MENET Marie-Jeanne, née DARBAS

Par André Balent

Née le 10 juillet 1910 à Saint-Michel (Haute-Garonne), morte le 10 juin 1944 à Saint-Michel abattue par des SS de la division Das Reich ; domiciliée à Saint-Michel ; agricultrice ; résistante, maquis (AS) de Cazères (Haute-Garonne)

Marie-Jeanne Menet était la fille d’Émile, Jean, Marie Darbas, cultivateur à Saint-Michel âgé de trente-deux ans et de Jeanne, Marie, Louise Durrieu âgée de vingt-deux ans. Marie-Jeanne Menet était mariée à Claude Menet qui, en 1962, résidait 2 impasse Lautrein à Saint-Girons (Ariège). Elle l’avait épousé à Paris (XVe arrondissement) le 15 octobre 1933. Sa ferme, dite du « Ruisseau » ou du « Riou » (dénomination occitane transcrite en phonétique française), était située à l’écart du village, au sud de la commune, à proximité de la RD 7, près de la limite avec la commune de Fabas (Ariège). Les époux Menet aidait le maquis de Cazères affilié à l’Armée secrète (Voir : Saint-Michel (Haute-Garonne) ferme du Ruisseau, 10 juin 1944. Marie-Jeanne Menet ravitaillait le maquis. Son activité fut officiellement reconnue. La carte d’internée résistante (n° 220/20042) lui fut attribuée, à la demande de son mari, par la commission départementale de l’Ariège du 18 juin 1962. On peut donc la considérer comme résistante, ce qui ne fut pas fait après la Libération. Son action en faveur du maquis le 10 juin 1944 ayant entraîné sa mort, justifie à elle seule cette qualification.

La 11e compagnie du 3e bataillon du 3e régiment de grenadiers de la 2e division blindée SS Das Reich, en opération contre les maquis de Cazères (AS) et de Betchat (FTPF) traversa le village et la le territoire de Saint-Michel, se dirigeant vers Fabas (Ariège). Elle se heurta à un détachement du maquis de Cazères commandé par Clément Montispan, chef adjoint du maquis. Grièvement blessé, ce dernier fut transporté à la ferme du Riou où Marie-Jeanne Menet lui prodigua les premiers soins.

Un maquisard présent à la ferme du Riou, René Fontan, partit chercher à vélo, à Cazères, le docteur Laurent Broca pour soigner Montispan. À une centaine de mètres de la ferme il fut capturé par des Allemands qui l’y ramenèrent. Ils s’emparèrent aussi de de trois paysans du hameau voisin du Pas du Fauga : Éloi Camasses, Jean-Marie Dubois et Philippe Médous. La ferme des Menet fut encerclée, par le chemin du hameau du Pas du Fauga, par les champs de la ferme du Castéran, depuis les abords du bois de la Quère. Marie-Jeanne Manet fut abattue sous un érable, à l’est de sa ferme. Fontan, Montispan, Camasses, Dubois et Médous furent aussi tués par les SS qui, vers 9 heures du matin, incendièrent la ferme après l’avoir dynamitée..

Le nom de Marie-Jeanne Menet figure sur le monument aux morts de Saint-Michel ainsi que sur la stèle commémorative de la tuerie du 10 juin 1944 érigée près de ce qui fut sa ferme.

Voir : Saint-Michel (Haute-Garonne), ferme du Ruisseau, 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218537, notice MENET Marie-Jeanne, née DARBAS par André Balent, version mise en ligne le 16 août 2019, dernière modification le 19 octobre 2019.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, fiche concernant Marie-Jeanne Menet. — Arch. dép. Haute-Garonne, 1 E 23, état civil de la commune de Saint-Michel, acte de naissance de Marie-Jeanne Darbas et mention marginale. — Michel Goubet, « Le maquis de Cazères » ; « L’organisation du maquis de Cazères » ; « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 ». — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 376-377, p. 539]. — Henri Soum, La mort en vert de gris. Le maquis de Cazères, Toulouse, Imprimerie Signes du Monde, 1994, 280 p. — Site MemeorialGenWeb consulté le 14 août 2019.

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