MARMONIER Joseph, Victor [Parfois MARMONIER Victor, MARMONIER Joseph, ou MARMONNIER]

Par Gilles Pichavant

Né le 16 mars 1871 à Artas (Isère) ; électricien, monteur aux PTT ; syndicaliste CGT, puis CGTU ; socialiste unifié (SFIO), conseiller municipal de Villeneuve-Saint-Georges en 1908 (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; révoqué des PTT en 1909.

En 1900, Victor Marmonier était un ouvrier des PTT, monteur au central téléphonique de Paris, membre fondateur du syndicat des ouvriers des Postes et Télégraphes. Le 25 août 1901, il participa à une réunion de l’ensemble des corporations des ouvriers d’État, qui avait pour but d’étudier la création d’une Confédération des syndicats de ces corporations. Il fut désigné pour les ouvriers des PTT, avec Modelon, pour participer à une commission chargées d’en élaborer les statuts. Il habitait Paris, dans le VIe arrondissement. Il assista comme délégué au XIIe congrès national corporatif - 6e de la CGT - tenu à la Bourse du Travail de Lyon en septembre 1901. Il y représentait divers syndicats parisiens.

Militant socialiste, en juin 1904, Marmonier cosigna avec Cambier, du syndicat des journalistes socialistes, une proposition de résolution visant à exclure du PSR Gabriel Deville, député de la 4e circonscription pour avoir refusé de se soumettre aux décisions du congrès socialiste de Saint-Étienne. La résolution fut votée, et celui-ci fut exclu.

En 1904, Victor Marmonier fut candidat aux élections municipales dans le quartier de la Monnaie. Il utilisait son 2e prénom. Il obtint 1028 voix, soit 28,43% des exprimés, et ne fut pas élu. En 1905, il fut délégué au congrès d’unité socialiste de Paris. En 1906, il fut candidat du parti socialiste unifié (SFIO) dans la 1ère circonscription du 6e arrondissement de Paris (quartier de la Monnaie). Il obtint 1008 voix soit 33% des voix, et ne fut pas élu.

Vers 1907, il déménagea à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), où il habita au 32, rue Balzac. Il s’impliqua alors fortement dans l’activité de la section socialiste de cette ville, ainsi que dans l’activité de la fédération socialiste de Seine-et-Oise. Orateur éloquent, et polémiste incisif, il ne tarda pas à s’y faire connaître. Au titre de Boissy-Saint-Léger,il était membre, en février 1908, de la commission exécutive et de propagande de la Fédération socialiste révolutionnaire de Seine-et-Oise, affiliée à la SFIO.
En mai 1908, avec Dupont et Vachet, il fut élu conseiller municipal socialiste de Villeneuve-Saint-Georges, en utilisant cette fois-ci son premier prénom Joseph, et en octobre de cette année là il participa au congrès de Toulouse du parti socialiste unifié (SFIO). Il fut de nouveau désigné, en avril 1909, pour représenter sa fédération lors du congrès national tenu à Saint-Étienne

Marmonier joua un rôle important pendant la grève des PTT de 1909, en prenant la parole dans les assemblées générales et les meetings. Gréviste jusqu’au dernier moment, il fut révoqué le 28 mai, puis exclu le 21 août du syndicat avec Julian par le congrès de la Fédération postale, pour avoir eu une attitude très critique à la fin du conflit, et l’avoir exprimé dans la presse, notamment dans un article du journal l’Éclair.
Appartenant alors à la section de Villeneuve-Saint-Georges, il fut élu, en mai de la même année, conseiller municipal. Il fut désigné, en avril 1909, pour représenter sa fédération lors du congrès national de la SFIO tenu à Saint-Etienne.
En 1922, à l’ouverture du congrès du syndicat national des ouvriers des PTT, il fut réintégré, et son mandat validé. Le 23 avril 1922, après avoir pris la parole avec Peyrotte à l’ouverture du congrès de la Fédération Postale, ils quittèrent ensemble la réunion après avoir signalé avoir rejoint la CGTU, « ce qui signifie : nous vous quittons ».

Le 15 février 1925, il participa au Conseil national de la fédération Postale unitaire. Il déclara se classer parmi les minoritaires de la fédération, c’est-à-dire favorable à l’indépendance du syndicalisme par rapport au politique.

En 1926, il fut candidat sur la liste de la Fédération postale unitaire aux élections au conseil central de discipline, pour le groupe VI (ouvriers). Il obtint 222 voix et 20% des voix, et, comme l’ensemble des candidats unitaires, il ne fut pas élu.

Joseph Victor Marmonier s’était marié le 24 mai 1913 à Paris (XVe arr.) avec Jeanne Bazot, et le couple reconnut ses trois enfants à cette occasion : Victor, né le 13 février 1903 à Paris (VIe arr.) ; Hélène Amélie, née le 28 juin 1904 à Paris (VIe arr.) ; Suzanne, née le 2 juillet 1907, 32 rue Balzac à Villeneuve-Saint-Georges. C’est cette adresse que l’on retrouve dans le journal La lutte sociale en Seine-et-Oise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220022, notice MARMONIER Joseph, Victor [Parfois MARMONIER Victor, MARMONIER Joseph, ou MARMONNIER] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 1er novembre 2019, dernière modification le 18 janvier 2022.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : L’express du midi, 19 décembre 1900, — La Charente, 25 août1901. — Le courrier du Centre, 24 juin 1904. — l’Humanité, 16 avril 1906, 4 mai 1908, 23 août 1909, 21 avril 1922, 16 février 1925La Petite République, 23 août 1909. — Le Peuple, 24 avril 1922, 1er avril 1926. — Le Radical, 7 mai 1906. — La Lanterne 8 mai 1906. — La Gazette des Tribunaux, 28 mai 1909. — La Lutte sociale de la Seine-et-Oise, organe de la Fédération socialiste révolutionnaire de Seine-et-Oise et des cantons de Noisy-le-Sec et de Pantin, 13 juillet 1907, 1er février 1908, 29 février, 2 mai 1908, 9 mai 1908, 16 mai 1908, 25 août 1908, 3 octobre 1908, 27 mars 1909, 3 avril 1909 (BNF Gallica). — Compte rendu du congrès de Paris. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 178. — État civil (naissance, mariage). — Notes Louis Botella.

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