Par Marie-Cécile Bouju
Né le 23 décembre 1899 à Paris (XIe arr.), mort en déportation en février 1945 ; artisan linotypiste ; résistant.
Fils de Louis Victor Blanc, typographe, et d’Honorine Sardou, Robert Blanc était linotypiste.
Robert Blanc fut mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale le 19 avril 1918. Après l’armistice, il participa à la guerre du Rif du 17 janvier 1920 au 5 février 1921.
En 1929, Robert et son oncle René Blanc, également linotypiste, fondèrent une entreprise, l’Entente linotypiste, au 56 rue Jacob à Paris (6e arr.). Robert Blanc y travaillait avec son fils Jean-Jacques. L’atelier se trouvait dans un appartement au 1er étage, au-dessus de la librairie Firmin-Didot. Ils publiaient, entre autres, des thèses et ouvrages de médecine.
Robert Blanc fut mobilisé pendant la drôle de guerre.
Robert, René et Jean-Jacques Blanc s’engagèrent dans la résistance. Ils ont composé des journaux clandestins - Pantagruel (imprimé par Raymond Deiss) à partir d’août 1940, les Petites Ailes, la France continue, Veritas, la France libre, Résistance, - ainsi que des plaquettes comme Réponse au Cardinal hitlérien Baudrillart. Ces journaux étaient peut-être composés aussi au 130 rue Saint-Maur dans le 11e arrondissement, chez un confrère, J. Sacavin. Robert et René Blanc étaient également membres du réseau Armée volontaire depuis octobre 1940.
Robert et René Blanc furent arrêtés le 8 novembre 1941 à l’atelier (Jean-Jacques Blanc réchappa), peut-être pour avoir publiés des textes de Jacques Solomon. Ils furent incarcérés ensuite à Fresnes puis déportés le 8 décembre 1941 pour Essen. Le 7 juillet 1942, Robert Blanc se trouvait à Aix la Chapelle et le 12 juillet à Wittlich. Il est incarcéré à la prison de Wittlich le 22 juillet 1942. Le 18 septembre 1942, il est à Breslau où il est jugé en juin 1943 ou juin 1944 et condamné à trente mois de prison. Le 7 juillet 1944 il est déporté Oranienburg, puis à la prison de Brieg-sur-Oder. Il aurait été vu pour la dernière fois l’infirmerie du camp d’Oranienburg début 1945.
Robert Blanc avait épousé Georgette Lemoine le 8 octobre 1921 à Paris (13e arr.). Le couple, qui habitait Savigny-le-Temple depuis 1935, eut deux enfants, Jean-Jacques (né en 1922) et Huguette (1924).
Jean-Jacques Blanc reprit l’atelier à la libération.
Par Marie-Cécile Bouju
SOURCE : Arch. Paris Registre matricule D4R1 2119et acte de naiss. [en ligne] . - Arch. PPo 77 W 2326-435130. - DAVCC, Caen, AC 21 P 24199 (notes Delphine Leneuveu). - Témoignage du baron Henri Letourneur-Hugon, 20 mars 46, 72 AJ 36 Arch. Nat. [en ligne]. – Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Seconde Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 41.