Né le 7 (ou le 16) juillet 1807 à Guérard (Seine-et-Marne) ; ouvrier cordonnier à Paris ; républicain communiste ; participant à la révolution de 1848 ; communard.
Il fut membre de la Société des Saisons, puis des Travailleurs égalitaires. En 1847, il était l’un des dirigeants de la société secrète des communistes matérialistes.
Défendu par Émile Ollivier, alors avocat républicain, il fut condamné à six ans de détention. L’accusation impressionna le jury en insistant sur le fait que, sur l’air séditieux de la Marseillaise, les communistes matérialistes chantaient des paroles plus abominables encore que celles de Rouget de l’Isle :
« Pour que l’homme n’ait plus de maître,
Et reste enfin sûr de ses droits,
Des boyaux du dernier des prêtres
Étranglons le dernier des rois... »
Membre de la Société Républicaine Centrale de Blanqui, il fut délégué par le Club des Clubs à Coulommiers (Seine-et-Marne) pour y faire de la propagande électorale en avril 1848. Dans la deuxième quinzaine de juin, il fut membre du Club du Peuple, lequel appela quasiment les ouvriers à l’insurrection. C’est vraisemblablement lui qui donna, toujours en juin 1848, des articles dans l’Accusateur public d’Alphonse Esquiros (voir ce nom).
Vingt-quatre ans après sa première condamnation, Javelot, qui résidait à Vincennes et qui jouissait d’une « situation aisée », était toujours militant. En 1871, il demeurait à Paris, 19, rue du Liban (XXe arr.) et était fabricant de porte-monnaie.
Il participa à la Commune de Paris et fut arrêté sur dénonciation. Incarcéré à Rochefort, il fut libéré après un non-lieu en date du 5 octobre. Il prit alors la fuite et c’est par contumace qu’il fut condamné, le 5 août 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée, puis, en jugement contradictoire, le 25 novembre 1873, par le 4e conseil de guerre, à cinq ans de détention ; le 7 novembre 1873, le 18e conseil de guerre avait prononcé contre lui une peine d’un an de prison pour « excitation à la haine des citoyens les uns contre les autres et injures à des agents de l’autorité ». Détenu à Thouars, il refusa de formuler un recours en grâce.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/825, n° 8723. — Arch. PPo., A a/426 et /427 ; listes de contumaces. — Gazette des Tribunaux, juillet à octobre 1847. — L. de La Hodde, Histoire des sociétés secrètes et du Parti républicain de 1830 à 1848, Paris, Julien, Lanier et Cie, 1850. — A. Lucas, Les Clubs et les clubistes, Paris, Dentu, 1851. — Ph. Matthey, Les membres des société secrètes républicaines parisiennes sous la monarchie de Juillet, mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe Vigier, Paris X, 1986. — Les Révolutions du XIXe siècle. 1848 (catalogue), Paris, EDHIS, s. d. — Louis Bretonnière, Roger Pérennès, L’Internement des prévenus de la Commune à Rochefort, Nantes, 1995. — Notes de M. Cordillot et R. Skoutelsky.