MEILHAC Émile

Par Eric Panthou

Délégué CGT chez Michelin depuis 1939, puis secrétaire du Syndicat de janvier à fin 1944.

Meilhac présent lors de la réception des déportés appartenant au Syndicat des Produits Chimiques, Maison du Peuple de Clermont-Ferrand, juin 1945.

On ignore la date et le lieu de naissance d’Émile Meilhac. Dans un article, il est présenté comme un méridional" né entre la Tour Magne et les arènes nîmoises, ce qu’il laisserait entendre qu’il est natif de Nîmes (Gard).
Il serait entré chez Michelin comme ouvrier en 1921 et aurait pris sa carte syndicale dès cette époque, ce qui en ferait un des très rares syndiqués à cette date dans une entreprise où la section syndicale avait été décapitée suite à l’échec d’une grève en 1920.
Il fut élu délégué CGT Michelin en 1939 à l’atelier PV. Peu après, il refusa de répondre au questionnaire envoyé par la direction socialiste de l’UD en décembre 1939 demandant aux délégués CGT Michelin de dénoncer le pacte germano-soviétique et déclarant ne jamais avoir été membre du PCF. La section fut ensuite dissoute. On peut donc supposer qu’il était soit militant communiste ou sympathisant. La CGT Michelin était depuis qu’elle avait été reconnue officiellement par le patron en juin 1936, un bastion des militants communistes avec plus de 6000 syndiqués.
Il a sans doute continué de travailler chez Michelin durant la Seconde guerre mondiale et participa aussi aux collectes à l’intérieur de l’usine pour venir en aide aux ouvriers ayant pris le maquis. En 1941, il aurait été arrêté par la police mais fut libéré rapidement.
Il se fit élire secrétaire de la section CGT clandestine en janvier 1944. Au lendemain de la Libération de Clermont-Ferrand, il rappelle que sous l’Occupation, de nombreux chefs de services dénoncèrent des ouvriers et que la menace d’envois en Allemagne au STO était forte. Dès septembre 1944, il annonce 2300 adhésions à la section CGT qui, après sa dissolution sous le gouvernement Daladier, avait été reprise en main par des militants hostiles aux communistes, avec le soutien entier de la direction départementale et nationale de la CGT.
Ses adjoints au secrétariat étaient Andrée Aunoble et Antoine Hostier. En septembre 1944, il rappelle la nécessité de maintenir les revendications, insistant sur le besoin d’un réajustement des salaires chez Michelin, d’une amélioration du ravitaillement en bois et matières grasses et pour que les distributions de pneus faites par la direction Michelin ne lèsent pas certaines catégories de personnels comme c’était le cas jusqu’à présent. Il demande aussi l’épuration des collaborateurs et souhaite le retour rapide de Robert Marchadier, celui qui fut le secrétaire de la puissante section CGT Michelin de janvier 1936 à septembre 1939. Meilhac resta secrétaire de la section jusqu’à la fin 1944, date à laquelle Jean Hénot le remplaça.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217909, notice MEILHAC Émile par Eric Panthou, version mise en ligne le 11 juillet 2019, dernière modification le 12 août 2019.

Par Eric Panthou

Meilhac présent lors de la réception des déportés appartenant au Syndicat des Produits Chimiques, Maison du Peuple de Clermont-Ferrand, juin 1945.

SOURCES : Archives Henri Verde : Délégués n’ayant pas répondu au questionnaire . — Archives Verde. Résultats des élections des délégués de services chez Michelin, 1939. — "Ce que désire la classe ouvrière : avec les caoutchoutiers", La Nation, organe du comité départemental de libération du Puy-de-Dôme, 8 septembre 1944.

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