Né le 23 juin 1824 à Lyon ; doreur sculpteur puis peintre ; communard.
Paul Guinaud était marié. Trouvé, le 15 juin 1849, porteur de munitions de guerre, il avait été condamné par le 2e conseil de guerre, le 29 août, à deux ans de prison. Il était alors doreur sculpteur à Lyon.
En 1871, c’était un homme infirme depuis quinze ans, presque paralysé, qu’il fallait soutenir dans sa marche. Il habitait Paris depuis douze ans. Pendant le Siège, il fut garde national à la 10e compagnie du 78e bataillon. Le 18 mars 1871, il hébergea deux « déserteurs » des troupes de ligne qui avaient mis la crosse en l’air. L’un prit du service, dans la garde fédérée et demeura chez lui. Guinaud, invalide, participait en voiture aux sorties. Il portait l’uniforme et était armé d’un fusil. Après la débâcle de fin mai, il se cacha un mois, reparut, et fut arrêté.
Il dit avoir fait le service des boucheries et boulangeries. On l’inculpa de recel de militaire et l’on évoqua la question des bombes Orsini déposées au pied d’un mur de jardin : « On en rencontrait souvent dans notre quartier », dit un témoin...
Le 5e conseil de guerre, prenant en considération son infirmité, le condamna, le 30 octobre 1871, à un mois de prison.
SOURCES : Arch. Min. Guerre, 5e conseil, dossier 62. — Gazette des Tribunaux, rapportant l’audience du 5e conseil de guerre.