SÉBILLE Maurice, Antoine

Par Jean Belin

Né le 19 mars 1910 à Gray (Haute-Saône), mort le 30 juillet 1981 à Dijon (Côte-d’Or) ; ouvrier métallurgiste à Dijon ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein du Front national (FN) et des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; cofondateur du Comité Départemental de la Libération (CDL) ; militant du Secours Populaire ; élu municipal

Fils de Claude Sébille, ouvrier cordonnier, et de Léonie Marthe Fahy, Maurice Sébille quitta Gray (Haute-Saône) pour Dijon après son service militaire. Il travailla comme serrurier à l’usine métallurgique Estiot à Dijon avant la guerre, et fut secrétaire de la section syndicale de l’usine créée au lendemain des grèves de juin juillet 1936, membre de la CE du syndicat CGT des métaux de Dijon de 1936 à 1939. Il rédigea plusieurs articles dans le journal du syndicat, Le Métallo dijonnais. Militant de la Jeunesse communiste et du Parti communiste, il fut secrétaire de la cellule du quartier de la Maladière à Dijon au cours du milieu des années 1930.
Maurice Sébille fut contacté en février 1941 par Jean Creux et Jean Thibeau pour distribuer des tracts contre le gouvernement de Vichy. Sébille rejoint le FN (Front national), principal mouvement de la Résistance constitué en mai 1941 à l’initiative du PC clandestin. Il fit fonction de recruteur pour le PC au début de l’année 1943 et eut 3 pseudonymes : Roger, André et Marcel. De juillet 1943 à la Libération en septembre 1944, il fut responsable dans le triangle des relations avec les organisations de masse : syndicats, Secours Populaire, Union des Femmes Françaises, Front National, F.T.P.F., JC, le CDL (Comité Départemental de la Libération)… Il fut responsable provisoire du secrétariat départemental de la CGT clandestine pendant l’occupation jusqu’en juillet 1944 où il fut remplacé par Gustave Rousselot, qui vint de la région parisienne. Il fut l’un des organisateurs avec Marcel Asmus et Louis Mutin de la manifestation au chant de la Marseillaise du 11 novembre 1943 qui rassembla 1200 à 1500 personnes, dont de nombreux cheminots dans les rues de Dijon. Il fut aussi l’un des organisateurs avec Marcel Asmus, Louis Mutin, Roger Poulet, Raymond Santot et d’autres militants cheminots, de la grève déclenchée le 30 novembre 1943 au dépôt SNCF de Perrigny-le-Dijon pour obtenir la grâce des 7 cheminots et d’un employé municipal condamnés à mort par le tribunal militaire allemand. Avec d’autres personnalités des mouvements de Résistance, il contribua à les rassembler pour créer le CDL (Comité Départemental de Libération) de Côte-d’Or en novembre 1943. Maurice Sébille fut un des rares responsables des mouvements de Résistance en Côte-d’Or à ne pas quitter Dijon pendant l’occupation, respectant à la règle les lois de la clandestinité.
Après la Libération de Dijon en septembre 1944, Sébille fut à nouveau élu au bureau du syndicat CGT des métaux de Dijon aux côtés de Carrière, Collin, Raimbaut et de Lejard à son retour des camps de concentration. Il fut désigné par son parti pour participer au conseil municipal de Dijon à la Libération.
À la retraite, Maurice Sébille milita au Secours Populaire dont il fut un des dirigeants en Côte-d’Or. Il se maria avec Aimée Eurélie Fioux le 30 novembre 1933 à Montot (Haute-Saône), et eurent une fille, Colette née en 1934 à Dijon. Domicilié lors de son décès au 41 rue Beaumarchais à Dijon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218592, notice SÉBILLE Maurice, Antoine par Jean Belin, version mise en ligne le 18 août 2019, dernière modification le 5 juillet 2022.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, édition 1987. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Arch. Départementales de la Côte-d’Or, le Métallo dijonnais, organe du syndicat CGT des métaux de Dijon de 1937 à 1939 et état civil. — Arch. IHS CGT 21, fonds du syndicat des métaux de Dijon. — Le travailleur de Bourgogne, 21 octobre 1944. — Arch. ville de Gray, état civil.

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