CRINIÈRE Gabriel, Henri

Par Daniel Grason

Né le 4 septembre 1905 à Vendôme (Loir-et-Cher), mort le 18 mai 1945 à Leitmeritz (Allemagne) ; tourneur sur métaux ; militant communiste ; résistant ; déporté.

L’un des scellés
L’un des scellés

Fils de Jean et de Hélèna née Labrousse, Gabriel Crinière épousa le 14 novembre 1931 en mairie du XXe arrondissement Carmen, Solange Schweig, un enfant prénommé Jean naquit en 1933. La famille vécue dès le 15 janvier 1935 au 8 rue Alexis-Lepère à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis).
Il adhéra en 1930 au Parti communiste, membre du 2ème Rayon de la région Paris-Est du Parti communiste, participait aux réunions de l’organisation et aux manifestations. Lecteur régulier de l’Humanité, il participait aux fêtes de l’Humanité à Garches où il s’occupait de l’organisation. Repéré par la police son courrier fut surveillé, la police releva qu’il se composait essentiellement « de journaux et brochures de tendance communiste. »
Il exerça pendant l’année 1934 sa profession de tourneur sur métaux chez Sautter et Harlé 20 avenue de Suffren à Paris (VIIe arr.), puis à l’entreprise Bonzini et Sopranzi 34 rue Désiré-Viénot à Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis).
Du bureau de recrutement de Blois, classe 1925, matricule 1502, il a été mobilisé du 13 septembre 1939 au mois d’août 1940 comme ouvrier à l’arsenal de Lorient (Morbihan). Démobilisé, il reprit oralement de l’activité. Il fut repéré à coller des papillons. Le matériel lui était remis par Victor Lamazère de Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 5 juin 1941 Gabriel Crinière, Victor Lamazère et Germaine Lalanne étaient appréhendés. Gabriel Crinière fut interpellé à son domicile, à la vue des policiers il lança quelques papillons par la fenêtre. Des papillons et des tracts se trouvaient dans ses vêtements de travail. Les policiers saisissaient : cinq brochures des « Principes du Léninisme », cinq papillons, un tract intitulé « La politique communiste ».
Interrogé, il assuma son activité politique. Un inspecteur rédigea un rapport sur son activité, il écrivit que son employeur le considérait « comme un ouvrier actif et sérieux, de bonne moralité. »
Incarcéré à la Santé ou à Fresnes, Gabriel Crinière comparut le 3 septembre 1941 devant la Section spéciale. Il fut condamné à sept ans de travaux forcés, et à vingt ans d’interdiction de séjour. Il a été transféré à la prison de Blois dans le Loir-et-Cher le 17 septembre 1943. Envoyé au camp de Compiègne, il était le 22 mars 1941 dans le convoi de 1218 hommes à destination de Mauthausen (Autriche), le transport arriva 72 heures plus tard.
Il fut affecté au kommando de travail de Passau en Bavière, les détenus travaillaient au montage d’armes. Il fut envoyé au camp de Flossenburg, puis au Kommando de travail de Zschachwitz situé au sud-est de Dresde. Il mourut avant son rapatriement le 18 mai 1945 au camp de Leitmeritz.
Gabriel Crinière a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF). Son nom figure sur la plaque commémorative posée 10 rue Victor-Hugo à Montreuil-sous-Bois en l’honneur « des communistes tombés pour une France libre, forte et heureuse. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219699, notice CRINIÈRE Gabriel, Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 octobre 2019, dernière modification le 21 octobre 2019.

Par Daniel Grason

L'un des scellés
L’un des scellés

SOURCES : AN Z/4/2 dossier 25. – Arch. PPo. PCF carton 11 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux. – Transmis par Gilles Morin : Arch. PPo. 1 W 909. – Bureau Résistance GR 16 P 150872. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Roger Poitevin, Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, AFMD du Maine-et-Loire, 2009. – Site internet GenWeb.

Photograph/ie : Daniel Grason AN Z/4/2 dossier 25

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