GANGLOFF Bernard

Né le 5 septembre 1925 à Belfort (Territoire de Belfort), mort à l’hôpital le 14 juillet 1944 à Bourg, (aujourd’hui Bourg-en-Bresse, Ain) des suites de ses blessures ; étudiant et enfant de troupe ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Bernard Gangloff était le fils de Charles Joseph et d’Hélène Eugénie Putot, domiciliés à Belfort (Territoire de Belfort). Il était célibataire et entra comme enfant de troupe à l’École Militaire d’Autun en 1939. L’école se replia au Camp de Thol, à Neuville-sur-Ain (Ain) après l’invasion de la zone sud en 1942. Le 6 juin 1944 elle entra dans la Résistance formant la compagnie "Mazaud" commandée par Jean Signorini alias Mazaud. L’effectif était alors de 52 enfants de troupe et 14 civils. Bernard Gangloff prit le pseudonyme de "Popeye". Dès lors la compagnie reçut la mission de contrôler les routes d’accès au plateau et de dresser des embuscades à l’ennemi. Elle participa aux combats du col de la Lèbe le 15 juin et de Virieu le 24 juin.
Le 11 juillet, l’ennemi déclencha l’Opération "Treffenfeld". Une forte colonne allemande venant de Pont d’Ain arriva à Neuville dans le but de franchir la rivière d’Ain et foncer sur Nantua, centre de l’Insurrection. Les Compagnies Mazaud, le Bugey, Girod, Mermoz et Sidi Brahim furent postées en face sur les roches au dessus de Bosseron dans l’alignement du pont et de la route. Toute la matinée les maquisards continrent les Allemands qui étaient équipés d’une automitrailleuse et de canons mais ils durent céder dans l’après midi.
Bernard Gangloff fut blessé à Bosseron en défendant l’accès au pont de Neuville. La citation qui est extraite du livre du colonel Romans-Petit résume l’action : « Sergent Gangloff Bernard, dit Popeye, chef de pièce de bazooka, chargé d’accomplir une mission particulièrement dangereuse à travers les lignes ennemies, a eu ses deux servants tués et a été lui-même blessé. Est resté deux jours isolé sans soins ni secours. Sur le point d’être pris par l’ennemi a tenté de se poignarder à seule fin de ne pas divulguer des renseignements compromettants. Capturé par les miliciens, est mort en brave refusant même de donner son nom. A montré ainsi, malgré ses dix-sept ans, un exemple magnifique de sacrifice, de patriotisme, faisant honneur aux traditions et à la gloire des enfants de troupe de l’École militaire d’Autun. »
La Compagnie Mazaud fut durement éprouvée, René Baril et René Chauchon furent tués, Yves Mercier alias "Muchman" et Bernard Gangloff, grièvement blessés.
Transporté à l’hôtel-Dieu, 47 boulevard de Brou, à Bourg-en-Bresse (Ain), il décéda à l’hôpital le 14 juillet 1944 à 6h45, des suites de ses blessures.
L’acte de décès fut dressé le 15 juillet 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Henri Chaprier, 43 ans, commissaire de police, domicilié à Bourg. Le signalement était le suivant : « âge dix-huit ans environ. Taille : un mètre soixante quinze centimètres. Cheveux châtains coupés court. Yeux marrons. Forte cicatrice de huit centimètres environ sur la rotule droite. Vêtu d’une veste kakie. Short cachou. Chemise bleue Aviation. Chaussettes noires. Avait dans son porte monnaie un insigne "École d’Épinal", un insigne "École d’Autun". Portait sur lui une médaille du Pape Léon XIII et de la sainte Vierge. Il fut identifié par un jugement rectificatif du Tribunal civil de Bourg rendu le 4 avril 1945 et transcrit le 24 septembre 1945.
Il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal, à Bourg-en-Bresse (Ain).
Il obtint la mention « Mort pour la France » (note du ministère des Anciens combattants en date du 8 mars 1946) et fut homologué au grade de sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il fut décoré de la Croix de Guerre, de la Médaille militaire et de la Médaille de la résistance à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Bourg-en-Bresse, sur le monument commémoratif de Bosseron, à Neuville-sur-Ain (Ain), sur le monument commémoratif des enfants de troupes à Clavières (Cantal) et sur le monument dans le square du Souvenir, à Belfort (Territ. De Belfort).
Son souvenir est honoré par le Quartier Bernard Gangloff à l’École Militaire d’Autun.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219170, notice GANGLOFF Bernard, version mise en ligne le 25 septembre 2019, dernière modification le 5 novembre 2020.

SOURCES : colonel Henri Romans-Petit, Les maquis de l’Ain, éditions Hachette, 1974.— Musée de la Résistance 1940-1944 en ligne, Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura (2013) et Musée de la Résistance Nantua, La compagnie Mazaud.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

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