Par Benoit Willot
Né le 7 août 1901 à Beauvais (Oise) ; syndicaliste policier, mutualiste, militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne).
Jules Victor Durieux était le fils d’Alida Pauline Durieux et d’Édouard Jules Langrené, qui le reconnut en janvier 1902 puis lui donna son nom après leur mariage en novembre de la même année toujours à Beauvais.
Marié en mars 1924 à Luzy (Nièvre) avec Mélanie Génois, Jules Langrené était gardien de la paix en février 1926 quand il fut victime d’un accident entre un tramway et un autobus boulevard Beaumarchais à Paris, qui fit 14 blessés.
Il s’engagea dans l’action syndicale, étant élu délégué du personnel en octobre 1926. Il poursuivit une présence régulière dans les instances paritaires : conseils de discipline de 1939 à 1953 et commission administrative paritaire en 1954. Administrateur du syndicat de la police judiciaire, il plaida en juin 1937 pour l’affiliation de la Fédération des polices judiciaires et administratives à la Fédération nationale des fonctionnaires.
Entre 1930 et 1936 au moins, Langrené, qui s’était installé à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), 2, avenue Palissy, fut le responsable de la section locale et collecteur de la Société amicale et de prévoyance de la préfecture de police, qui organisait notamment des galas de bienfaisance et jouait le rôle de mutuelle pour les fonctionnaires.
Dans le domaine politique, le rôle de Langrené fut également significatif. En décembre 1928, il était secrétaire du comité radical-socialiste dont Féret était le président. En 1929, les radicaux, alliés aux socialistes SFIO, reconquirent la municipalité qu’ils avaient perdue, au profit de dissidents radicaux alliés à une partie de la droite, en 1912. En 1931, Georges Briolay, maire, était le nouveau président du comité, et Langrené en était toujours le secrétaire. En 1934, sans être candidat, il anima la campagne électorale pour des élections municipales partielles, suite à la défection de plusieurs élus notamment socialistes ; elle opposa une liste de concentration républicaine, plutôt orientée à droite mais où se retrouvaient plusieurs radicaux ; une liste de républicains indépendants, composée surtout de commerçants et ayant la préférence des radicaux ; une liste socialiste SFIO et une liste communiste. Devancés, les républicains indépendants se retirent au second tour et la liste de concentration républicaine l’emporta face aux communistes, qui bénéficièrent du retrait des socialistes.
En 1933 et 1934, Jules Langrené était également le correspondant de l’hebdomadaire radical local Voix des communes, en charge de la rubrique Joinville.
Promu en 1935 inspecteur au service des fraudes, Langrené fut amené à se déplacer souvent en province, ce qui le conduisit à cesser ses activités politiques locales. Devenu inspecteur principal en 1948, il continua son activité au sein du service de répression des fraudes au moins jusqu’en 1954, avec le titre de directeur de la police économique à Paris.
De nombreuses récompenses ont été décernées à Langrené au titre de son activité professionnelle et sociale : mention honorable, médaille de bronze puis médaille d’argent de la mutualité ; médaille de bronze de la prévoyance sociale ; palmes académiques (officier d’académie) en 1937 ; médaille d’honneur de la police en 1947 ; chevalier du mérite agricole en 1948.
La date et le lieu de décès de Jules Langrené ne sont pas connus. Il était toujours vivant en 1956.
Par Benoit Willot
SOURCES : Arch. dép. Oise (état-civil). — Arch. dép. Val-de-Marne (état-civil). — Journal officiel, quotidien, 1930-1948. — Bulletin municipal officiel Paris, quotidien, 1926-1954. — Paris-Soir, quotidien, 15 février 1926. — Le Journal, quotidien, 1926-1937. — Le Radical, quotidien, 1928-1931. — Le Petit Parisien, quotidien, 1932-1936. — L’Œuvree, quotidien, 24 mai 1943. — Voix des communes, hebdomadaire, 1932-1935. — Gazette de l’Est, hebdomadaire, 1932-1935.