Par Dominique Tantin
Né à une date non renseignée à Balti [Bel’tsy en russe, orthographié aussi Beltzi] (Bessarabie, alors province de l’Empire russe, puis Roumanie, auj. Moldavie), exécuté sommairement le 26 août 1944 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine, Seine-Saint-Denis) ; étudiant ; résistant FTP-MOI.
Nous manquons de sources sur les origines de Georges Gruman. Né dans une famille juive de Bessarabie, il émigra en France avant la guerre pour y poursuivre ses études. Lorsque le conflit éclata, il préparait le concours de l’École polytechnique.
En 1942, il rejoignit les rangs de la FTP-MOI et il fut affecté au 1er détachement roumano-hongrois des FTP. En 1943, il participa à des combats contre les Allemands aux côtés de Joseph Clisci, tué le 2 juillet à Clichy.
En 1944, Il fit équipe avec Moïse (dit Mounia) Maurice Brover-Rabinovici, originaire de la même ville de Bessarabie et commandant des groupes du secteur Nord de la région parisienne.
Le 20 août 1944, en début d’après-midi, ils furent convoqués comme tous les responsables de la région parisienne dans un appartement sur le quai des Grands-Augustins à Paris juste en face de la police judiciaire. Il fallait désormais concentrer les forces vers la capitale en pleine insurrection. Le surlendemain, Brover-Rabinovici et Gruman réquisitionnèrent deux vélos et partirent vers la banlieue Nord.
Sans nouvelles depuis plusieurs jours, le frère de Brover-Rabinovici partit à leur recherche. À la mairie de Pierrefitte, on lui remit le portefeuille de Maurice avec la photo de sa femme à l’intérieur.
Dans la nuit du 26 ou du 27 août 1944, à la sortie de Pierrefitte-sur Seine vers Sarcelles, les deux hommes furent arrêtés par une patrouille de gendarmes allemands qui les fouillèrent et découvrirent leurs brassards FFI. Ils furent exécutés sur place. Le maire de Pierrefitte les fit enterrer. Alors que le décès de Gruman est situé officiellement sur le territoire de la commune de Pierrefitte, celui de Brover-Rabinovici est localisé à Sarcelles sur mémoire des Hommes, ce qui semble erroné (sous réserve de la consultation des actes de décès).
Georges Gruman fut homologué au grade de lieutenant. Son corps fut transféré dans le carré militaire du cimetière d’Ivry-sur-Seine (division 39). Son nom est inscrit au cimetière de Bagneux sur la stèle commémorative de l’association française des Bessarabiens.
Georges Gruman apparaît dans le roman partiellement biographique que Didier Daeninckx a consacré à Missak Manouchian, où il indique que le premier a été tué en allant vers Creil avec l’un de ses camarades (donc Mounia Broyer-Rabinovici).
Par Dominique Tantin
SOURCES : En souvenir de Maurice, né Moïse, de Bessarabie. Anna Brover-Rabinovici, Judith PERRIGNON, 11 août 1999, quotidien Libération en ligne. — David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance, Paris, Éd. Renouveau, 1984, p. 218. Didier Daeninckx, Missak, Perrin, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémorial de la Shoah. — Yad Vashem. — Ce résistant n’a pas de fiche sur Mémoire des Hommes. — Dossiers à demander au SHD à Caen et Vincennes. — Notes Frédéric Stévenot.