DELBOS Justin

Par René Gaudy, Claude Pennetier

Né le 11 avril 1888 à Nadaillac (Dordogne), mort le 11 juin 1951 à Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime) ; ouvrier forgeron à la centrale électrique de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; syndicaliste CGTU ; militant communiste ; conseiller municipal de Vitry (1925-1940) ; résistant ; déporté.

Fiche d’enregistrement à Buchenwald

Issu d’une famille de cultivateurs, Justin Delbos se maria le 30 mars 1912 à Charenton-le-Pont, avec Mélanie Chaylat, domestique originaire du Lot. Marécha-ferrant, il habitait alors à Charenton et son épouse à Ivry-sur-Seine.

Justin Delbos fut ouvrier forgeron à la centrale électrique de Vitry-Nord, 131 quai du Port-à-l’Anglais à Vitry-sur-Seine (Seine), jusqu’à sa fermeture en 1929-1931, puis à la nouvelle centrale Arrighi à Vitry, appartenant toutes les deux à la CPDE. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, marié, père d’une fille, Justin Delbos fut l’un des fondateurs de la Fédération CGTU de l’Éclairage et membre de son premier comité fédéral en juin 1922. Élu à la commission exécutive au congrès de septembre 1927, non réélu au congrès d’octobre 1928, il fut l’un des dirigeants du syndicat CGTU des Producteurs et distributeurs d’électricité de la région parisienne durant cette période. Il fut révoqué de la centrale pour son action syndicale vers 1935. Le dirigeant communiste Léon Mauvais le présentait dans une interview comme le militant qui le fit adhérer au Parti communiste en octobre 1925.

Justin Delbos entra au conseil municipal de Vitry le 10 mai 1925 sur la liste dirigée par Pierre Pétrié, 15 sur 17 (1re section de Vitry). Il fut réélu le 12 mai 1929 (6e sur 30) et le 5 mai 1935 (10e sur 32), mais le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 29 février 1940 pour appartenance au Parti communiste. Il était directeur de la colonie de Cailleux.

D’après le témoignage d’André Camion, militant de la CGTU dans la même usine d’électricité à Vitry, Justin Delbos serait parti en 1939-1940 dans une colonie de vacances de Vitry (dans les Deux-Sèvres), puis serait revenu dans la région parisienne où il rejoignit le Parti communiste clandestin. Dénoncé comme « confectionneur de tracts », il fut perquisitionné et arrêté à son domicile vitryot le 11 août 1942. La police trouva à son domicile des livres, brochures et tracts communistes. Il fut déporté à bord du convoi I. 13I parti le 2 septembre 1943 de Compiègne à destination de de Buchenwald. Au camp il reçut le matricule 20114. Sa fiche d’enregistrement mentionne qu’il était domicilié à Vitry au 6 rue d’Algésiras.
Il fut libéré le 11 avril 1945 et figure sur la liste dressée par P. Durand des « membres homologués de la brigade française d’action libératrice » du camp de Buchenwald (cf. Les Français à Buchenwald et à Dora, Éditions sociales, 1977, p. 306).

Revenu des camps, il ne reprit cependant pas place dans la municipalité, peut-être en raison de sa santé très altérée.

Justin Delbos mourut accidentellement des suites d’une blessure à la tête, le 11 juin 1951 à Didonne (Charente-Maritime). Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France ». Selon Le Travailleur, c’est « des suites des mauvais traitements subits dans les camps » qu’il décédait en 1950, alors qu’il était gardien économe de la colonie de Saint-Georges-de-Didonne.

Un foyer vitryot de personnes âgées prit son nom le 27 décembre 1952.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21989, notice DELBOS Justin par René Gaudy, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par René Gaudy, Claude Pennetier

Fiche d’enregistrement à Buchenwald

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; Versement 1045L/76/1 et listes électorales. — Le Travailleur (canton d’Ivry), avril 1935 ; 13 décembre 1952. — Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, n° 7, 2e trimestre 1974. — Livre-mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Archives Arolsen. — Renseignements fournis par Jacques Girault. — Arch. Fédération CGT Énergie. — Témoignage d’André Camion. — État civil. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable