Bélesta (Ariège), Pont du Prince, 11 août 1944

Par André Balent

Le 11 août 1944 la 3101e compagnie des FTPF de l’Ariège tomba dans une embuscade allemande sur le territoire de Bélesta (Ariège) au lieu-dit La Jasse, dans la forêt communale. Deux maquisards furent tués.

Stèle de Bélesta (Ariège), morts de la 3101e compagnie de FTPF, 27 juillet et 11 août 1944
Stèle de Bélesta (Ariège), morts de la 3101e compagnie de FTPF, 27 juillet et 11 août 1944
Source : MemorialGenWeb, entrée "Bélesta", consulté le 11 juillet 2019

Bélesta est un bourg du Pays d’Olmes, dans la partie orientale du Pays d’Olmes, à proximité du Quercorb audois.

Dans le cadre des opérations contre les maquis de la partie orientale des Pyrénées (Pyrénées-Orientales, Aude et Ariège) et le Sud du Massif Central, de l’Aude et du Tarn jusqu’au Gard et l’Ardèche ordonnées par le chef du groupe d’armées G, le général Johannes Blaskowitz, depuis son état-major de Rouffiac-Tolosan (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, décida d’attaquer le maquis audois de AS installé dans la forêt de Picaussel (commune de Puivert, Aude). L’attaque dura du 6 au 8 août 1944. Les maquisards réussirent à échapper à l’encerclement, non sans pertes. L’attaque allemande, rude, appuyée par l’artillerie et des blindés, aboutit à la destruction du hameau de l’Escale (commune de Puivert). La 3101e compagnie des FTPF ariégeois implantée dans le Pays d’Olmes et commandée par le Sétois Amilcar Calvetti, puis, à compter du 10 août par l’Appaméen Jean Sannac avait été durement éprouvée par le terrible combat de Roquefixade, les 6 et 7 juillet 1944. Elle s’était repliée dans les environs de Bélesta , aux confins du département de l’Aude.

La 3101e compagnie envoya cependant détachement prêter main forte aux Audois de l’AS commandés par l’instituteur de L’Escale, Lucien Maury. Ce détachement revint en Ariège à Armentières (commune de Montferrier) après avoir caché une partie de son matériel à la Jasse dans la forêt de Bélesta. Calvetti ordonna à 34 de ses hommes, sous le commandement de l’Appaméen Georges Sannac, d’aller récupérer ce matériel.

Vers deux heures du matin, ils s’arrêtèrent près du pont du Prince afin de manger des pommes (vertes) d’un verger qui se trouvait à proximité. Informés, les Allemands étaient postés en embuscade. Ce fut un paysan des environs de Bélesta qui fut le dénonciateur du maquis. Des maquisards voulant réquisitionner un veau dans une ferme des environs de Bélesta proposèrent de payer l’animal au prix public et non à celui du marché noir. Furieux et ne se contentant pas du bon de réquisition fourni par le maquis, il dénonça ce dernier aux Allemands de Lavelanet. Il fut fusillé le 17 août, après la Libération de Bélesta, près du cimetière.

Peu après le début de l’affrontement, Georges Ferrié, de Lavelanet, fut tué par une grenade. Son voisin, Émile Dussart, fut mortellement blessé alors qu’il tentait de s’enfuir par le talus à droite de la route. Peu après, Georges Férié, fut également tué par une grenade.

Les autres maquisards réussirent à s’enfuirent abandonnant leurs armes et leur matériel. Ils se dirigèrent vers les environs du château de Montségur. N’ayant plus de ravitaillement, certains mangèrent des grenouilles crues. Les gendarmes firent les constats de décès et récupérèrent les effets des victimes, avec les lettres et documents qui furent remis aux familles après la Libération.

Les obsèques des maquisards furent célébrées le 11 août à 18 h 30 mn à Bélesta. La foule était massée devant l’église, accompagnée par le maire, Maurice Rigaud, ceint de son écharpe tricolore et par le chef de la brigade de gendarmerie. Rigaud fit un discours, incitant les habitants à la discrétion, afin d’éviter les prises d’otages ou, pire, l’incendie de la localité. À 21 heures, les Allemands se rendirent à Bélesta depuis Lavelanet. Ils s’emparèrent des armes et des bagages des maquisards.

Par la suite, la 3101e compagnie des FTPF participa à la Libération de Lavelanet et Bélesta (17 août) puis de Pamiers (18 août) avant de participer aux combats de Rimont et de Castelnau-Durban (21-22 août) qui signifièrent la fin de l’occupation allemande de l’Ariège.

DUSSART Émile
FÉRIÉ Georges

Le nom d’un autre maquisard de la 3101e compagnie des FTPF de l’Ariège, Jacques Miquel tué lors d’un précédent combat à Bélesta, le 27 juillet 1944, figure aussi sur la stèle.

MIQUEL Jacques

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217819, notice Bélesta (Ariège), Pont du Prince, 11 août 1944 par André Balent, version mise en ligne le 7 juillet 2019, dernière modification le 23 septembre 2019.

Par André Balent

Stèle de Bélesta (Ariège), morts de la 3101e compagnie de FTPF, 27 juillet et 11 août 1944
Stèle de Bélesta (Ariège), morts de la 3101e compagnie de FTPF, 27 juillet et 11 août 1944
Source : MemorialGenWeb, entrée "Bélesta", consulté le 11 juillet 2019

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [pp. 177-180].

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