DELCAMBRE André, Auguste

Par Louis Bonnel

Né le 2 mars 1909 à Armentières (Nord), mort le 7 juillet 1997 à Courbevoie (Haut-de-Seine) ; technicien puis ingénieur ; syndicaliste CGT puis FO ; conseiller municipal radical de Courbevoie (1953-1971).

Son père, Auguste Delcambre, typographe, était un syndicaliste actif d’Armentières (il aurait été trésorier des unions locale et départementale CGT avant 1914). Privé de travail en raison de son militantisme, il s’installera à Paris comme imprimeur, quartier du Château d’eau. Un de ses fils prendra la relève et dirigera une imprimerie importante à Pantin.
André Delcambre milita aux Jeunesses syndicalistes dès ses études à l’École nationale professionnelle d’Armentières, d’où il sortit en 1927 avec son diplôme de technicien supérieur. Embauché chez Renault, il fut licencié pour avoir contesté la fixation du prix payé aux ouvriers pour les pièces. Il se fit représentant jusqu’à son service militaire qu’il effectua à Metz dans l’aviation. En 1931, inscrit au syndicat des Métaux CGT et à l’Institut supérieur ouvrier, il travailla comme ingénieur en organisation industrielle chez Renault, puis au montage d’une chaîne de fabrication aux Avions Marcel Bloch et enfin chez Rateau à La Courneuve. C’est là qu’il joua un rôle décisif dans le mouvement de grève de juin 1936. Animant une poignée de militants (une vingtaine de syndiqués dans une usine de 1 100 salariés selon son témoignage), il rédigea à partir du 20 mai le cahier de revendications servant de base aux négociations avec la direction et prépara avec quatre camarades l’action dans l’ensemble des ateliers. Le débrayage du 2 juin donna à Rateau un rôle pilote dans le développement du mouvement en banlieue nord. Ses rapports difficiles avec les militants communistes provoquèrent son départ de Rateau (« viré de la taule par le PC » dira-t-il) en octobre 1936.
Devenu ingénieur commercial, Delcambre participa à la création de la Fédération des techniciens et, en 1938, à celle d’un syndicat des VRP de l’Ile-de-France. Il fut un temps membre du PSOP (Parti socialiste ouvrier et paysan) créé par Marceau Pivert. Il habitait alors à Paris, boulevard Magenta et s’était marié le 3 juin 1933 à Joinville-le-Pont (Seine). Il eut trois garçons.
Installé à Courbevoie, réfractaire au STO, il se réfugia en Lozère. Il fut, à partir de 1948, secrétaire général adjoint puis trésorier national de la Fédération FO (Force ouvrière) des VRP et le resta jusqu’en 1985.
De 1953 à 1971, il siégea au conseil municipal de Courbevoie comme « radical », élu sur les listes de Roche, Grisoni puis Deprez (action locale et intérêt municipal). Son activité syndicale et municipale lui valut la Légion d’honneur au début des années 1990.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21995, notice DELCAMBRE André, Auguste par Louis Bonnel, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Louis Bonnel

ŒUVRE : Collaboration au Combat marxiste de Lucien Laurat, à Spartacus, à La Cause ouvrière. Il obtint le prix « Syndicats » pour son récit de la grève de 1936. Il a laissé des manuscrits sur son activité militante.

SOURCES : Arch. Com. Courbevoie. — Documents fournis à Paul Parisot par André Delcambre. — Entretiens avec Paul Parisot. — État civil d’Armentières.

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