ROUGIER René

Par Benoit Willot

Né le 3 juin 1895 à Angoulême (Charente), mort le 7 janvier 1953 à Créteil (Seine, Val-de-Marne), employé d’usine, candidat communiste à Joinville-le-Pont en 1929 et 1935.

René Rougier était le fils de Blanche Partounaud, couturière, et de son mari Jean Rougier, tréfileur.
La famille s’installa, vers 1896, rue du Canal à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne) où le père et le grand-père étaient tréfileurs dans l’usine métallurgique du Bi-Métal.
La mort de son père survint en 1908 quand il avait 13 ans. En 1911, sa mère travaillait comme domestique chez Henri Vel-Durand, alors conseiller municipal et futur maire de la commune (radical dissident). En janvier de cette même année, René Rougier (qui a alors 15 ans) fut condamné par la 8e chambre du tribunal de la Seine pour complicité de vol ; il a été confié jusqu’à sa majorité à un patronage des jeunes adultes.
En 1914, René Rougier était ajusteur mécanicien à La Coquille (Dordogne), commune proche du lieu de naissance de sa mère. Il fut incorporé dans le 108e régiment d’infanterie en décembre de cette année puis passa au 401e. En novembre 1917, il fut cité à l’ordre du régiment comme « sapeur pionnier d’un dévouement à toute épreuve ». Blessé par balle à la jambe dans la Somme en avril 1918, il fut évacué et ne reprit son poste qu’en mars 1919, avant d’être démobilisé en septembre. Il a été décoré de la Croix de guerre.
Après-guerre, Rougier était employé à la préfecture de la Seine, affecté à la direction des travaux de Paris. Il épousa en décembre 1920 à Joinville, où il résidait de nouveau depuis la fin de son service militaire, Marie Coldeboeuf.
Lors des élections municipales de mai 1929, René Rougier fut candidat à Joinville sur la liste du Bloc Ouvrier-Paysan (communiste), conduite par Roger Bénenson, futur député de Seine-et-Marne. Il figurait en 21e position, aux côtés de son frère aîné, Marcel. Au premier tour, René Rougier recueillit 333 voix, soit 19,4% des 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Au second tour, la liste communiste se maintint, mais elle n’eut pas d’élu et obtint une moyenne de 278 voix soit 12,5% des 2 231 suffrages exprimés. Une liste de cartel des gauches, comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants, remporta 22 sièges tandis que la liste de la majorité municipale sortante conserva les 5 autres sièges. Georges Briolay, radical, fut élu maire.
Au cours du scrutin général suivant, en mai 1935, René Rougier fut de nouveau candidat à Joinville sur la liste conduite par Robert Deloche, futur maire après-guerre de la ville. Il figurait une fois encore en 21e position et obtint 669 voix sur 2 856 suffrages exprimés au 1er tour, soit 23,5%. Au second tour, la liste communiste fusionna avec la liste socialiste et gagna deux sièges (Deloche et Rouhaud) contre 25 à la liste de droite de Léon Lesestre, qui fut élu maire, tandis que les radicaux-socialistes sortants étaient battus. Rougier ne figura pas sur la liste du second tour.
René Rougier mourut âgé de 57 ans. Il résidait toujours à Joinville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218841, notice ROUGIER René par Benoit Willot, version mise en ligne le 3 septembre 2019, dernière modification le 3 septembre 2019.

Par Benoit Willot

SOURCES : Arch. dép. Charente (état-civil). — Arch. dép. Val-de-Marne (état-civil, recensements, élections). — Arch. dép. Dordogne (registres matricules). — Voix des communes, hebdomadaire, 1935. — Gazette de l’Est, hebdomadaire, 12 mai 1935. — Nouvelle Union régionale, hebdomadaire, 31 janvier 1953.

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