GERNET Raoul, Auguste, Ernest, alias Ronan Martin

Raoul Gernet était le fils de Auguste, Barthélémy Gernet et de Marguerite, Jeanne Charbonneau (décédés avant Raoul) : « veuve, coiffeuse domiciliée à Montoir-sur-Loir (Loir-et-Cher) » est barré sur l’acte de décès de son fils Raoul. Il fit ses études au lycée Victor-Hugo de Château-Gontier puis exerça la profession de voyageur de commerce. De 1941 à 1944, il travaillait en tant que contrôleur textile au Secours National.
Il était marié à Gisèle Renée Dorise, et père d’un enfant , Marie Françoise Thérèse née le 7 mars 1940. Le couple habitait 24ter rue de l’Alma [corrigé rue Roger Salengro] à Tours (Indre-et-Loire).

Raoul Gernet fut mobilisé du 2 septembre 1939 au 25 juillet 1940 comme soldat de 1ère classe, Service Musique.
Résistant du Réseau Marco Polo sous le pseudonyme de Ronan Martin, indicatif R YJ 300, il participait aux fonctions d’agent de renseignement et assurait l’hébergement de membres du Réseau. Il devint chef du groupe « Baobab » pour Tours et Le Mans le 1er juin 1944, avec le grade de sous-lieutenant.
Il fut arrêté le 24 juillet 1944, puis incarcéré à la prison, rue Henri-Martin de Tours.
Le 9 août 1944, à l’approche des troupes américaines du général Patton et à la veille du départ des troupes allemandes d’occupation, Raoul Gernet et 25 autres prisonniers furent extraits de la prison et conduits au camp d’aviation de Parçay-Meslay. Après leur exécution par balles, les 26 corps furent sommairement enfouis dans des trous de bombes.
Fin août, du 26 au 29, leurs corps furent découverts sans papiers d’identité puis inhumés au cimetière de Saint-Symphorien après des obsèques officielles.

L’ avis officiel de décès, le 25 avril 1945, fut adressé à Madame Gernet, 24ter rue de l’Alma, Tours, adresse de son beau-père Jules Dorise, voyageur de commerce.L’acte de décès avait été établi le 10 novembre 1944 sur la déclaration de Jules Dorise.

Raoul Gernet a été reconnu Mort pour la France par décision en date du 25 avril 1945.
Reconnaissance de ses fonctions exercées : appartient à la DGER en qualité de CM3, grade d’assimilation correspondant : sous-lieutenant (attestation du capitaine Liger, en date du 25 janvier 1946)

Reconnu FFI Forces Françaises de l’Intérieur, son attestation d’appartenance aux FFC datée du 5 juin 1950 indique le Réseau Marco Polo : services accomplis comme agent P2 comptent du 1er avril 1944 au 9 août 1944 en qualité de CM3, grade correspondant homologué par la Commission Nationale d’homologation : sous-lieutenant. Son Certificat de validation des services, campagnes et blessures des DIR daté du 22 novembre 1951 atteste de son titre d’ Interné Résistant du 24 juillet 1944 à son décès le 9 août 1944.
Il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile d’argent, et citation à l’ordre de la division

Son nom est inscrit sur le monument érigé « À la mémoire des 26 victimes de la barbarie allemande fusillés au camp d’aviation de Saint-Symphorien - le 9 août 1944 » dans le cimetière Saint-Symphorien-Tours (partie nord) et sur le monument « Aux martyrs de la résistance d’Indre-et-Loire », érigé à l’entrée de la base aérienne 705. Il figure également sur la plaque commémorative du lycée Victor-Hugo de Château-Gontier.

Saint-Symphorien – Tours (Indre-et-Loire) 9 août 1944