OUDJEDI-DAMERDJI Ahmed dit parfois Djillali

Par Yvon Gourhand

Né le 23 juin 1923 à Tlemcen, dans l’Oranie ; militant nationaliste algérien, tourneur (ou ajusteur), membre du comité du PPA de Tlemcen (1945), militant CGT (1952-1954), responsable du MTLD à Lille (1952), responsable des affaires syndicales au sein du FLN (1957), membre du comité exécutif de l’UGTA, cofondateur de l’AGTA et directeur-gérant de L’Ouvrier algérien en France (1957-1958).

Ahmed Oudjedi-Damerdji, tourneur (ou ajusteur), adhéra au PPA (Parti du peuple algérien) de Messali Hadj, au printemps de l’année 1945. Il aurait été pressenti par Mokhtar Mesli, responsable du PPA à Tlemcen, pour intégrer rapidement le comité local du parti. Arrêté, comme de nombreux militants messalistes, suite aux événements de mai 1945, il émigra alors en France métropolitaine. Il s’installa dans le Nord, à Lille, où il occupa un poste d’OS. Devenu membre de la direction du MTLD, étant chef de kasma sur Lille, il intégra la CGT, recevant, en particulier, en 1952 une formation syndicale à l’école cégétiste de Gif-sur-Yvette et il milita activement, en 1953-1954, à l’UD-CGT de Lille.
Il rejoignit le FLN dès son implantation en France. En février 1957, l’UGTA, créée fin février 1956 en concurrence avec l’USTA pro-messaliste, mit en place l’Amicale générale des travailleurs algériens (AGTA), véritable « courroie de transmission du FLN avec le monde du travail » [Omar Ouhadj], en métropole. Aux côtés de Djilani Embarek, « l’instituteur », Safi Boudissa « le métallurgiste » et Mohamed Boumaza, le « menuisier », Oudjedi Damerdji « l’ajusteur » fit partie des membres fondateurs de l’amicale algérienne. Il fut le directeur-gérant de l’organe de l’AGTA, L’Ouvrier algérien en France, de 1957 à la dissolution de l’AGTA, le 23 août 1958. Il fut désigné, par ailleurs, comme responsable des questions syndicales au sein de la Fédération de France du FLN ainsi que membre de la commission exécutive (CE) de l’UGTA (octobre 1958).
Lors du rapprochement entre la CGT et l’AGTA aux débuts de 1958, il aurait été l’interlocuteur d’André Tollet*, responsable au sein du PCF comme de la CGT, très lié à l’AGTA – ayant présidé à sa naissance - et spécialiste des questions syndicales en Afrique du Nord. Cette rencontre sur Paris, ainsi que des rencontres au niveau régional sur Douai comme sur Lyon, aurait débouché à une entente entre les deux organisations pour la défense des militants de l’AGTA arrêtés et la formation de cadres syndicalistes algériens. Ceci dans le contexte où la Fédération de France du FLN s’en était prise violemment au PCF par un texte intitulé « Le PCF et la Révolution algérienne », quant à son absence réelle de soutien à la cause indépendantiste algérienne, selon elle, ceci au mépris et en reniement du principe du « soutien inconditionnel de la lutte des peuples opprimés contre l’impérialisme ». En 1962, il était toujours membre du secrétariat de l’AGTA, en compagnie de Omar Ouelhadj, Ali Bouchama, Mouloud Benmerad et Aboubakr Belkaïd.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219174, notice OUDJEDI-DAMERDJI Ahmed dit parfois Djillali par Yvon Gourhand, version mise en ligne le 25 septembre 2019, dernière modification le 25 septembre 2019.

Par Yvon Gourhand

SOURCES : Benjamin Stora, Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens. ENA, PPA, MTLD (1926-1954), Paris, éd. L’Harmattan, 1985, p. 107. — Amar Mohand-Amer, « L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dans le processus de transition (1962-1963) », in Le Maghreb et l’indépendance de l’Algérie, Amar Mohand-Amer et Belkacem Benzenine, CRASC – IRMC – KARTHALA, Paris, Karthala, 2012, p. 39, note 1. — Marion Abssi, Le nationalisme algérien et ses diverses expressions dans l’immigration en France métropolitaine entre 1945 et 1965, thèse internationale d’histoire, Philippe Raxhon et Olivier Dard Universités de Liège et de Lorraine (Metz), 2012, « L’amicale générale des travailleurs algériens », pp. 205-208. — Étude des RG intitulée « Relance et renforcement de l’entente entre la CGT et l’AGTA », avril 1958, ADLA, fonds 2406 W 38. — Ali Haroun, La 7e wilaya. La guerre du FLN en France 1954-1962, Paris, éd. du Seuil, 1986. — « Le PCF et la Révolution algérienne », Fédération de France du FLN, texte publié dans Quatrième Internationale, 16e année, n°2, avril 1958, pp. 86-91. — Laure Pitti, « La CGT et les Algériens en France métropolitaine durant les années 1950 : une décennie de tournants », in La CGT dans les années 1950, Élyane Bressol et al. (dir.), Rennes, PUR, 2005, pp. 461-471 (note 47).

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