CAMASSES Éloi, Jean, Louis

Par André Balent

Né le 1er décembre 1909 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) ; mort le 10 juin 1944 à Saint-Michel (Haute-Garonne) ; agriculteur à Saint-Michel ; victime civile de la 11e compagnie du 3e bataillon du 3e régiment de grenadiers Deutschland de la 2e division blindée SS Das Reich

Éloi Camasses, paysan de Saint-Michel, périt tragiquement le 10 juin 1944 à la ferme du Riou. Il habitait au hameau du Pas du Fauga, près de la limite avec l’Ariège, sur la RD 7. Il était père de deux jeunes enfants.

Le 10 juin 1944, les éléments de la division SS Das Reich basés dans les villages de la basse vallée de l’Ariège (Haute-Garonne) — Vernet, Vénerque, Miremont, Lagardelle-sur-Lèze — avaient été désignés pour assurer une action répressive contre les maquis du piémont pyrénéen (Haute-Garonne, Ariège, partie orientale des Hautes-Pyrénées) et les populations civiles soupçonnées de les soutenir.

La 11e compagnie, après d’être séparée de la colonne, traversa d’abord Cazères aux alentours de 6 heures 30 alors que le marché venait de s’installer et attirait déjà du monde. Mais les jeunes n’y étaient pas et se trouvaient au maquis. Elle atteignit rapidement Saint-Michel vers 7 heures du matin. Ils mirent une mitrailleuse en batterie à l’entrée du village qu’ils perquisitionnèrent en vain, arrêtant néanmoins deux personnes. Clément Montispan, l’adjoint de Garaut, chef du maquis (AS) de Cazères faisait partie d’une patrouille qui circulait sur la RD 7 en direction de Saint-Michel et Couladère fut grièvement blessé alors qu’un Allemand trouva la mort. Montispan fut transporté à la ferme amie du Ruisseau (ou du Riou), propriété de la famille Menet qui collaborait avec le maquis de Cazères. Marie-Jeanne Darbas épouse Menet le ravitaillait. Ce fut elle qui prit soin de Montispan. Un autre maquisard, René Fontan] partit chercher à vélo à Cazères le docteur Laurent Broca pour le soigner. À une centaine de mètres de la ferme il fut capturé par des Allemands qui l’y ramenèrent. Ils s’emparèrent aussi de de trois paysans du voisinage accourus sur les lieux : Éloi Camasses, Jean-Marie Dubois et Philippe Médous. Ce dernier comme les Menet, aidait aussi le maquis. Par ailleurs, sonfils Auguste accompagnait Fontan lorsqu’il patrouillait avec Montispan lorsque ce dernier fut blessé. Pour leur part, Camasses et Dubois semblent bien avoir été capturés sans motif apparent. La ferme des Menet fut encerclée, par le chemin du hameau du Pas du Fauga, par les champs de la ferme du Castéran, depuis les abords du bois de la Quère. Marie-Jeanne Menet fut abattue sous un érable, à l’est de sa ferme. René Fontan, conduit dans le bâtiment d’habitation, fut exécuté dans la chambre du premier étage où gisait Clément Montispan à qui ils donnèrent le coup de grâce ; Éloi Camasses, Jean-Marie Dubois et Philippe Médous furent abattus dans la grange de la ferme. Ils pillèrent la ferme qu’ils dynamitèrent et incendièrent vers 9 heures du matin. Les Allemands poursuivirent leur équipée en direction de Fabas (Ariège).

Le nom d’Éloi Camasses figure sur le monument aux morts de Saint-Michel et, également, sur la stèle qui rappelle la tuerie de Saint-Michel érigée à proximité sur le bord de la RD 7, en direction de ce village, juste avant la limite avec l’Ariège. Elle porte l’inscription suivante : « Ici sont tombés victimes de la barbarie hitlérienne [suit la liste des noms] Français souviens-toi ». Le nom d’Éloi Camasses ne figure pas sur le site Mémoire des hommes mais dispose d’un dossier d’interné résistant (21 P 720922, non consulté). Toutefois, il semble bien, d’après les sources imprimées consultées qu’il ait été une victime civile.

Voir : Saint-Michel (Haute-Garonne), ferme du Ruisseau, 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article218911, notice CAMASSES Éloi, Jean, Louis par André Balent, version mise en ligne le 6 septembre 2019, dernière modification le 10 septembre 2019.

Par André Balent

SOURCES :Michel Goubet, « Le maquis de Cazères » ; « L’organisation du maquis de Cazères » ; « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure). 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 376-377, p. 539]. — Roger Prost, « En Comminges sous l’occupation. Événements après le 6 juin », Revue du Comminges, bulletin de la Société des études du Comminges à Saint-Gaudens et de l’Académie Julien Sacaze à Bagnères-de-Luchon, 109, 1994, pp. 404-443 [p. 408]. — Henri Soum, La mort en vert de gris. Le maquis de Cazères, Toulouse, Imprimerie Signes du Monde, 1994, 280 p. — Site MemorialGenWeb consulté le 6 septembre 2019. — Site Mémoire des Hommes consulté le 9 septembre 2019.
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