ANDRIS Achille [parfois ANDRIES Achille]

Par Gilles Pichavant

Ouvrier verrier ; syndicaliste CGT ; militant du Sillon.

Achille Andris était un ouvrier verrier à Aniche (Nord). Dans la revue A la voile d’avril 1908, l’organe du Sillon du Nord, on apprenait qu’il venait d’être élu membre du Conseil d’administration du syndicat des verriers d’Aniche (Nord) « où la qualité de sillonniste de notre ami n’[était] pas inconnue » (sic). C’était donc le jeune militant catholique, qui, en 1903, était président de la Jeune garde catholique d’Aniche.

En novembre 1906 se tint à Lille (Nord), le 2e congrès du Sillon du Nord. Le 23 décembre, dernier jour du congrès, eut lieu une réunion publique contradictoire dans la salle de l’hippodrome de Lille, où Achille Andris fut installé à la tribune avec Victor Diligent* le président de l’association régionale, aux côtés de Marc Sangnier, fondateur et principal animateur du mouvement du Sillon (1894-1910), orateur vedette. Parmi les contradicteurs, on notait Inghels, bibliothécaire du Parti socialiste, et Macquart*, de l’Association républicaine des étudiants libres penseurs de Lille. Au cours du banquet de 300 personnes qui suivit la réunion, Achille Andris porta un toast « au réveil de l’idée chrétienne chez les ouvriers par le Sillon ».

Militant du syndicat, il obtint l’utilisation des locaux du syndicat des verriers d’Aniche pour des réunions du Sillon. Ainsi le 5 mai 1907, une réunion publique et contradictoire de près de 500 personnes eut lieu dans la grande salle de l’hôtel du syndicat, et fut placée sous la présidence de Raoul Hancart, le président du syndicat et trésorier de la fédération du verre, socialiste. Au cours de la réunion Andris déclara : « Je suis catholique pratiquant, et tout le monde le sait ici ; je suis en même temps syndiqué et, non pas un suiveur, un de ceux qui savent toujours marcher de l’avant ; Venez donc dire à présent qu’on ne peut pas être bon catholique et bon démocrate, bon catholique et bon syndiqué ». De nouveau le 14 novembre 1908, à Aniche, Achille Andris, présida une réunion organisée sur le thème « au delà du socialisme », au cours de laquelle Charles Delzant, délégué de la CGT et secrétaire général de la fédération des verriers, intervint comme contradicteur.

En août 1910, Achille Andris participa avec Léon Castillon et Humez (vraisemblablement Olivier Humez) au titre de la section fédérale du Nord de la fédération française des travailleurs du verre, à un congrès international des syndicats verriers, convoqué à Paris par la fédération française des travailleurs du verre. En 1913, le syndicat d’Aniche se prononça contre la loi Lemire, qui interdisait le travail de nuit des enfants de moins de 18 ans. Comme la fédération défendait cette loi, il se désaffilia de la fédération du verre.

Le 11 janvier 1920, un Achille Andris, verrier à Aniche, et membre du CA des ouvriers verriers d’Aniche, fut élu membre du comité directeur de la fédération des Républicains-Démocrates du Nord, lors de sa réunion constitutive. S’agit-il de la même personne ? On peut le penser dans la mesure où l’on retrouvait Victor Diligent, avocat à Roubaix, comme président, et que la fédération des Républicains-Démocrates du Nord était la continuité du Sillon du Nord.

On trouve plusieurs Achille Andris dans l’État civil d’Aniche, tous de la même famille, mais nous ne pouvons pas dire lequel d’entre eux est celui qui nous concerne, ni même s’il s’agit de l’un d’eux. Le plus jeune, Achille Nicolas Andris, ouvrier verrier, était né le 6 décembre 1882 à Aniche, mais il mourut sur le front le 9 juin 1915. Il était fils d’un autre Achille Andris, né le 17 juin 1857 à Marchienne-au-Pont (Hainaut, Belgique), ouvrier verrier, à l’évidence trop âgé pour être président de la jeune garde catholique en 1903. Cet Achille avait aussi un oncle, lui aussi nommé Achille Andris, verrier à Aniche lui aussi, né le 7 février 1871 à Aniche (Nord), qui fut témoin au mariage de son neveu, le 27 juin 1908 à Aniche. Le nom de famille Andris étant relativement fréquent dans la région, peut-être existe-t-il d’autres Achille ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219387, notice ANDRIS Achille [parfois ANDRIES Achille] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 8 octobre 2019, dernière modification le 18 octobre 2019.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : La Voix des Verriers, 15 septembre 1910, 20 janvier 1913, 20 février 1913 (BNF). — Journal de Roubaix, 21 mars 1920La Démocratie, 8 janvier 1920. — La Croix de Roubaix Tourcoing, 12 juillet 1903. — A la voile, organe du Sillon du Nord-Pas-de-Calais, 20 janvier 1907, avril 1908, novembre 1908

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