CHÉRET Louis

Par David Noël

Né le 9 février 1904 à Mercatel (Pas-de-Calais), mort le 23 septembre 1961 à Avion (Pas-de-Calais) ; journalier agricole, couvreur puis cheminot ; syndicaliste CGT ; militant communiste du Pas-de-Calais ; résistant déporté ; conseiller municipal puis adjoint au maire d’Avion (1951-1961) ; membre du conseil départemental de la FNDIRP.

Louis Chéret en 1947

Fils de Léon Chéret, journalier agricole puis mineur à Liévin, et d’Hortense Rifflart femme au foyer ; Louis Chéret reçut une éducation catholique, servant la messe jusqu’à l’âge de 20 ans dans l’église de Mercatel. Il quitta l’école en 1916, à l’âge de douze ans, pour devenir journalier agricole. Il se maria en 1928 à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) avec Suzanne Mayeux avec qui il eut six enfants.

Embauché comme cheminot en 1926, il adhéra au syndicat CGT des cheminots de Lens et environs en gare de Pont-à-Vendin en 1935, sans doute influencé par son beau-frère qui était adhérent du syndicat CGT de la cokerie de Vendin-le-Vieil, et rejoignit également le Parti communiste en 1936.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’engagea dans la résistance aux côtés d’Alexandre Bové et d’Henri Crammer. Il participa à plusieurs actions de sabotage et de distributions de tracts dans le secteur de Lens, Hénin-Liétard et Montigny-en-Gohelle au sein d’un réseau de 75 résistants, pour la plupart communistes, et prit part à l’organisation de passages en zone libre aux côtés du chef de train Camille Vanhemens. Arrêté le 19 février 1942 par la gendarmerie française, interrogé et torturé par le lieutenant de gendarmerie Roger Fleurose, fusillé lors de l’épuration, Louis Chéret fut condamné le 16 avril 1942 par la section spéciale de la Cour d’appel de Douai à cinq ans de prison.

Emprisonné à Cuincy, près de Douai (Nord) de février 1942 à février 1944, avant d’être transféré le 5 février 1944 au centre de détention d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) avec 120 autres prisonniers, il prit part à la tentative d’évasion des prisonniers de la centrale d’Eysses le 19 février 1944. Le 30 mai 1944, Louis Chéret fut déporté vers le camp de concentration de Dachau, où il arriva le 21 juin avec 1 200 prisonniers. Affecté au commando d’Allach pour travailler dans l’usine de moteurs BMW, il fut libéré le 29 avril 1945.

Il reprit son travail et ses activités militantes en octobre 1945. Militant du syndicat des cheminots CGT d’Arras à partir de 1946 dans le service de la petite vitesse de la gare d’Arras, Louis Chéret participa activement à la grève des cheminots de novembre-décembre 1947, aux côtés d’Abraham Laquay et de René Camphin. Suspendu pour fait de grève le 23 novembre 1947, il fut réintégré le 12 janvier 1948. Parallèlement à ses activités syndicales, Louis Chéret suivit l’école élémentaire du PCF en 1947. Il était secrétaire à l’organisation de la section PCF des cheminots de Lens. Elu conseiller municipal d’Avion en 1951 dans l’équipe d’Amédée Capron, il fut réélu et devint adjoint au maire dans l’équipe de Léandre Létoquart.

Marqué par ses années d’enfermement et de déportation, Louis Chéret intégra le Conseil Départemental de la FNDIRP. Il était également membre de la section d’Avion de la Libre Pensée « La Raison ».

Louis Chéret, qui avait subi de graves séquelles de sa déportation, fut reconnu « Mort pour la France » le 6 août 1970 et son nom fut ajouté sur le monument aux morts d’Avion, en mai 2017.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218197, notice CHÉRET Louis par David Noël, version mise en ligne le 29 juillet 2019, dernière modification le 6 janvier 2020.

Par David Noël

Louis Chéret en 1947

SOURCES : Dossier personnel de Louis Chéret, archives du camp de concentration de Dachau, Service International de Recherches de Bad Arolsen. — La Voix du Nord, 5 mai 2017. — Renseignements fournis par Pierre Chéret, 27 juin 2019.

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