CLAVÉ Marcel

Par Audrey Galicy

Né le 8 juin 1919 à Grenade-sur-l’Adour (Landes), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au Pont Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; policier ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Marcel Clavé
Marcel Clavé
Crédit : exposition permanente "Portet village de la Résistance" à Portet (64)

Fils de Élie Clavé, maçon, et de Marie Louise Dufau, couturière, Marcel Clavé fit un apprentissage en imprimerie avant de s’engager dans la police. Il épousa le 22 mars 1943 à Grenade-sur-l’Adour, Marie Madeleine Robert de la Latour. Le couple eut un fils prénommé Jacques. Il s’engagea dans la Résistance en 1942 et intégra le Corps Franc Pommiès.
Il était chef de section de la compagnie Maulvaux, Groupement Ouest du Corps Franc Pommiès dont le chef était Jean de Milleret. En juin 1944, la compagnie stationnait dans les bois à proximité de Saint-Justin (Landes). Le 25 juin, l’ordre fut donné de faire mouvement vers Portet (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques). Elle rejoignit alors l’Etat-Major de la brigade Carnot, la section de commandement, la section de sabotage de Robert Vaxelaire, la section autonome d’Emile Dupuy chargée de la protection du P.C, la section transport. Les effectifs, environ 180 hommes, étaient très importants.
Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il fut fortement conseillé à Jean de Milleret de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Hélas trop tard. Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les Allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois ou les granges. D’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, 5 habitants du village furent abattus.
Capturé avec 38 de ses compagnons, Marcel Clavé fut transporté, enfermé et torturé dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmené au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, le sergent-chef Marcel Clavé, 25 ans, fut exécuté à la mitraillette et son corps jeté dans une fosse. Décoré de la croix de guerre et de la médaille d’honneur de la police nationale, il reçut la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, le Monument commémoratif de Portet qui compte 62 victimes, sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative des résistants de Mont-de- Marsan (Landes). Son nom est également inscrit sur la plaque à la mémoire des policiers du commissariat de Mont de Marsan (Landes) « Morts pour la France de 1939 à 1945 ». Cette plaque est placée dans la cour du commissariat de police de Mont-de-Marsan. Une rue et une impasse portent son nom à Mont de Marsan. Enfin, on retrouve son nom sur la plaque commémorative de l’Hôtel de Police de Bordeaux (Gironde).


Voir Monographie du Pont Long (Pau)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article219948, notice CLAVÉ Marcel par Audrey Galicy, version mise en ligne le 28 octobre 2019, dernière modification le 20 février 2020.

Par Audrey Galicy

Marcel Clavé
Marcel Clavé
Crédit : exposition permanente "Portet village de la Résistance" à Portet (64)

SOURCES : MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007. — Journal citoyen de Grenade-sur-l’Adour, Exposition permanente « Portet, village de la Résistance » à Portet (Pyrénées-Atlantiques).

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