SAMOUR Victor, Roger [pseudonyme dans la résistance : Roger ou lieutenant Robert]

Par Eric Panthou, Annie Pennetier

Né le 11 juillet 1914 à Paris (XIIIe arr.), exécuté sommairement par la Milice le 8 août 1944 à Saint-Gervazy (Puy-de-Dôme) ; sertisseur ; résistant au sein des FFI, des Mouvements Unis de la Résistance et de l’Armée Secrète.

Portrait de Roger Samour sur la stèle en son honneur à Saint-Gervazy

Victor Samour -régulièrement prénommé Roger- est le fils d’Eugène, bijoutier, et de Jeanne, née Tixidre. Son père fut tué pendant la guerre 1914-1918. Roger Samour travaillait dans le même domaine en tant que sertisseur en pierres fines après avoir fait des études secondaires. Son dossier de résistant indique Victor Roger pseudonyme Roger. Il était célibataire ; l’adresse de sa mère, veuve et à sa charge, était à Segonzat, terre familiale, commune de Saint-Gervazy (Puy-de-Dôme) puis chez Madame Choussy, sœur de Roger, à Sainte-Florine dans la Haute-Loire.

On ignore dans quelle circonstance il arriva en Auvergne.
Selon son dossier de résistant, il rejoignit l’Armée secrète le 1er décembre 1942. Il a organisé dès l’appel de la classe 1942 le placement des jeunes réfractaires dans le secteur de Saint-Gervazy.
A partir de février 1943, nommé par "Poix", il devint responsable des réfractaires, ravitaillement-liaison-camouflage d’armes et entrainement au maniement des armes. Il avait 100 hommes sous ses ordres.
En octobre 1943, il intégra les Mouvements Unis de la Résistance (MUR) et fut nommé chef cantonal dans le secteur de Saint-Gervazy, dirigeant un réseau sous le nom de lieutenant Robert, sous le commandant de Soulier. Ce réseau agissait dans le Lembron au sud du Puy-de-Dôme, où il commandait une section du maquis de Saint-Germain Lembron. Il avait 120 hommes sous ses ordres, qui partir bientôt combattre vers le Cantal.
A partir de mai 1944, le Colonel Gaspard, nom de guerre d’Émile Coulaudon le nomma lieutenant, chef du service de renseignement de la région Saint-Germain-Lembron-Ardes : « récupération des armes et des hommes revenus du Cantal, renseignements sur les mouvements de troupes allemands et les traîtres. » Ce service fut extrêmement actif.

Roger Samour a été exécuté sommairement par mitraillette, au lieu-dit de Ségonzat, commune de Saint-Gervazy le 8 août 1944, par un détachement de miliciens et de membres de la Gestapo venus le rechercher en raison de son activité de résistant. « Son corps a été ensuite accroché à la voiture de la Milice et traîné sur la route pendant environ 200m. » La ville d’Issoire hébergeait depuis courant le 10 juillet un groupe de miliciens du Var conduits par leur chef, Henri Puech. Ils commirent plusieurs exactions durant leur séjour à la caserne avant de partir en direction de Clermont-Ferrand le 19 août 1944.
Le 5 septembre 1944, un hommage lui fut rendu au centre de Scourdois, hameau de Saint-Gervazy, où il avait un bureau, devant un détachement des FFI, la section Samour, les sapeurs-pompiers, les anciens combattants, les enfants des écoles et la population de Saint-Gevarzy, évoquant tous les services rendus de façon désintéressée par cette âme chrétienne.

Il a été reconnu “Mort pour la France” et homologué lieutenant FFI au titre de l’AS-MUR, par décret du 23 octobre 1947, JO du 12 novembre 1947. Citations à titre posthume. Sa période homologuée comme FFI va du 1er janvier au 8 août 1944 au sein de l’état-major zone 1 des MUR.

Une plaque en son honneur a été érigée par ses camarades sur le lieu d’exécution.

En 1956, sa mère était domiciliée 38 avenue Jean Stabbaerts à Bruxelles (Belgique).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219834, notice SAMOUR Victor, Roger [pseudonyme dans la résistance : Roger ou lieutenant Robert] par Eric Panthou, Annie Pennetier, version mise en ligne le 24 octobre 2019, dernière modification le 24 février 2022.

Par Eric Panthou, Annie Pennetier

Portrait de Roger Samour sur la stèle en son honneur à Saint-Gervazy
Cliché de Franck Bonati

SOURCES : Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 55 W 115. Cour de Justice de Marseille. Jean-Paul Dibon, rapport du commissaire Jean Roussel, d’Issoire, 19 mars 1946 (meurtres Grimaldi, Cioni, Moulet, Samour). — Arch. dép. du Var, 12 W 26, Cour de justice de Draguignan. Rapport du secrétaire de police Marchand, d’Issoire, circa 1945 (notes prises par Jean-Marie Guillon). — SHD Vincennes, GR 16 P 533662, dossier résistant de Victor Samour .— AVCC Caen, AC 21 P 149673, dossier Victor Samour (non consulté) .— Notice ORTIGER André.— Mémorialgenweb .— Généanet .— État civil Saint-Gervazy.— Note Frank Bonati.

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