BERNARD Émile, Roger

Par Jean-Luc Marquer, Andrée Budillon

Né le 14 juin 1909 à Gresse, aujourd’hui Gresse-en-Vercors (Isère), sommairement exécuté le 30 juillet 1944 à Charnècles (Isère) ; cultivateur, épicier-cafetier ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Émile, Roger Bernard était le fils de Denis, David et de Marie Gérard.
Il habitait à Gresse, aujourd’hui Gresse-en-Vercors (Isère).
Il épousa Marie, Louise, Céleste Rochas le 13 juin 1934. Ils eurent quatre enfants.
Exploitant la propriété familiale, il était également épicier-cafetier dans le commerce de ses beaux-parents.
Il était président du ski-club et de la société de pêche de Gresse et lieutenant des sapeurs-pompiers bénévoles.
Mobilisé dans le 140ème régiment d’infanterie alpine au début de la guerre, il fut fait prisonnier mais s’évada en compagnie d’un camarade et rejoignit la zone libre fin septembre 1940.
Contacté par Jacques Molé, chef du secteur IV de l’A.S. Isère, Émile Bernard s’engagea dans la Résistance.
Après une première arrestation le 4 juillet 1944 et un interrogatoire mené par des membres du Sipo-SD et des miliciens, il fut relâché.
Arrêté sur dénonciation par des soldats allemands à son domicile le 23 juillet 1944, ses proches ne le revirent jamais vivant.
Il fut incarcéré dans la prison allemande de la caserne de Bonne à Grenoble (Isère)
Le 30 juillet 1944, vers 6 heures du matin, un groupe d’environ 150 soldats allemands de différentes unités quitta Grenoble (Isère) en empruntant la route nationale 75 en direction de Lyon.
Ils convoyaient un groupe de quinze prisonniers extraits de la prison allemande installée dans la caserne de Bonne.
Le convoi fut attaqué par des résistants au niveau de Voreppe (Isère).
Par mesure de représailles, les Allemands pendirent alors quatre de leurs prisonniers et un habitant de Voreppe. Ils exécutèrent également par balles deux cyclistes.
En fin de journée, après que le convoi eut réussi à reprendre la route, dix autres prisonniers amenés de Grenoble, dont Émile Bernard, ainsi que Henri Guigard et Victor Perron, arrêtés à Voreppe, furent sommairement exécutés d’une balle de fusil dans la nuque à Charnècles (Isère).
Le dernier prisonnier extrait de la prison de la caserne de Bonne, Georges Coquand, fut exécuté à Beaucroissant (Isère).
Émile Bernard fut inhumé dans un premier temps dans le cimetière communal de Charnècles sous le n° 5.
L’acte de décès contient la description suivante : « Trente-cinq environ, 1m70, cheveux noirs, barbe noire, vêtu d’un complet de laine marron à rayures avec veste et gilet, cravate verte, chemise à col rabattu rayures marron, souliers bas noirs »
Il fut identifié et enterré à Gresse fin septembre 1944.
Émile Bernard obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué Forces françaises de l’Intérieur.
Il est désormais enterré dans le cimetière communal de Gresse-en-Vercors.
Son nom figure sur le monument érigé sur le lieu du massacre à Charnècles, sur le monument aux morts de 1944 de Gresse-en-Vercors sur la plaque commémorative apposée dans l’église de cette commune.


Voir : Charnècles


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220027, notice BERNARD Émile, Roger par Jean-Luc Marquer, Andrée Budillon, version mise en ligne le 5 novembre 2019, dernière modification le 5 septembre 2021.

Par Jean-Luc Marquer, Andrée Budillon

SOURCES : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 415 et 450 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/8 ; GR 16 P 51012 (à consulter) — Mémorial GenWeb — Mémoire des hommes — https://www.vercors-resistance.fr/ — État civil

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