GAILLARD Maurice, Auguste

Par Frédéric Stévenot

Né le 27 janvier 1896 à Neufchâteau (Vosges), mort en déportation le 5 mars 1945 à Hambourg-Neuengamme (All.) ; commerçant ; marié ; résistant OCM, déporté.

Fils de Charles Gaillard, garçon brasseur âgé de vingt-six ans, et de son épouse Marie Octavie Martin, sans profession, âgée de vingt-cinq ans, Maurice Gaillard se maria à Reims (Marne) le 10 avril 1920, avec Germaine Henriette Marié.

Au moment de son recensement militaire, Georges Gaillard était employé de commerce à Reims, où demeurait son père veuf au 115 rue Ernest-Renan. Le 10 janvier 1915, il s’engagea volontairement pour la durée de la guerre à la mairie de Châlons-sur-Marne (Marne), au 40e régiment d’artillerie, où il parvint le 12. Il intégra la 68e batterie le 20 avril suivant. Le 10 septembre, il fut dirigé vers le parc d’artillerie du 32e corps d’armée.
Maurice Gaillard fut évacué vers l’hôpital de de Vendeuil (Aube) le 13 juin 1916, d’où il sortit le 28. Il avait subi un accident de cheval, le 8 septembre 1916, qui lui causa une déchirure à la main ; il avait une faiblesse générale.
Il passa alors au 235e régiment d’artillerie le 1er avril 1917, puis au 25e régiment d’artillerie de campagne le 1er juillet 1919
Il fut envoyé en congé de démobilisation le 8 septembre 1919, déclarant se retirer à Reims au 62, rue du Mont-d’Arène. Il partit cependant en renfort le 13 septembre suivant.
Par sa conduite pendant la guerre, Maurice Gaillard fit l’objet d’une citation à l’ordre du 225e régiment d’artillerie (n° 495), le 13 juin 1918 : « A constamment réparé les lignes téléphoniques au cours des combats des 27 et 28 mai 1918, malgré de violents bombardements à obus toxiques, assurant la permanence de la liaison ». Il obtint une nouvelle citation le 19 septembre 1918, toujours à l’ordre de son régiment (n° 522) : « Téléphoniste courageux et dévoué, a au cours des combats livrés du 18 au 31 août 1918 et particulièrement dans la journée du 19, assuré une liaison parfaite entre la batterie et les observatoires, réparant les lignes sous le feu très violent de l’ennemi. Déjà cité à l’ordre du régiment ». On attribua à Maurice Gaillard la croix du combattant volontaire le 25 août 1937, puis la médaille militaire par arrêté du 5 septembre 1939 (JO du 7 mars 1940).

Père d’un enfant, il fut versé dans la classe de mobilisation 1913 le 11 septembre 1923. Le 13 juin 1919, il était passé dans la subdivision de Saint-Quentin en raison d’un changement de domicile. Cependant, il déclara résider à Reims le 12 juin 1920, au 21 rue de Beine. Le 22 septembre 1926, il s’établit chez M. Carteret à Laon, au 10 place de l’Hôtel-de-Ville. Le 6 mars 1928, il se fixa à Hirson, au n° 8 rue de Charleville.

Rappelé à l’activité le 24 septembre 1938, il fut affecté au centre mobilisateur d’infanterie n° 21 ; il fut renvoyé dans ses foyers le 3 octobre suivant. Convoqué le 11 avril 1939 dans la même unité, il revint chez lui le 17.
Maurice Gaillard fut à nouveau rappelé à l’activité le 24 août 1939, affecté à la 24e compagnie de passage. Il passa à la 14e compagnie du 25e régiment régional à Hirson le 23 septembre 1939. Le 1er mai 1940, il fut promu caporal, puis renvoyé dans ses foyers le 11 mai et rayé des contrôles. Démobilisé le 2 août 1940, il fut dégagé de ses obligations militaires le 15 avril 1943.

Maurice Gaillard appartint au groupe OCM d’Hirson à compter du 1er février 1944. Il fut l’une des dix-neuf personnes arrêtées à Hirson dans la nuit du 4 au 5 juin 1944. Le groupe était composé de :

  1. Bellanger ;
  2. Jean Burlot ;
  3. René Burlot ;
  4. Alexandre Carlier ;
  5. Jean Clouet ;
  6. Charles Clément père ;
  7. Charles Clément fils ;
  8. Georges Cobast ;
  9. André Colpin ;
  10. André Foulon ;
  11. Maurice Gaillard ;
  12. Gérard Harboux ;
  13. Maurice Haussy ;
  14. Jean Mercier ;
  15. Paul Millot ;
  16. Esther Poteau ;
  17. Henri Poulat
  18. Pascal Troude ;
  19. Paul Verdelet.

Emprisonnés à la Feldgendarmerie, rue de Guise, ils furent transférés à la prison de Saint-Quentin le 5 juin, puis au camp de Royalieu (Oise) le 15 juillet.

Maurice Gaillard (matr. 40051) fit partie du convoi (liste I.250) qui emmena 1 651 hommes vers le camp de Neuengamme, le 28 juillet 1944, dont une bonne partie des résistants arrêtés à Hirson le 4 juin 1944. Le trajet fut stoppé à de nombreuses reprises suite aux bombardements et aux tentatives d’évasion. Quatre détenus sont fusillés à Soissons et Reims pour ce motif.

Les otages du convoi furent envoyés à Therensienstadt avec les déportés arrivés le 18 juillet 1944. Les autres détenus furent transférés vers d’autres Kommandos de travail. Quatre cent cinquante partirent à Watenstedt, quatre cent à Osterort, cent dix à Bremen-Farge et cent vingt à Kaltenkirchen. On ignore encore où fut affecté Maurice Gaillard. Quoi qu’il en soit, un document des archives Arolsen établit qu’il mourut des suites d’une myocardie à Neuengamme, le 5 mars 1945, à 1 h ; il était catholique.

Maurice Gaillard fut homologué déporté et interné de la résistance (DIR) et forces françaises de l’intérieur (GR 16 P 238930). Il fut reconnu « mort pour la France » : le registre matricule le mentionne, mais cela n’a pas été retrouvé sur le site Mémoire des hommes. Il obtint la médaille de la Résistance par décret du 15 juin 1946 (JO
11 juillet 1946).
Par arrêté du secrétaire d’État aux anciens combattants et victimes de guerre en date du 6 février 1992, il fut décidé d’apposer la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès le concernant (JO du 27 mars 1992, p. 4272).

Le nom de Maurice Gaillard figure sur le monument aux morts d’Hirson et de Neufchâteau, ainsi que sur les plaques commémoratives de la mairie de cette dernière commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219714, notice GAILLARD Maurice, Auguste par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 18 février 2020, dernière modification le 19 février 2020.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES. SHD Vincennes. Arch. dép. Vosges, reg. état civil de Neufchâteau, 4E326/30-84231. Arch. dép. Marne, 1 R 1427, n° 1407. — Sites Internet : blog de J.J. Thomas ; Fonds pour la mémoire de la déportation ; archives Arolsen ; Morts dans les camps ; Mémorial GenWeb.

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