MUNIER Claude, Jean

Par Annie Pennetier

Né le 21 juillet 1925 à Paris XIIe arr., exécuté sommairement le 10 juin 1944 à La Ferté-Saint-Aubin (Loire) ; lycéen ; résistant du réseau Vélite-Thermopyles

Claude Munier était lycéen en classe terminale au lycée Pasteur de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) et participait au réseau de résistance Vélite.
Suite aux appels codés de Radio Londres lors du débarquement allié en Normandie, de nombreux résistants lycéens et étudiants parisiens du corps franc Liberté du réseau Vélite-Thermopyles et d’ Essor de l’OCMJ, entreprirent de rejoindre les jours suivants un maquis de Corrèze après avoir été accueillis dans la campagne autour de La Ferté Saint-Aubin (Loiret). Avec son camarade de classe Georges Barbe, ils avaient quitté Paris le 7 juin au soir à vélo jusqu’à Orléans, en train d’Orléans à Châteauneuf puis à vélo jusqu’à la ferme du By sur la commune de La Ferté.

Le samedi 10 juin vers cinq heures du matin, des agents du S.D. d’Orléans commandés par l’adjudant Max Kathrein alias Schneider accompagnés de trois français firent irruption dans la ferme du By, trois résistants parvinrent à se cacher dont Georges Barbe sous une botte de foin au fond d’un hangar d’où il entendait toutes les interventions. Parmi les étudiants parisiens, André Parent sortit une carte qu’il tendit aux hommes du S.D., il était du même service. Il indiqua qu’il n’y avait pas d’armes au By.
L’étudiant rescapé Lucien Schmant témoigna qu’après un interrogatoire et une fouille, puis une absence d’une demi-heure pour aller chercher les instructions téléphonées de leurs supérieurs par l’intermédiaire de la gendarmerie de La Ferté, le peloton d’exécution les fit rejoindre une clairière située à l’écart de la ferme ; un premier groupe de seize jeunes dont Raymond Maenhaut furent abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête, puis un deuxième groupe de treize arrêtés à la grange de La Fourmillière.
Les corps des 29 victimes furent mis en bière au cimetière de La Ferté, le 12 juin.
Le procès des gestapistes français du Loiret se déroula devant la cour de justice d’Orléans du 16 au 23 juillet 1946. Sept avaient été arrêtés et quatre en fuite furent jugés par contumace. André Parent le 16 janvier 1945 a été condamné à mort pour « intelligence avec l’ennemi » et fusillé le 7 février 1945. Lucien Lussac, principal responsable, a été condamné par la même cour le 23 juin 1946 et fusillé le 28 novembre 1946.

Claude Munier a été reconnu Mort pour la France, membre du Groupe Franc « Liberté », Maquis de Sologne du 06 au 10 juin 1944, homologué FFI et le statut d’ interné résistant IR lui fut attribué.
Son nom a été inscrit dans la Nécropole nationale Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin.

Voir La Ferté Saint-Aubin, Marcilly-en-Villette (Loiret) 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217925, notice MUNIER Claude, Jean par Annie Pennetier, version mise en ligne le 12 juillet 2019, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 437495 . — AVCC Caen 21 P (n.c.) . — Alexandre Astruc, Le plaisir en toute chose, éditions Neige, 2015. — Georges Joumas, La tragédie des lycéens parisiens résistants 10 juin 1944 en Sologne, Corsaire Éditions, 2014.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable