre 2023.

Par Marie-Thérèse Coenen

ŒUVRE : voir en dessous de la notice.

SOURCES
Les archives de Luc Roussel sont déposées au CARHOP (Braine-le-Comte). Ce fonds est très riche pour celui qui veut étudier les luttes et les dynamiques urbaines de la fin du 20e siècle – Annuaire 81. Institut Saint-Boniface, Bruxelles, septembre 1981 – UYTDENBROEK L et alii., Aventures fraternelles... ou Chronique de la vie des quartiers dans les années 70-80 à Schaerbeek, Schaerbeek, octobre 2016, p. 10-14, p. 100-101 – COENEN M.-T., « Entre démarche historienne et éducation permanente. Hommage à Jean-Pierre Nandrin », dans De BROUX P.-O., HENDRICK A., MULLER F., PIRET B. (dir.), Hommes et normes. Enjeux et débats du métier d’un historien, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, 2016, p. 43-62 – MACHIELS C., « L’évolution du sens du travail social. Une rencontre avec Marie-Christine Renson, assistante sociale aux Services sociaux des quartiers 1030 », Dynamiques. Histoire sociale en revue, n° 7, septembre 2018 [En ligne], mis en ligne le 5 novembre 2018 – Échanges de courriels entre Pierre Reman, Luc Roussel et Marie-Thérèse Coenen, janvier 2018 – Témoignage de Carmen Sanchez à la veillée de Luc Roussel, à la paroisse Saint-Antoine, Etterbeek, 7 juin 2019 – Hommage d’Albert Carton à Luc Roussel, texte communiqué à l’auteure, 7 juin 2019 – Informations de Bernard Van Meenen communiquées à l’auteure, 19 juin 2019.

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