TRANCHARD Jeanne, Juliette, Alice,

Fille de Paul, Jules Tranchard (boucher) et de Coste Marie-Jeanne (sans profession).
Jeanne Tranchard était sage-femme. Résistante sous le nom d’Alice au Havre. Elle rejoignit les FTP au Havre en janvier 1944 en tant que membre du 3ème groupe de Désiré Morel de la 2 eme section commandée par Henri Robin. En juin 1944, elle fut chef de la 5 e section du 1ere section dont Ernest Rault était chef de section de la compagnie FTP du Havre commandé par Marcel Larriven. Le 15 Aout 1944, elle fut membre du 6 ème groupe de la 1ere section de la compagnie FTP du Havre.
Durant la guerre, le débat fut lancé au sein de la Résistance, sur la place des femmes et sur le droit de vote aux femmes. Cette mesure , fut confirmée par le Gouvernement provisoire de la République, De Gaulle signant à Alger l’ordonnance accordant le droit de vote aux femmes le 21 avril 1944, cette mesure fut appliquée lors des élections municipales du 29 avril 1945.
Jean Tranchard fut membre au titre du Front national de Libération du Comité local de libération du Havre. Conseillère municipale déléguée en 1944 et 1945, Jeanne Tranchard s’illustra particulièrement au sein de l’Union des Femmes Française dans l’aide aux familles havraises des victimes du nazisme, fusillés, résistants ou juifs déportés.
On retrouve dans ces archives des documents uniques de reversement à 110 familles de déportés et de résistants, dont la famille d’André Duroméa à qui elle versa une aide exceptionnelle de 1600 F. ; ainsi que deux discours pour les élections cantonales et générales portant sur le rôle et la place des femmes à la libération en septembre et octobre 1945.
Jeanne Tranchard représenta le F.N. aux États Généraux de la Renaissance Française qui se tirent à l’Hôtel de Ville de Rouen le 1er juillet 1945.
Elle déclara notamment : " Personne n’ignore la part que les femmes ont prises dans la Résistance et les plus grands hommes d’ État, les plus grands héros militaires, s’accordent pour dire que dans cette période, la moitié du travail clandestin aurait été impossible sans elles, aussi n’a-t-on plus discuté pour leur accorder ce qu’on leur contestait depuis 20 ans , le droit de vote. Les femmes qui se sont bien battues contre les Allemands sont appelées maintenant à une lutte aussi importante- 1° finir la guerre victorieusement, 2° Refaire la France physiquement moralement, civiquement. Les femmes veulent travailler à cela, elles estiment que c’est pour elles un devoir et un droit. A toutes ces questions qui se posent avec tant d’acuité, elles exigent des réponses claires et nettes. Elles ne veulent pas des paroles, mais des actes."
Jeanne Tranchard est décédée le 12 juin 1995 à Nantes (Loire Atlantique)