BARDOLLET Émile (dit Marcel)

Par Jean Belin

Né le 28 juillet 1897 à Oucherotte, hameau de Bligny-sur-Ouche, (Côte-d’Or) ; ouvrier métallurgiste de Côte-d’Or ; syndicaliste CGT et Chartiste.

Fils de Célestin Louis Bardollet, cultivateur, et d’Anna, Émilie Philippe, frère de Félix Bardollet, dirigeant de la CGT de Côte-d’Or, Émile Bardollet fut engagé volontaire en août 1914, démobilisé le 26 septembre 1919. On peut penser que le prénom de Marcel fut un surnom, il ne figure ni, dans l’acte de naissance, ni dans sa fiche militaire, ni dans le recensement de la population en 1936. Ouvrier métallurgiste à l’usine Vernet à Dijon en 1930, puis tourneur à la fabrique de cycles, cyclomoteurs Terrot à Dijon, il fut secrétaire du syndicat CGT confédéré des Métaux de Dijon de 1930 à 1936, Jean Thibeau prit la succession après la réunification et les grèves du printemps 1936. Il fut élu à la Commission administrative de l’Union Départementale au congrès de mars 1933, secrétaire général adjoint de l’Union Départementale en septembre 1939 après l’exclusion des militants unitaires communistes de la Commission administrative. Il fut membre de la commission paritaire de conciliation présidée par le préfet de la Côte-d’Or lors des grèves de juin juillet août 1936.
Mobilisé en 1939, il fut mis en affectation spéciale à l’usine Terrot, puis démobilisé début 1940. Avec Eugène Belli, Georges Despres, Marcel Petit, Léon Seux, son frère, Félix Bardollet et d’autres militants de la tendance confédérée de Côte-d’Or, il anima la chasse aux sorcières et la dissolution des syndicats dirigés par des militants unitaires communistes. Secrétaire général adjoint de juin 1940 à août 1944, puis trésorier de la nouvelle Fédération des métaux reconstituée après la dissolution de l’ex-Fédération dirigée par Ambroise Croizat, il participa sans réserve à la mise en place du syndicalisme collaborateur pendant l’occupation. Émile Bardollet et [Marcel Roy->, secrétaire général de la Fédération, tous deux de la tendance « Syndicats », marquent d’emblée leur proximité avec René Belin, ancien secrétaire général adjoint de la CGT, nommé secrétaire d’État au travail et un des principaux promoteurs de la Charte du travail. Bardollet fut attaché de cabinet de René Belin. Il participa aux bureaux des commissions professionnelles qui découlent de la Charte. Il fut membre du Conseil national et du Conseil supérieur de la Charte du travail.
Après la Libération, le bureau exécutif de la Fédération des métaux fut reconstitué avec, à sa tête, les ex-unitaires, dont Ambroise Croizat en qualité de secrétaire général. Bardollet et Roy sont écartés et firent l’objet d’une demande d’arrestation pour avoir détourné une partie de la trésorerie de la Fédération.
Bardollet fut exclu de la CGT avec Léon Seux en novembre 1944 par le syndicat reconstitué des métaux de Dijon pour leur collaboration active dans la mise en place de la Charte du travail, et pour avoir indirectement contribué à l’arrestation de Gabriel Lejard* et Jean Thibeau*, tous deux membres de la tendance unitaire du syndicat dijonnais, ces derniers furent arrêtés par la Gestapo en 1941 et déportés.
Il s’était marié le 11 février 1919 à Dijon avec Maria Augustine Lathuillier, typographe. Domicilié au 30 rue Saumaise, à Dijon en 1936.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218167, notice BARDOLLET Émile (dit Marcel) par Jean Belin, version mise en ligne le 28 juillet 2019, dernière modification le 31 juillet 2019.

Par Jean Belin

SOURCES : Arch. Départementales de la Côte-d’Or, série 10M, rapport de police. — Arch. IHS CGT 21. — Le syndicalisme dans la France occupée sous la direction de Michel Margairaz et Danielle Tartakowsky, juin 2008. — Arch. IHS CGT 21, témoignage de Gabriel Lejard. — Arch. Municipales de Dijon, correspondances entre la Bourse du travail et la ville de Dijon, sous série SG23 A-B. — La Voix de la Bourgogne, édité par le Parti communiste clandestin, 31 janvier 1942.

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