DEFRANCE André, Louis, Gustave

Par Jean-Pierre Besse, Yves Le Floch

Né le 18 décembre 1908 à Cherbourg (Manche), mort le 8 juillet 1952 à Équeurdreville (Manche) ; ouvrier chaudronnier à l’arsenal de la Marine de Cherbourg (Manche) ; militant communiste ; résistant ; déporté.

André Defrance
André Defrance

André Defrance était présent, le 9 novembre 1934, à la réunion de constitution du comité local de coordination des partis communiste et socialiste. Il fut candidat aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Valognes. Avec 40 voix, il n’y recueillit que 0,3 % des suffrages exprimés.

Élu secrétaire général du syndicat unitaire de l’arsenal le 4 avril 1935, il était, quelques mois plus tard, membre de la commission intersyndicale chargée de préparer l’unité, puis devint conseiller de la nouvelle organisation unifiée. À la même époque, il gérait la trésorerie du cartel commun des services publics de Cherbourg.

André Defrance semble avoir été apprécié comme tout à fait loyal par les anciens confédérés, ainsi qu’en témoignent, de 1936 à 1939, de nombreux faits. Délégué au congrès fédéral de fusion, en janvier 1936, il en présida la première séance ; à l’automne suivant, seul ex-unitaire présenté, il fut élu délégué ouvrier suppléant à la commission locale des salaires ; enfin, de 1937 à 1939, il fut régulièrement élu secrétaire adjoint du syndicat de l’arsenal, notamment en 1938, année où il rassembla 1 679 voix alors que Mauger, autre militant communiste du syndicat, était, avec moitié moins de voix (805), le seul candidat non élu. Délégué au congrès fédéral de Montrouge, en mai 1939, Defrance fut élu à la commission exécutive de l’Union départementale à son congrès du 2 juillet 1939.

Mobilisé en 1939, il reçut la Croix de guerre à l’ordre de son régiment. Démobilisé en septembre 1940, il participa à la reconstitution du Parti communiste dans la clandestinité avec Louis Canton*et dut passer dans l’illégalité en juin 1941.

André Defrance mit sur pied le Front national dans le département de la Manche (sous le pseudonyme « André ») qu’il quitta en juin 1942 pour passer dans l’Oise (pseudonyme « Pierre ») où, le 19 septembre 1942, il prit la parole devant les cheminots de Chambly pour les inciter à faire grève le 20 septembre, anniversaire de Valmy.

En décembre 1942, il fut envoyé dans la Seine-Inférieure [Seine-Maritime] où il demeura un an (pseudonymes « Roland » et « Claude »). Il passa alors aux FTP dont il fut le responsable aux opérations militaires pour le département. Fin 1943, l’état-major national des FTP le désigna comme commissaire militaire pour la région basco-landaise sous le pseudonyme de « Caron ». Arrêté le 15 janvier 1944 alors qu’il se rendait à Tours, il fut remis aux Allemands et interné au camp de Royallieu à Compiègne d’où il fut déporté le 27 avril 1944 vers Auschwitz. Transféré à Buchenwald puis à Flossemburg, il fut évacué, avec des malades, le 20 avril 1945, il s’évada le 25 et fut recueilli par les troupes alliées le 27.

André Defrance fut homologué Capitaine FFI.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21803, notice DEFRANCE André, Louis, Gustave par Jean-Pierre Besse, Yves Le Floch, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 18 janvier 2013.

Par Jean-Pierre Besse, Yves Le Floch

André Defrance
André Defrance

SOURCES : Arch. Nat., F7 13036. — Arch. Dép. Manche, M, sous-préfecture de Cherbourg, 1er bureau, dossier 75. — Jean Quellien, Les Élections dans la Manche, étude de sociologie électorale (1919-1969). — André Debon, Louis Pinson, La Résistance dans le Bocage normand, Éditions Tirésias, 1994. — L’Avenir de la Manche. — La Manche syndicaliste. — Attestation et rapports d’activité rédigés par André Defrance.

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