ROUMENS Joseph

Par André Balent

Né le 9 août 1907 à Toulouse (Haute-Garonne), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) ; domicilié à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; réfugié à Fabas (Ariège) ; victime civile de la division « Das Reich » au cours de son incursion en Ariège contre le maquis (FTPF) de Betchat

Dans son livre (op.cit., 2005), Guy Penaud le nomme parfois par erreur « Doumens ».

Joseph Roumens était le fils d’Alfred Roumens, tondeur de chevaux âgé de trente-six ans et de Jeanne Baptiste, son épouse, âgée de trente-cinq ans.. Il se maria deux fois. Le 3 décembre 1927, il épousa à Toulouse Marie, Gabrielle, Léa Dehaye. Il se maria en secondes noces le 19 octobre 1935 avec Amanda Jaryé, à Quillan (Aude). Jusqu’en 1944, il habitait à Perpignan (Pyrénées-Orientales), 13 rue Jean Manalt. D’après les notes manuscrites rédigées par Claude Delpla, il s’était réfugié en 1944 à Fabas, un village du Couserans. Mais sa femme "réfugiée de Perpignan" où elle déclarait habiter 13 rue Jean-Manalt, résidait à Sainte-Croix-Volvetre (Ariège). Elle y témoigna par écrit en septembre 1944 contre un habitant de cette localité.

Le 10 juin 1944, alors qu’il se rendant à son travail, à Boussens (Haute-Garonnne), commune du Comminges proche de l’Ariège, il fut arrêté au lieu-dit Bidoune (commune de Fabas) par les soldats de la 11e compagnie du 3e bataillon du régiment de grenadiers Deutschland de la 2 SS Panzer « Das Reich », engagés depuis le sud de Toulouse dans une opération de nettoyage des maquis du piémont pyrénéen. Il n’avait pas ses papiers, ce qui le rendit aussitôt suspect. Un détachement de cette unité allait essayer de détruire le maquis (FTPF) de Betchat (Ariège). Il fut amené, à Martres-Tolosane où se regroupèrent, le soir du 10 juin, les divers détachements du régiment Deutschland de la division Das Reich. Michel Goubet (op. cit. fait également intervenir un groupe de militaires allemands venus de Saint-Girons (Ariège), accompagnés de policiers de la Sipo-Sd et de la Milice de cette ville. Il a expliqué par ailleurs que les fusillés de Pentens à Martres-Tolosane, y furent amenés dans la camionnette qu’ils réquisitionnèrent, après avoir arrêtés, Vincent Laffite et Charles Boubila. Quoiqu’il en soit, ils furent fusillés par des éléments de la 10e compagnie du régiment Deutschland de la 2 SS Panzer Division Das Reich commandés par le lieutenant Gross (Penaud, op. cit., p. 386).

Roumens fut abattu avec six autres résistants ou civils (Charles Boubila, Valentin Lafitte, Claude Salmon, Stanislas Dudkowski, Aimé, Désiré Loubon, et un inconnu) à Pentens, dans les bois de Martres-Tolosane, à la limite de la commune de Boussens .Les corps furent découverts le lendemain vers 17 heures. Une stèle fut élevée à Pentens afin de perpétuer leur mémoire.

Voir : Martres-Tolosane (Haute-Garonne), 10 juin 1944
Voir : Betchat, Fabas, Mercenac (Ariège), victimes de la division SS Das Reich en Couserans, 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217939, notice ROUMENS Joseph par André Balent, version mise en ligne le 13 juillet 2019, dernière modification le 20 février 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, diverses notes manuscrites de Claude Delpla, d’après des archives et des témoignages ; 63 J 206, fonds Claude Delpla, maquis de Betchat, témoignage de Mme Roumens. — Arch. com. Toulouse, 1 E 633, état civil, registre des naissances, 1907, acte de naissance de Joseph Roumens et mentions marginales. — Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 378, p. 386, p. 521].

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