LOPEZ HERRANZ Amadeo dit : « Commandant SALVADOR ».

Par Jean Costumero

Né le 20 juin 1912 à Cillas province de Guadalajara (Espagne), mort en 2019 ; maçon ; communiste ; résistant FTP-MOI.

Fils du maire de la commune de Cillas, Amadeo Lopez Herranz s’enrôla dans une brigade de choc de l’Armée républicaine espagnole et participa notamment à la terrible bataille de Guadalajara.
Amadeo Lopez Herranz était surtout réputé pour ses « coups de mains », et sabotages derrière les lignes ennemies. Passé en France dans le courant de l’année 1939, car condamné à mort par le régime du caudillo Franco, il se fixa dans un premier temps à Cransac (Aveyron), près de Decazeville. À cette époque, il travaillait à la mine, se provoquant volontairement des blessures à répétitions, refusant de travailler pour les Allemands. Il se consacra aux premiers sabotages sur le bassin, avec son compère « el Sevilla ».
En 1942, il vivait en célibataire, situation venant surement de la guerre d’Espagne, car fiché en tant que communiste recherché et condamné à mort. Il était en pension chez la famille Gonzalo dont la fille Felicitas « Lylli » deviendra plus tard Madame Mingo.
Leur domicile était non loin du puits du Banel, au lieudit « le Moulinou », commune de Combes. Amadeo était un homme abrupt, mais très gentil sur lequel on pouvait toujours compter. (Témoignage oral de Lily Mingo).
Dès le début 1942, il consacra la majeure partie de son temps à organiser des sabotages sur le bassin, sous les ordres d’ Eduardo Castro son ami, ils sont alors une poignée, à faire naitre la Résistance espagnole dans le bassin decazevillois (AGE, Agrupacin de guerrilleros españoles.
Étant plus militaire que politique, il fut désigné plus tard par l’Agrupación, et, obtint le grade de commandant, après le départ en mai 1944 de Castro pour l’inter- régionale. Il sera en charge de la 9e brigade FTP-MOI.
C’est lui qui donna l’expansion à cette brigade, portant son effectif à 420 hommes au moment du départ pour le Val d’Aran, en établissant aussi les contacts avec l’organisation locale de la Résistance, notamment, le maquis d’Ols, et son commandant « Marc » , François Vittori, M. Fourment responsable du Front national, Gaston Lescure responsable des Mouvements unis de la Résistance (MUR), l’Armée secrète, ainsi qu’avec les FJUP dont le responsable était Souyris.
Sa première épouse étant retenue dans les geôles franquistes, elle y mit au monde une fille Conchita qui échappa à la politique d’adoption mise en place par le gouvernement franquiste, visant à faire adopter des enfants de républicains par des franquistes.
Sa seconde épouse Isabel Aguado, fille mère, avait une fille Anita, ils eurent ensuite ensemble deux garçons, Salvador et Denis, ainsi qu’une fille, Irène.
Après la guerre, il resta dans le Decazevillois, installé dans un appartement exigu sous le commissariat de la ville d’Aubin, en recherche d’emplois, mais, marqué à l’encre rouge, il ne trouva d’embauche nulle part, vivait de subsides, son épouse travaillant en tant que couturière (témoignage de Madame Rouvira).
Amadeo Lopez Herranz fut le 14 juillet 1946 décoré, par le Général Bergeron, de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour l’ensemble de son parcours à la tête de la 9e brigade.
Ils quittèrent Decazeville pour Saint-Ouen (Seine,Seine-Saint-Denis), où là, il réussit à être embauché en tant que manœuvre maçon dans une entreprise de BTP, dans laquelle il resta. Il fit également venir la famille Mingo qui de ce fait s’établit également à Saint-Ouen, car Pierre étant aussi rouge qu’Amadeo, il ne trouvait aucun travail sur le bassin decazevillois.
Au décès de sa seconde épouse, il revint à Decazeville, où il retrouva l’un de ses premiers amours, Asunción Ruiz, avec laquelle il vécut pratiquement jusqu’à sa mort.
Il décéda de maladie, auprès de ses enfants, dans le courant de l’année 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219269, notice LOPEZ HERRANZ Amadeo dit : « Commandant SALVADOR ». par Jean Costumero, version mise en ligne le 3 octobre 2019, dernière modification le 12 octobre 2020.

Par Jean Costumero

SOURCES : Entretiens avec Raymond Callisto Sanchez, lieutenant de Salvador, au P.C de Villefranche-de-Rouergue, dernier survivant, chez lui à son domicile d’Espéraza dans l’Aude .

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