TRENTINI Louis

Par Jean Belin

Né le 23 octobre 1901 à Saltrio (Italie), mort le 11 juillet 1988 à Nuits-St-Georges (Côte-d’Or) ; ouvrier carrier ; syndicaliste CGT et militant communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Zaveria Trentini, tailleur de pierre, et de Maria Urbach, sa mère, issu d’une fratrie de cinq frères et sœurs, Louis Trentini, le plus jeune, fut naturalisé le 24 avril 1923. Il fut embauché à la fin de sa scolarité comme apprenti, puis comme ouvrier carrier chez Civet-Pommier à Comblanchien (Côte-d’Or) jusqu’à son incorporation de mai 1924 à novembre 1925. A son retour, il reprit son emploi chez le même employeur. Louis Trentini, fut secrétaire général du syndicat CGT des ouvriers des carrières de Comblanchien avant la déclaration de guerre. Il présida le comité de grève du bassin carrier qui s’installa dans la salle des fêtes de la commune au cours des grèves de juin juillet 1936. Ce fut dans son usine que le mouvement de grève débuta le 18 juin avec occupation des locaux, et très vite s’étendit à l’ensemble des carrières du canton. La grève dura un mois et demi.
Militant communiste avant la guerre, pendant l’occupation, il fut un des premiers à investir dans son territoire, l’organisation clandestine, les Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), branche armée du Front national (FN), à la mi-mai 1941 et à commettre des actes de sabotages sur Dijon et la région de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or). Il récupéra des armes après la déroute des armées françaises en 1940 qui furent précieuses pour le maquis d’Arcenant (Côte-d’Or). Suite à une distribution de tracts du Parti communiste sur Beaune (Côte-d’Or) et Comblanchien en juin 1941, Trentini fut arrêté, son domicile perquisitionné, mais la police ne trouva rien, il fut libéré. Appelé au STO, mais réfractaire, il devint clandestin le 18 février 1943. Recherché, il se cacha sous le pseudonyme de Lucien Dufrêne, rue du Volnay à Dijon.
En mai 1943, il échappa d’extrême justesse à une nouvelle arrestation, chez sa sœur, rue Guillaume Tell à Dijon, en se cachant dans un placard dissimulé. Sous les ordres de Jean Nicolas, il dirigea un groupe de sabotages F.T.P. qui fit dérailler des trains et tomber une ligne à haute tension à Dijon, où la ville fut plongée dans l’obscurité. Il coupa à la hache la ligne téléphonique qui alimenta un bureau de l’Etat-major allemand près de la gare de Dijon. Caché dans la forêt de Chevannes (Côte-d’Or), il rejoignit et dirigea le maquis Pierre Semard à Arcenant (Côte-d’Or) le 6 juin 1944 en compagnie d’une quinzaine d’hommes de Comblanchien, dont Paul Boulay, Maxime Salomon. Son épouse, Germaine, recruta pour le maquis qui fut un des plus actifs du département. Le fils de Louis Trentini, René, militant de la Jeunesse communiste, fut grièvement blessé à la poitrine le 15 juin lors d’une offensive des Allemands et de la milice contre le maquis. Le combat fut violent, les assaillants eurent près de quarante morts, dont l’officier allemand menant l’attaque et le chef de la milice. Il y eut six tués parmi les maquisards, les Trentini, père et fils et la plupart des membres du maquis se dispersèrent ensuite sur d’autres emplacements. Louis Trentini emmena une vingtaine d’hommes dans une planque à Gergueil (Côte-d’Or).
A la Libération, Louis Trentini reprit son métier de carrier et la direction du syndicat CGT des ouvriers carriers. Le syndicat compta à cette date, 167 adhérents. Il se maria le 19 juin 1926 à Comblanchien avec Germaine Tixier, née le 12 juillet 1905 dans cette même commune, et eurent 3 enfants, René, Sylvaine et Sylvia. Domicilié à Comblanchien lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article220187, notice TRENTINI Louis par Jean Belin, version mise en ligne le 22 novembre 2019, dernière modification le 22 novembre 2019.

Par Jean Belin

SOURCES : Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Arch. IHS CGT 21. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Comblanchien, son histoire, ses carrières, ses vins, son expansion au XXe siècle, Jacky Cortot, tome 1, édition août 1999. — Arch. Départementales de la Côte-d’Or, état civil, recensement de la population et fiche de recrutement militaire. — Mon épopée dans la Résistance, Maurice Decousse, août 2007. — Etat civil, mairie de Comblanchien.

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