MAHYEUX Victor

Par Benoit Willot

Né le 20 avril 1874 à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), mort le 18 janvier 1936 à Joinville-le-Pont, employé puis ouvrier, conseiller municipal radical-socialiste de Joinville (1929-1935).

Victor Marie Mahyeux était le fils de Catherine Galiègue et son époux Louis François Mahyeux, sont tous deux journaliers.
Lorsqu’il se maria, en novembre 1899, ses parents étaient séparés et Victor, qui était messager, demeurait avec sa mère toujours à Nogent. Il épousa une blanchisseuse, Clémentine Juliette Rachel Chevreau.
Victor Mahyeux s’installa à Joinville, dans le quartier de Polangis, en 1906 et fut employé dans l’usine Pathé cinéma. Pendant le premier conflit mondial, il a été décoré de la Croix de guerre.
Après-guerre, Mahyeux fut ouvrier charpentier puis carrossier. Les époux Mahyeux recueillirent trois neveux orphelins en bas âge, la grand-mère et un fils de 15 ans issu du deuxième mariage de cette dernière. La presse releva que, marié et sans enfant, Mahyeux résidait « maintenant avec une famille de sept personnes et son seul salaire pour vivre ». — il se vit cependant attribuer, en 1920, des indemnités pour les enfants dont il était tuteur jusqu’à leur majorité. En 1925, il fut décoré de la médaille d’argent de l’Encouragement au bien.
Membre de l’amicale des Bretons en 1923, Mahyeux fut élu en 1925 administrateur de la société d’épargne La Tirelire de Joinville.
Lors des élections municipales de mai 1929, Mahyeux fut candidat sur la liste des gauches républicaines, qui rassemblait radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants. Elle recueillit 22 sièges sur les 27 à pourvoir, la liste de concentration républicaine de l’ancien maire Stephen Durande, qui était battu, remporta les 5 autres sièges. — les communistes n’ont pas d’élu.
Au premier tour, le cartel des gauches obtint 42,8% des suffrages exprimés, devant les conservateurs (38,8%) et le Bloc ouvrier-paysan, du communiste Roger Bénenson (18,4%). Mahyeux recueillit 754 votes sur 1 715 votants pour 2 969 inscrits. Au second tour, la gauche non communiste arriva en tête (45,9 %), devant la municipalité sortante (41,6 %) et les communistes (12,5 %).
Élu conseiller municipal avec l’étiquette radicale-socialiste, Mahyeux participa à la première municipalité de gauche de Joinville-le-Pont, conduite par Georges Briolay, qui vécut un mandat difficile ; sur les quatre élus socialistes SFIO, deux démissionnèrent du conseil municipal et les deux autres quittèrent le parti socialiste avant 1934. En 1934, des élections municipales partielles furent nécessaires pour remplacer plus du tiers des élus (10 sur 27). — elles virent la victoire des conservateurs, tandis que les socialistes et les communistes approchèrent chacun 18 % des suffrages exprimés.
Membre actif du conseil municipal, Mahyeux était également présent dans des manifestations sportives ou culturelles dans son quartier de Polangis (il résidait avenue Galliéni). En 1933, Mahyeux, en tant que salarié (artisan-compagnon) était désigné avec Honoré Genevay comme patron (artisan-maître), pour établir la liste des électeurs à la chambre de métiers.
Le groupement des gauches républicaines se représenta lors des municipales de mai 1935, cette fois sans le soutien de la SFIO. Les sortants défendaient leur bilan, mettant en avant d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; ils concédèrent avoir dû augmenter les impôts communaux, mais attribuaient la hausse à l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes). Victor Mahyeux, devenu carrossier, figurait en sixième position sur la liste du maire Georges Briolay.
Le programme de la gauche modérée portait sur l’assainissement, des travaux de viabilité, la réfection des trottoirs défectueux et la création de squares. Les candidats voulaient, pour réduire le chômage, faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Ils entendaient créer un nouveau groupe scolaire à Polangis, agrandir les écoles existantes, faire une salle des fêtes à la mairie et étudier un futur stade municipal. Ils proposaient des cours de natation et d’aviron gratuits.
Le groupement des gauches arriva en seconde position (26,8 %), devancé par les républicains de Léon Lesestre (droite) qui arrivaient en tête (32,6 %). Les communistes étaient à la troisième place (23,5 %), devançant les socialistes SFIO qui n’avaient présenté qu’une liste incomplète (12,3%). Mahyeux eut 779 voix sur 2856 exprimées pour 3433 inscrits (27%).
Au second tour, une liste d’union Pcf-SFIO était constituée, conduite par un indépendant, le professeur André Blocher. Elle talonna avec 39% et deux sièges, la liste conservatrice, qui remporta 41 % des votes exprimés et 25 élus, tandis que les sortants se contentèrent de 20%. Mahyeux eut 581 voix sur 2889 exprimées (20%).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218824, notice MAHYEUX Victor par Benoit Willot, version mise en ligne le 2 septembre 2019, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Benoit Willot

SOURCES : Arch. dép. Val-de-Marne (état-civil, recensements, élections, listes électorales). — Journal officiel, quotidien, 1920 juillet 13. — Bulletin municipal officiel Paris, quotidien, 1929 mai 16. — Voix des communes, hebdomadaire, 1925-1935. — Gazette de l’Est, hebdomadaire, 1923-1935.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable