Par Frédéric Stévenot
Né le 22 septembre 1905 à Étaves-et-Bocquiaux (Aisne), mort le 29 décembre 1944 à Buchenwald (Allemagne) ; résistant FTPF.
Edmond Poulain fut du transport parti de Compiègne le 17 août 1944 (I.265.) avec 1 255 hommes, à destination du KL de Buchenwald (matr. 78682). C’est le dernier transport parti de Compiègne vers les camps nazis. Le trajet fut très différent des précédents départs : les détenus furent amenés en camion vers Rethondes et entassés dans des wagons à bestiaux en pleine forêt, pour ne partir que le lendemain. Le train fut stoppé à Soissons et à Reims par le consul général de Suède Raoul Nordling. Ce dernier avait signé un accord avec le commandement militaire allemand qui lui accorde le droit d’administrer le camp de Royallieu. De ce fait, Raoul Nordling tenta d’empêcher le départ du convoi à deux reprises, sans succès. Le convoi arriva le 22 août 1944 au camp de Buchenwald.
Les motifs d’arrestation furent divers. Le convoi transporta des résistants de différents réseaux et mouvements, des francs-tireurs et partisans français (comme Edmond Poulain), des maquisards, des otages de la Somme ou encore des victimes de rafles de représailles.
Ce dernier convoi servit l’effort de guerre allemand. Tous les déportés rejoignirent les kommandos de travail. Le 13 septembre 1944, près de la moitié du convoi (dont Edmond Poulain) fut envoyée à Neu-Stassfurt pour exploiter des mines de sel afin d’y installer une usine souterraine. Ils étaient près de 500 détenus en janvier 1945, presque tous Français. L’évacuation eut lieu vers les Sudètes. Quelques rares déportés sont transférés au camp de Dachau. Cent trente prisonniers du convoi du 17 août 1944 sont morts pendant les marches d’évacuation.
Edmond Poulain fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 134319) à titre militaire (FTPF). Il fut également homologué DIR et FFI (GR 16 P 488161).
La médaille de la Résistance lui fut décernée par décret du 11 juillet 1958 (JO du 16 juillet 1958). Par arrêté de la directrice générale de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre en date du 4 octobre 2013, la mention « Mort en déportation » est apposée sur ses actes et jugements déclaratifs de décès.
Son nom figure sur le monument aux morts d’Étaves-et-Bocquiaux ; il fut également donné à une rue du village.
Par Frédéric Stévenot
SOURCES. SHD, dossiers adm. résistants. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Médaille de la Résistance ; Mémorial GenWeb ; Morts dans les camps ; Mémorial de Compiègne.