Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 13 avril 1901 à Grigny (Rhône), exécuté sommairement le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) ; employé SNCF ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) et de la Résistance intérieure.
Fabien Roussel était le fils de Jean et de Fleurine Guillot. Il était célibataire et domicilié à Lyon.
Il entra au chemin de fer et fut manœuvre spécialisé au dépôt de Badan, à Grigny (Rhône) puis employé à Lyon-Vaise.
Il entra dans la Résistance en décembre 1943 aux Francs tireurs et partisans français (FTPF). Il fut arrêté le 16 mai 1944 dans une rue de Lyon et interrogé. Il fut ensuite emprisonné au fort de Montluc, à Lyon.
Le 16 juin 1944, vers 20 heures, trente prisonniers détenus à la prison de Montluc dans différentes cellules, furent rassemblés et menottés deux par deux puis embarqués dans un camion bâché escorté de deux voitures remplies d’une vingtaine de militaires, armés de mitrailleuses. Le convoi se dirigea vers la place Place Bellecour à Lyon et s’arrêta au siège de la Gestapo, avant de repartir une vingtaine de minutes plus tard en direction du nord par la rive gauche de la Saône. A la sortie de Trévoux (Ain), les véhicules prirent la direction de Bourg-en-Bresse et s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin sur la commune de Saint-Didier-de-Formans, le long d’un pré clos de haies et d’arbres, au lieu-dit Roussille où ils furent exécutés. Fabien Roussel décéda à 21h30.
L’acte de décès fut dressé le 20 juin 1944 au nom d’un inconnu sur la déclaration de Victor Jambon, garde champêtre, âgé de 49 ans et rectifié par jugement du Tribunal civil de Trévoux (Ain) rendu le 12 avril 1945 et transcrit le 30 août 1945 à Saint-Didier-de-Formans.
Il fut inhumé au cimetière de Saint-Didier-de-Formans sous le numéro vingt-trois.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et la Médaille de la Résistance française le 5 janvier 1959, la Croix de guerre avec palme et la Médaille militaire le 5 mars 1959.
Il fut homologué au grade d’adjudant de la Résistance intérieure française (RIF) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes GR 16 P 524108].
Son nom figure sur la stèle 1939-1945 érigée sur le lieu du massacre au bord de la D 936 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) avec l’inscription : « LE 16 JUIN 1944 EN CE LIEU TRENTE PATRIOTES FURENT LACHEMENT ASSASSINÉS PAR LES ALLEMANDS DEUX D’ENTRE EUX CHARLES PERRIN ET JEAN CRESPO ECHAPPERENT MIRACULEUSEMENT A LA MORT » et sur le monument aux morts, à Grigny (Rhône). Il est inscrit également sur le monument aux morts du dépôt à Grigny, sur la plaque SNCF en gare de Lyon-Vaise et sur le monument de l’arrondissement SNCF, à Lyon-Perrrache (Rhône).
Voir Saint-Didier-de-Formans.
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Site de Saint-Didier de Formans, Monument de Roussille.— Hervé Barthélémy et Thomas Fontaine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017Musée de la Résistance 1940-1945, Tombes des 28 patriotes fusillés à Saint-Didier-de-Formans.— Nombreux autres articles sur internet.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).