DELAUNAY Gabriel, Ambroise, Aimé

Par Claude Pennetier

Né le 30 avril 1907 à Sainte-Christine (Vendée), mort le 5 août 1998 à Bordeaux (Gironde) ; professeur agrégé d’histoire ; militant socialiste du Cher, de la Vendée, des Landes et de Gironde ; résistant ; maire adjoint de Bordeaux (Gironde) devenu haut fonctionnaire.

Fils d’Edmond Delaunay, agriculteur et marchand de bestiaux en Vendée et de Marie née Gelli, cultivatrice, Gabriel Delaunay, adopté par la Nation en 1921, décrira sa jeunesse difficile dans le roman Le Petit chouan. Il fit ses études au collège de Fontenay-le-Comte (Vendée), aux Écoles normales de La Roche-sur-Yon et de Rennes puis aux Facultés des lettres de Poitiers et de Dijon. Agrégé d’histoire, Gabriel Delaunay enseigna jusqu’en 1937 à Bourges (Cher). Il se présenta comme candidat socialiste SFIO aux élections cantonales de 1934, à Maillezais dans le sud de la Vendée. Dirigeant de la section socialiste SFIO de Bourges et rédacteur en chef du journal Le Progrès social, il soutint les groupes Révolution constructive et Front commun. La fédération socialiste du Cher le délégua au congrès socialiste national de Royan (4-7 juin 1938) en compagnie de Blondeau,[Lucien Coffin-20262] et [Robert Lazurick-116594]. Membre du groupe des Jeunes de la CGT depuis 1930, il fit la grève du 30 novembre 1938.
Nommé à Bordeaux (Gironde)au lycée Montaigne en 1938 puis, après son arrestation, à Mont-de-Marsan (Landes) en 1942, Gabriel Delaunay participa à la Résistance et fut chef régional des MUR. Le Comité local de Libération de la Gironde le porta à sa présidence en 1944.Il fut opposé à la promotion de Maurice Papon comme préfet en raison de son acceptation de la politique du gouvernement de Vichy. Il fut désigné comme premier adjoint au maire de Bordeaux. Devenu haut fonctionnaire, il fut successivement : préfet du Loir-et-Cher (1945-1957), du Puy-de-Dôme (1946-1948), des Basses-Pyrénées (1948-1957), directeur général de la radiodiffusion-télévision française (1957-1958), préfet de Gironde, préfet de la région Aquitaine (1964-1972) puis conseiller d’État en service extraordinaire. Il entretint d’excellentes relations avec Jacques Chaban-Delmas. Auteur de plusieurs romans et d’essais, il présida de 1973 à 1975 le Centre national des lettres et assura la vice-présidence du Conseil supérieur des lettres. Depuis 1973, il présidait la Société des amis de François Mauriac. Gabriel Delaunay donna des chroniques à Sud-Ouest et Ouest-France. Il présida le comité de rédaction de La République des Pyrénées dont il était éditorialiste.
Marié le 5 septembre 1934 à Sainte-Christine (Vendée) avec Alice Sinturel, père de deux enfants ; son épouse, Alice Delaunay*, inspectrice générale de l’éducation nationale, siégea à l’Assemblée consultative provisoire en 1944. Elle mourut en 2003. Une de ses filles, Michèle Delaunay, cancérologue, née le 8 janvier 1947 à Clermont-Ferrand, s’installa à Bordeaux en 1958. Reçue au concours de l’internat en 1969. Elle avait pris sa carte du Parti socialiste en 2002 et fut élue conseillère générale en 2004. Elle battit Alain Juppé aux élections législatives de mai 2007 à Bordeaux.En mai 2012, elle devint ministre déléguée des personnes âgées et de l’autonomie dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
ŒUVRE : Le Petit chouan, roman (1985).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21964, notice DELAUNAY Gabriel, Ambroise, Aimé par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 12 avril 2013.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Who’s Who, 1979-1980. — Compte rendu du congrès de Royan. — Renseignements fournis par des militants socialistes de Bourges et par Georges Lefranc. — Libération, 26 juin 2007. — État civil de Sainte-Christine.

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