Par Frédéric Stévenot
Né le 30 septembre 1918 à Hirson (Aisne), mort en déportation le 2 ou le 6 avril 1945 à Watenstedt (All.) ; résistant, déporté.
Entré dans la Résistance, il fut l’une des dix-neuf personnes arrêtées à Hirson dans la nuit du 4 au 5 juin 1944. Le groupe était composé de :
Emprisonnés à la Feldgendarmerie, rue de Guise, ils furent transférés à la prison de Saint-Quentin le 5 juin, puis au camp de Royalieu (Oise) le 15 juillet.
Jean Clouet (matr. 40055) fut du convoi (liste I.250) qui emmena 1 651 hommes vers le camp de Neuengamme, le 28 juillet 1944, dont une bonne partie des résistants arrêtés à Hirson le 4 juin 1944. Le trajet fut stoppé à de nombreuses reprises, en raison des bombardements et des tentatives d’évasion. Quatre détenus furent fusillés à Soissons et Reims pour ce motif.
Les otages du train furent envoyés à Therensienstadt avec les déportés arrivés le 18 juillet 1944. Les autres détenus furent transférés vers d’autres Kommandos de travail. Quatre cent cinquante partirent à Watenstedt-Salzgitter (dont Jean Clouet), quatre cent à Osterort (dont René Burlot), cent dix à Bremen-Farge et cent vingt à Kaltenkirchen.
Le Kommando de Watenstedt était situé près de Helmstedt entre Braunschweig et Magdeburg. Les 2 500 détenus de ces deux Kommandos, un d’hommes (Watenstedt-Leinde) et un de femmes (Watenstedt), ouverts en 1944, travaillèrent pour les aciéries Stahlwerke-Braunschweig à la fabrication de munitions.
Beaucoup de ces déportés moururent pendant l’évacuation de la structure de Neuengamme et même après la libération des camps. Soixante prisonniers furent ainsi tués dans la baie de Lübeck par les Alliés qui les avaient pris pour des Allemands.
Selon un document Jean Clouet mourut à Watenstedt le 6 avril 1945 à 15 h 30. Les motifs indiqués sont un arrêt cardiaque et une catarrhe gastro-intestinale.
Jean Clouet fut reconnu « Mort pour la France » (cote AC 21 P 46457) à titre militaire (FFI) et homologué comme déporté résistant (GR 16 P 134352). La médaille de la Résistance lui fut décernée par décret du 15 juin 1946 (JO du 11 juillet 1946). L’arrêté du 19 octobre 1987 (JO n° 292 du 17/12/1987 p. 14702) autorise l’utilisation de la mention « Mort en déportation » sur les actes le concernant.
Son corps repose dans la nécropole nationale du camp du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin), carré H rang 3 tombe 59. On peut lire son nom sur le monument aux morts d’Hirson.
Par Frédéric Stévenot
SOURCES. SHD Caen et Vincennes. — Sites Internet : Fonds pour la mémoire de la déportation ; Mémorial GenWeb ; Archives Arolsen.