POTELLE Albert, Nicolas, Victor

Par Frédéric Stévenot

Né le 12 février 1926 à Saint-Quentin (Aisne), mort le 24 ou 27 avril 1945 à Ludwiglust (Allemagne) ; résistant FFI.

Albert Potelle fut du transport parti de Compiègne le 21 mai 1944 (I.214.) vers le KL Neuengamme (matr. 31129), avec 2 004 hommes. Il s’agit du premier grand transport vers ce camp, qui devint la principale destination de déportation à partir de mai 1944. Le trajet était marqué par un arrêt en gare de Weimar.
On distingue deux catégories de prisonniers dans ce convoi. Certains furent arrêtés entre 1940 et 1942 : des militants communistes de la région parisienne et du Nord-Pas-de-Calais, internés à Voves puis transférés à Compiègne. Les autres déportés de ce convoi furent interpellés entre mars et avril 1944, soit trois mois avant leur déportation. Ces derniers appartenaient à différents réseaux de Résistance. D’autres furent victimes de rafles de représailles effectuées notamment dans le Jura le 9 avril 1944 et dans les Landes le 21 avril 1944. Quelques étrangers firent partie de ce convoi, en majorité des Hispaniques.
Les prisonniers de ce convoi répondirent à des impératifs économiques et militaires allemands. Trois transferts importants furent effectués de Neuengamme pour des besoins de main d’œuvre : deux cent vingt-trois détenus furent envoyés à Watenstedt, quatre cent vingt-neuf à Fallersleben (dont Albert Potelle) et cent quatre-vingt neuf à Bremen-Farge. Les autres détenus du convoi du 21 mai 1944 rejoignirent des kommandos ou d’autres camps de concentration comme Sachsenhausen et Natzweiler.

Albert Potelle fut donc affecté à Fallersleben-Laagberg. Située à 27 km au nord-est de Brunswick, la ville accueillait le siège de Wolfsburg des usines Volkswagen. Les détenus (dont plus de 600 hommes) travaillèrent pour cette firme et furent également employés à des travaux de construction.
Il fut ensuite transféré à Wöbbelin. Situé à 9 km au nord de Ludwigslust et à 31 km au sud de Schwerin, dans le Mecklembourg, le site de Wöbbelin fut choisi en février 1945 pour la construction d’un camp de prisonniers de guerre. Mais, dès avril 1945, lors des évacuations des différents lieux dépendant de KL, il devint le point de convergence de nombreux convois d’évacuation. Il fut libéré le 2 mai 1945, quelques jours après la mort d’Albert Potelle.

« Mort en déportation », Albert Potelle fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 137040) à titre militaire (FFI). Il fut également homologué FFI et DIR (GR 16 P 487217).
La médaille de la Résistance lui fut décernée par décret du 3 février 1960 (JO du 28 février 1960). Par arrêté du secrétaire d’Etat aux anciens combattants en date du 3 novembre 1997, la mention « Mort en déportation » est apposée sur ses actes et jugements déclaratifs de décès.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Quentin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218542, notice POTELLE Albert, Nicolas, Victor par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 16 août 2019, dernière modification le 16 août 2019.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES. SHD, dossiers adm. résistants. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Médaille de la Résistance ; Mémorial GenWeb ; Mémorial de Compiègne ; Morts dans les camps.

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