DESCHAMPS

En 1912, Deschamps, facteur télégraphiste à Dieppe, était adhérent au groupe socialiste de Dieppe. Cette année là, il fut candidat sur la liste socialiste aux élections municipales, mais ne fut pas élu.

Le 23 mai 1912, quelque jours après les élections, il porta un télégramme à la caserne Duquesne à Dieppe. Après avoir donné le télégramme à un homme de garde, il eut la malencontreuse idée d’engager une discussion avec le sergent, de sortir La Guerre Sociale de sa sacoche, et de lire à voix haute un article de ce journal.

Informé de l’affaire, l’administration fit passer Deschamps en conseil de discipline, pour un acte assimilé de l’antimilitariste. Celui-ci se tint au ministère le 25 juillet 1912. Deschamps fut condamné à être muté loin de Dieppe, dans une petite ville sans garnison.

Le 4 août 1912, la section de Dieppe du parti socialiste unifié organisa un meeting qui réunit 80 personnes à la salle du Royal-Cinéma à Dieppe, pour protester contre les sanctions prononcées tant contre Deschamps, que contre Paul Briard, instituteur, déplacé à Neufchatel-en-Bray (Seine-Inférieure). Deschamps présida, assisté de Gaignon*, employé au dépôt des chemins de fer, et Chauvet*, instituteur-adjoint. Caumont* employé à la gare, puis Grémont*, représentant la fédération, prirent la parole et s’élevèrent contre ces sanctions s’apparentant à des délits d’opinion.