NATHAN-MURAT Roger [NATHAN Roger, Henri]. Pseudonyme : Murat, Lavalette, Nicolas, Nourri.

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 29 décembre 1906 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 12 avril 1998 à Puisserguier (Hérault) ; industriel, résistant.

Fils de Robert Nathan, négociant, et de Germaine Picard, Roger Nathan est sorti diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Marseille en 1925.
Mobilisé le 2 septembre 1939, Nathan s’embarqua le 8 septembre à Marseille pour la Syrie, puis le Liban. Il revint en France, débarqué à Marseille le 23 octobre 1940 et fut finalement démobilisé le 8 novembre.
En décembre 1940, Nathan entra en résistance, fondant avec François de Menthon le journal clandestin et mouvement Liberté à Marseille. Liberté était considéré comme le premier journal imprimé de la zone sud en 1941. Nathan fut interné du 24 octobre 1941 au 21 janvier 1942, date de sa remise en liberté provisoire. En septembre 1942, Nathan entra dans le réseau Gilbert et dans Combat. Au sein du mouvement, il était chargé de l’organisation et des groupes francs en région 2 et de la diffusion du journal. A ce titre, il aida occasionnellement le réseau d’imprimeries clandestines mise en place par Bollier. Arrêté à nouveau, il fut incarcéré à la prison Saint-Paul. Le 12 mars 1943, lors de son transfert au Fort de Montluc, il s’évada mais est repris. En mars 1943, il fut condamné à un an de prison par le tribunal d’Etat à Lyon. Il fut incarcéré à Fresnes de juin à septembre 1943, puis à Compiègne. Le 16 janvier 1944, il a été déporté à Buchenwald, au kommando d’Ohrdruf. Infirmier, il contracta le typhus ; mais sa position lui permit de mettre à l’abris quelques camarades, avec aide du Dr. Gabay. Le 2 avril 1945, il s’évada et fut sauvé le 5 avril. Nathan participa à un groupe d’enquêteur, créé avec le Military Goverment installé à Gotha, qui permit l’arrestation d’une quarantaine de nazis.
Après la guerre, il devint gérant de la Société aérienne de transports internationaux (SATI).
Nathan resta très impliqué dans la défense des droits des résistants, déportés, et orphelins et veuves de guerre. Il fut liquidateur des Groupes Francs et Combat. En 1988, il a été nommé vice-président de la Commission nationale consultative de la résistance.
Nathan a été décoré de la croix de guerre, de la médaille de la résistance (1946), de la médaille des évadés (1948). Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1946, officier en 1951 et commandeur en 1984.
Son père Robert Nathan (1877-1943 ?) est mort en déportation à Auschwitz. Il reçut la médaille de la résistance à titre posthume. Il a été déclaré mort pour la France.
Roger Nathan a épousé Dora Lucienne Parienty, elle-aussi résistante, le 16 mars 1940 à Beyrouth au Consulat de France. Le couple eut trois enfants. Roger Nathan fut le tuteur de deux orphelines de guerre, Paule Annie et Eliane Parienty

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218087, notice NATHAN-MURAT Roger [NATHAN Roger, Henri]. Pseudonyme : Murat, Lavalette, Nicolas, Nourri. par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 20 juillet 2019, dernière modification le 26 août 2019.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : SHD GR 16 P 440353 ; - Mireille Nathan-Murat. Poursuivi par la chance : de Marseille à Buchenwald, mémoires partagées 1906-1996 : dialogue avec Roger & Lily Nathan-Murat. L’Harmattan, 1996, 317 p. [non consulté]. — État civil.

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