DELABRE Camille, Louis, Jules

Par Yves Le Maner

Né le 19 juillet 1906 à Courrières (Pas-de-Calais), mort le 1er octobre 2004 à Seclin (Pas-de-Calais) ; instituteur ; résistant, déporté ; secrétaire adjoint, trésorier puis secrétaire de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, maire de Courrières (1945-1981), conseiller général (1950-1973), député (1954-1958).

Camille Delabre
Camille Delabre
Député

Fils d’un ouvrier mineur tué au front en 1916, Camille Delabre passa son enfance à Divion (Pas-de-Calais), fit ses études comme boursier à l’EPS de Calais, puis réussit le concours de l’École normale du Pas-de-Calais. Jeune instituteur dans le bassin minier, il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1926 et devint l’année suivante trésorier départemental des Jeunesses socialistes, le secrétaire étant alors Maurice Piquet*.
Camille Delabre succéda à Bernard Chochoy comme secrétaire fédéral des Jeunesses (1935) avant d’être choisi comme secrétaire adjoint de la fédération socialiste aux côtés de son ami [André Pantigny-124770], en 1936. Il conserva ce poste jusqu’en 1939, date à laquelle il prit la succession de Vignon* comme trésorier fédéral. Il était, en 1939, membre du conseil syndical départemental du SNI et s’opposait dans ses votes aux orientations de la direction nationale du SNI.

Dès 1940, Camille Delabre adhéra au Comité d’action socialiste clandestin du Pas-de-Calais avec André Pantigny et Guy Mollet et se chargea notamment de la diffusion des tracts et journaux. Arrêté le 13 juillet 1943 à Tourcoing par la police française, il fut incarcéré à la Centrale de Loos-lès-Lille en compagnie de Pantigny. Il fut ensuite déporté en Allemagne à Gross-Sthrelitz, puis à Gross-Rosen où il vit mourir Pantigny. Évacué sur Dora au début de l’année 1945, il revint à Courrières en mai 1945.
Son rôle de la Résistance lui valut la Croix de guerre, la Rosette de la Résistance et la Légion d’honneur comme chevalier puis comme officier. Il fut homologué déporté et interné de la résistance (DIR), membre résistance intérieure française (RIF), Libération Nord.

Nommé à son retour secrétaire de la fédération socialiste du Pas-de-Calais, fonction qu’il conserva jusqu’en 1954, Camille Delabre fut nommé délégué « adulte au comité mixte des jeunesses socialiste en septembre 1946. Il fut membre du comité directeur du Parti socialiste SFIO de 1945 (congrès de Lyon) à 1954, puis de la commission nationale des conflits de 1954 à 1958. Il siégea à la commission « travail » du comité directeur de 1951 à 1953. Conseiller général (1950-1973), député (1954-1958), Camille Delabre avait été élu maire de Courrières en 1945 et le resta jusqu’en juin 1981.

Sa première élection à la chambre des députés faisait suite à la mort de René Camphin* en 1954. Devancé par Gaston Coquel au premier tour, il le battit au second, ce qui renforça dans le département sa réputation d’adversaire résolu du Parti communiste. Il fut favorable à la CED. Il fut réélu en 1956 sur la liste du Front républicain qui eut trois élus socialistes ; les communistes disposaient de quatre sièges. Le 1er juin 1958, il approuva les pleins pouvoirs au général de Gaulle et le lendemain son projet de révision constitutionnelle. Il ne fut pas réélu aux élections législatives de novembre 1958.

La commune d’Oignies donna son nom à un lieu public en janvier 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21885, notice DELABRE Camille, Louis, Jules par Yves Le Maner, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 octobre 2021.

Par Yves Le Maner

Camille Delabre
Camille Delabre
Député

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5221. — SHD, Vincennes GR 16 P 166672 ; Caen SHD/ AC 21 P 630869. — Entretien avec Camille Delabre en novembre 1978. — DPF, 1940-1958, op. cit. — Notes de Gilles Morin et Jacques Girault.

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