RUVEN Lucienne, Maria [épouse THOMAS]

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Née le 15 mai 1918 à Carnoët (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivatrice ; victime civile.

Lucienne Maria Ruven
Lucienne Maria Ruven
crédit : Isabel Val Viga

Lucienne Ruven était la fille de Yves Marie (né le 18 février 1892, à Locarn, Côtes-d’Armor), cultivateur, et de son épouse Marie-Louise née Razer (née le 11 avril 1895, à Carnoët, Côtes-du-Nord), ménagère. Ses parents s’étaient mariés le 16 mai 1912 à Locarn (Côtes-d’Armor).
Le 22 octobre 1938 à Peyrilhac, elle épousa Pierre Adrien Thomas (né le 1er mars 1915, à Oradour-sur-Glane), cultivateur, fils de Martial Thomas et de son épouse Marie née Mérigot*. De cette union naquit un garçon prénommé René Yves* (né le 20 février 1939, à Oradour-sur-Glane).
Elle était domiciliée avec sa famille au Mas-du-Puy à Oradour-sur-Glane.
Son époux était en 1944, prisonnier de guerre.
« Lucienne Thomas*, son mari est prisonnier. Leur petit garçon, René* est à l’école (…). Elle se rend chez les voisins Vevaud, dont deux enfants sont concernés. ’’ Venez, Léonie, allons voir ce qui se passe.’’ Léonie*, la maman, est assise, l’air pensif, sur un banc devant sa maison. L’angoisse l’a rendue silencieuse. Elle se lève sans un mot, mais sans hésiter, et les deux femmes prennent à pied la direction d’Oradour. Germaine* les voit partir. Elle est allée encore une fois sur la route, avec son plus jeune enfant dans les bras. Elle remet le petit garçon à son mari, qui voudrait l’empêcher de partir. ’’Les autres y vont pour les leurs, moi, j’y vais pour les miens.’’ Elle revient à la maison prendre sa bicyclette. Son père essaie lui aussi de la retenir. (…) Personne ne les reverra. »
« Au Mas-du-Puy, le petit garçon de Lucienne Thomas*, René*, n’est pas rentré, les voisins, les Vévaud attendent aussi leurs deux enfants. Les mères craignent que leurs enfants aient peur, décident de les rejoindre pour les rassurer, les ramener. Les deux femmes partent à pied en direction du Bourg. (…) Lorsque les quatre femmes arrivent à Oradour, il est dix-huit heures, le massacre de l’élise a pris fin, elles ont dû réclame leurs enfants à des brutes déchainées... On n’ose imaginer ce qui leur advint. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec son fils, sa belle-mère et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Lucienne Ruven obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son époux, sera un habitant du village provisoire. Il décède le 20 septembre 1994 à Oradour-sur-Glane.
Son père décède le 18 août 1975 à Saint-Brice-sur-Vienne et sa mère le 2 mas 1946 à Vaulry.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218093, notice RUVEN Lucienne, Maria [épouse THOMAS] par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 21 juillet 2019, dernière modification le 1er février 2020.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Lucienne Maria Ruven
Lucienne Maria Ruven
crédit : Isabel Val Viga
Lucienne Maria Ruven et son fils René Yves Thomas
Lucienne Maria Ruven et son fils René Yves Thomas
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Thomas - Ruven, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Thomas - Ruven, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p71-72). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p113).

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