ROUBAULT Marcel, Louis

Par Benoit Willot

Né le 20 juillet 1900 à Chaumes (act. Chaumes-en-Brie, Seine-et-Marne) et mort le 14 juin 1967 à Paris (13e arr.), ajusteur, secrétaire de l’Union fédérative socialiste et du Cartel des gauches à Joinville-le-Pont (1923-1924), secrétaire de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme.

Marcel Louis Camille Roubault eut pour mère Léonie Henriette Marie Savoyen, et pour père son époux, Paul Camille Roubault, boulanger à Chaumes.
Mécanicien et fraiseur pour de l’outillage de précision, Marcel Roubault fut ensuite ajusteur et s’installa à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Il y résidait avenue du Château (act. av. Foch), dans le quartier de Polangis en 1920, quand il fit son service militaire au sein d’un bataillon d’ouvriers d’artillerie.
En avril 1923, Roubault était le secrétaire de la section de Joinville de l’Union fédérative socialiste, formation créée en décembre précédent par Pierre Brizon, Henri Sellier, Oscar Bloch, Raoul Verfeuil et plusieurs maires de banlieue, comme Charles Auray (Pantin). La formation rassemblait d’anciens socialistes passés au parti communiste et qui l’ont quitté, notamment du fait de l’exigence de rompre avec la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme. Elle considérait que « la résistance du capitalisme menacé, dans ses privilèges, impose au prolétariat la nécessité de s’organiser pour la conquête révolutionnaire du pouvoir et l’exercice d’une dictature transitoire ». S’affichant pacifiste, l’Union fédérative socialiste plaidait pour l’unité organique des socialistes.
Roubault participa à la fusion avec le Parti communiste unitaire, pour former l’Union socialiste-communiste (USC), dont Edmond Neumann devint le secrétaire à Joinville. Ce fut la section USC qui prit l’initiative de rassembler des membres de la SFIO et du parti radical-socialiste à Joinville pour constituer, en mai 1924, un comité électoral communal du Cartel des gauches. Georges Briolay, radical-socialiste et futur maire de Joinville, en fut le président ; Neumann était vice-président, Roubault secrétaire et Léon Berthet, SFIO, trésorier. En 1924, les forces politiques de gauche restaient embryonnaires dans la commune. Tous les anciens adhérents de la SFIO avaient rejoint le parti communiste lors de sa création et la section locale se reconstitua probablement en 1924. Le parti radical-socialiste avait été touché par la dissidence de plusieurs élus en 1912, qui battirent alors la liste ayant le soutien officiel des radicaux-socialistes, puis par l’exclusion du futur maire, Henri Vel-Durand. Le comité radical-socialiste de Joinville, même s’il était maintenu nominalement sous l’égide de Georges Briolay, futur maire, ne reprit vie que vers 1924 également. À contrario, l’USC apparaissait comme la seule structure organisée, en dehors du parti communiste, mais son impact électoral s’avéra négligeable.
Lors des élections municipales de mai 1925, la liste du cartel des gauches obtint 648 voix sur 2 275 suffrages exprimés (28,4%) pour 2 310 votants et 2 761 électeurs inscrits. Elle devança les communistes (21,1%.) mais fut largement distancée par la municipalité sortante d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents, les libéraux et conservateurs, qui recueillit 47,5% et emporta tous les sièges au second tour.
L’élection au conseil général pour le 2e secteur du canton de Saint-Maur (Saint-Maur, Créteil, Bonneuil, Joinville) de juin 1925 vit Neumann (USC) recevoir 50 votes (1,8%), très loin des 409 voix du socialiste SFIO Osmin, des 562 du député communiste Muller ou des 685 du maire de Créteil Avet, alors radical-socialiste.
Parallèlement à son activité politique, Roubault était membre du comité de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme, présidée en 1924 par Edmond Neumann. Elle existait depuis 1900 et comptait 56 adhérents cette année-là.
En septembre 1926, Marcel Roubault épousa Paulette Lucile Chapoul à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne). Il s’installa dans la commune, rue du Pont-de-Créteil. Cependant, il continua son activité au sein de la section joinvillaise de la Ligue des droits de l’Homme, dont il était le secrétaire en 1933.
Après la deuxième guerre mondiale, les époux Roubault, qui ont eu une fille née en 1930 à Saint-Maur, s’installèrent dans son village natal de Chaumes-en-Brie, où ils vécurent chemin du Pré-Saint-Martin. Marcel Roubault y résidait lorsqu’il mourut, hospitalisé à Paris, à l’âge de 66 ans.
Il ne faut pas confondre Marcel Louis Camille Roubault avec Marcel Édouard Roubault (1905-1974), géologue français, doyen de la faculté de Nancy, fondateur de l’École nationale supérieure de géologie dans cette ville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218839, notice ROUBAULT Marcel, Louis par Benoit Willot, version mise en ligne le 3 septembre 2019, dernière modification le 3 septembre 2019.

Par Benoit Willot

SOURCES : Arch. dép. Seine-et-Marne (état-civil, recensements, registre matricule). — Arch. dép. Val-de-Marne (état-civil). — Arch. dép. Paris (état-civil). — Le Populaire, quotidien, 3 mai 1924 . — L’Ère nouvelle, quotidien, 30 avril 1924. — Voix des communes, hebdomadaire, 1923-1924. — Les Cahiers des droits de l’homme, 20 septembre 1933 .

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